Prier… dans tous les cas !

L’homme doit décider de ne compter sur rien et de ne dépendre de rien d’autre que la clémence et la bonté divines. Il doit détruire son ego, l’effacer...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Ce sont les confusions de l’homme qui empêchent la multiplication des prières. Elles l’affaiblissent, ruinent sa conscience et le font désespérer de la prière. Celui-ci ressent que ses fautes empêchent sa prière d’être entendue et il s’arrête de prier, ou prie sans désir ni foi. Un autre pense que s’il n’est pas un juste, le fondement du monde, sa prière est inefficace. Celui-là pense qu’il ne vaut rien et qu’il n’est pas important aux yeux du Saint béni soit-Il.

Un autre ressent qu’il n’est pas propre à éveiller la Miséricorde divine et la diriger vers lui, et ainsi de suite.

C’est pourquoi l’homme doit décider de ne compter sur rien et de ne dépendre de rien d’autre que la clémence et la bonté divines. Il doit détruire son ego, l’effacer et croire au Créateur. Au lieu de penser « Je ne peux pas », ou « Je suis impie », il pensera : « Il est certain qu’Hachem le peut et même si je suis impie, Hachem est assez clément pour avoir pitié de moi… »
 
Car la Clémence divine ne s’épuise jamais, comme nous le disons dans la prière (Bénédiction du remerciement) : « D-ieu Clément, Ta grâce est sans borne. Ô Miséricordieux, Tes bontés sont infinies… » Lorsque l’homme le croit, sa prière ne s’affaiblit pas. Car il sait que dans les pires situations, que D-ieu nous en préserve, Hachem dispose toujours suffisamment de clémence pour avoir pitié de lui. Comme nous le disons à la suite de cette bénédiction : « Tout notre espoir est en Toi. »
 
C’est-à-dire que nous espérons toujours en Toi, parce que nous croyons en Ta clémence éternelle, et rien ne peut donc affaiblir notre prière.
 
La révélation du secret
 
Afin que l’homme se renforce à prier en toute occasion, il existe un bon conseil authentique et confirmé qui neutralise complètement le mauvais penchant et qui consiste à établir une liste de tous ses défauts qui sont, d’après le mauvais penchant, des empêchements à l’efficacité de sa prière. De plus, il doit décider de reconnaître ses défauts et déclarer :
 
« C’est vrai que je suis impie, stupide, ignorant la prière, plein de fautes, etc. mais Hachem béni soit-Il est Clément et je ne m’adresse qu’à Sa clémence ! Bien que je sois tellement éloigné, Sa clémence est infinie et suffisamment grande pour avoir pitié de moi, avec tous mes défauts et me sauver. »
 
Puisqu’il se met d’accord avec les arguments du mauvais penchant contre lui et qu’il décide de ne pas s’en soucier – car il s’adresse à la clémence divine et ne parle d’aucun mérite ou qualité – les raisonnements du mauvais penchant n’ont plus prise. Les efforts du mauvais penchant déployés pour l’ébranler n’ont plus d’effet, et ainsi il pourra constamment multiplier ses prières et ses supplications.
 
Il convient de dresser une liste de tous les empêchements qui, selon lui, entravent la réception de sa prière. Par exemple :
 
1. Je reconnais que je ne suis pas un juste.
 
2. De plus, je ne me suis pas repenti.
 
3. Par conséquent, je ne dois rien recevoir.
 
4. Hachem, béni soit-Il ne me doit rien.
 
5. Je suis un idiot.
 
 
6. Je ne vaux rien.
 
7. Je ne réussirai jamais.
 
8. Je ne sais pas prier.
 
9. Ma foi est faible.
 
10. etc., etc.
 
Chacun ajoutera à cette liste tous ses défauts, ses sentiments de culpabilité et tout ce qui l’affaiblit dans sa prière. Lorsqu’il complétera au mieux cette liste, alors il pourra prier et dire :
 
« Maître du monde ! Je sais que je ne vaux rien, que je ne sais pas prier, que je réussirai jamais, que je suis un idiot, que je suis rempli de fautes, etc. mais je me tourne vers Ta clémence, qui peut me sauver sans raison, sans que je vaille rien ; bien que je ne sache pas prier et bien que je sois indigne de Tes bontés, car je ne m’adresse qu’à Ta clémence. Car avec tous ces défauts, je demeure Ta créature. Ta volonté n’est-elle pas que chaque créature réussisse et qu’elle jouisse du bien dans le monde ? Je m’adresse donc à Ta clémence et à Ta bienveillance infinies pour qu’elles me sauvent malgré tout. »
 
Prier pour Hachem
 
En fait, lorsque l’homme s’adresse ainsi à Hachem, il ne prie plus pour lui-même, mais pour Hachem ! Comme cela est rapporté à propos de ‘Hanna, la mère de Chemouel (I Samuel, 1) : « Elle pria pour Hachem… » ‘Hanna ne demanda pas d’enfanter un enfant pour elle-même, mais pour qu’Hachem en soit satisfait. Sa prière s’appuyait sur le fait que c’est la volonté de D-ieu d’être bienveillant. Il s’ensuit que finalement, l’homme demande ce qu’Hachem veut, car Hachem veut qu’il se repente, qu’il détruise ses défauts, qu’il jouisse du bonheur dans le monde, etc.
 
Sachant que la prière est un don du Créateur, il pourra prier infiniment, et comme il a déjà inscrit dans sa liste qu’il ne sait pas prier, il comprend que la volonté divine consiste à lui donner les mots de la prière ; car Hachem béni soit-Il éprouve du plaisir à entendre les prières. Il n’y a donc aucun désaccord entre lui et Hachem, que D-ieu nous en préserve. Ce qu’Hachem veut, il le veut aussi et ce qu’il veut est voulu également par Hachem.
 
Car qu’est-ce que la prière, un conflit avec Hachem ? Y a-t-il un ego qui m’inciterait à vouloir autre chose que la Volonté divine ? Cela est impossible ! Le salut dont j’ai  besoin, s’accorde avec la volonté divine, et lorsqu’on prie pour le maintien de la Tora et des commandements, la volonté du Créateur est encore plus évidente. Par exemple, lorsqu’on prie pour protéger son regard, il est évident c’est pour Hachem. Car c’est la volonté d’Hachem que je protège mon regard. Ainsi l’homme ne prie pas du tout pour lui-même, mais pour réaliser la volonté d’Hachem.
 
En vérité, les besoins matériels expriment aussi la Volonté divine de les voir satisfaits. Prier pour ses besoins matériels, signifie aussi prier pour Hachem, car on prie alors pour accomplir la Volonté divine qui veut que chacun jouisse de l’abondance dans le monde.
 
Bien au contraire, lorsqu’on se heurte à un problème matériel, il y a là une merveilleuse occasion de se rapprocher d’Hachem. Car la plupart des gens ressentent davantage la souffrance matérielle que la douleur spirituelle. Lorsque l’homme souffre, il peut demander du plus profond de son cœur la fin de ses souffrances. Et on sait que lorsque l’homme prie ainsi – c’est-à-dire du plus profond de son cœur – sa prière est reçue et exaucée.
 
À suivre…

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