Prier pour recevoir

La personne qui ne prie pas, non seulement entrave le plaisir éprouvé par le Saint béni soit-Il à multiplier Ses bienfaits, mais de plus...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Un canal d’abondance

Un homme m’a raconté que dans son hitbodedouth il ne demandait rien, mais se contentait d’un peu de remerciements. Je lui ai dis qu’en ne demandant rien à Hachem béni soit-Il, il entravait le plaisir du Saint béni soit-Il, car “la vache désire allaiter plus que le veau ne veut téter.” Le Saint béni soit-Il a créé le monde entier afin de prodiguer une abondance de biens à Israël.
 
Et le Saint béni soit-Il veut donner plus que l’homme ne veut recevoir, ainsi qu’il est rapporté dans Liqouté Moharan (I:102) : “Tout ce que le Saint béni soit-Il a créé, Il le créa en Son honneur (Avoth 6), afin de révéler Son royaume, ce qui par voie de conséquence, subjugue les forces du mal devant la Présence divine. Comment le royaume divin se révèle-t-il ?”
 
“Par l’abondance de biens prodigués à Israël. C’est alors que chacun reconnaît le pouvoir de Son royaume (Psaumes 103). Comment faire descendre cette abondance de biens ? Grâce aux prières, car les mots de la prière sont des récipients aptes à recevoir l’abondance. C’est la raison pour laquelle chacun doit prier de telle façon à faire venir l’abondance dans le monde, comme nos Sages de mémoire bénie l’enseignent (Sanhédrin 37) : 'Chacun doit dire : le monde a été créé pour moi'.”
 
On comprend de cette causerie que lorsque le Saint béni soit-il prodigue un bien abondant à Israël, Son royaume se révèle au monde entier et le mal disparaît ; car lorsqu’un Juif réussit à recevoir une abondance de bénédictions, toutes les nations du monde reconnaissent qu’Hachem est le Souverain suprême du monde, et il est alors évident que la réussite d’Israël est surnaturelle et que toute sa réussite provient d’Hachem béni soit-Il.
 
Ne constatons-nous pas que le pays d’Israël est le plus petit de tous et que le monde entier s’occupe de lui et l’observe ? C’est que les nations du monde ressentent bien la spécificité du peuple d’Israël.
 
Comment faire descendre l’abondance ? Par la prière ; chacun de ses mots étant un récipient propre à la recevoir. A titre d’exemple, la prière est comparable à des sacs que l’homme peut remplir des bienfaits qu’Hachem lui prodigue. Mais celui qui n’en possède pas, n’a rien pour recevoir cette abondance.
 
Les mots de la prière sont comme des morceaux de sac, qu’il faut coudre les uns avec les autres, ou comme des fils qui servent à tisser une étoffe. Chaque prière qui s’ajoute équivaut à un autre morceau du sac qui recevra l’abondance. Chaque nouvelle prière est un nouveau morceau de sac.
 
Lorsque le sac est suffisamment grand et solide, c’est alors qu’on peut recevoir des trésors. Plus l’homme prie et plus il prépare de sacs, des récipients qui recevront en abondance. Et plus les sacs sont grands et plus on reçoit de biens. Lorsque l’homme médite sur la prière de cette façon, il abandonne son approche négative de la vie, qui l’incitait à croire que le manque et la nécessité de prier sont une punition. Bien au contraire, il prendra grand plaisir à prier, car cette adoration est pure et agréable : il s’agit de construire des récipients qui recevront directement du Tout puissant une abondance bénie.
 
Chaque fois qu’il aura besoin de quelque chose, il priera avec patience, se construira des récipients et “coudra des sacs” jusqu’à ce que sa requête soit satisfaite.
 
La règle est la suivante : Hachem béni soit-Il ne cesse de prodiguer une abondance de bienfaits et lorsque Israël ne peut les recevoir à cause de ses fautes, le Saint béni soit-Il est attristé. Or, il est impossible de se repentir sans la prière, le repentir n’étant que prières et supplications : il s’agit de demander à Hachem de nous pardonner pour avoir fauté devant Lui ; de nous rapprocher de Son service et nous aider à maîtriser dorénavant notre mauvais penchant ; de Lui demander de ne plus jamais fauter et qu’Il nous prodigue l’intelligence et la connaissance pour maîtriser nos désirs charnels et nos défauts.
 
Il s’ensuit qu’il est impossible de recevoir l’abondance sans la prière et cela pour deux raisons : a) grâce à la prière, l’homme regrette ses fautes et peut recevoir les bienfaits – b) par l’intermédiaire de la prière, on se construit des récipients destinés à recevoir cette abondance. Il en résulte que celui qui ne prie pas, non seulement entrave le plaisir éprouvé par le Saint béni soit-Il à multiplier Ses bienfaits, mais de plus, il annule la finalité de la Création.
 
Les amis du maître de la prière
 
En fait, en disant que les mots sont des récipients destinés à recevoir l’abondance, notre Maître ne pense pas à la prière personnelle de l’hitbodedouth. Dans toute prière prononcée, que ce soit l’Amida, la lecture des Psaumes ou toute autre, l’homme créé des récipients pour recevoir l’abondance. Par conséquent, à chaque prière l’homme doit se dire : Je me prépare à construire maintenant des récipients qui recevront l’abondance. Il doit prier avec cette intention, en prenant garde de ne pas négliger sa prière.
 
Ce dernier point nécessite aussi une prière. En effet, l’homme doit beaucoup prier sur la prière et demander au Créateur d’avoir pitié de lui et mériter de ne pas négliger la prière. Également, il doit demander de développer un lien avec le Créateur, que sa pensée soit fermement et constamment liée à ses paroles, de savoir que l’essentiel de la vie dépend de la prière, de pouvoir prononcer chaque mot avec enthousiasme.
 
Il doit aussi vouloir chanter et jouer d’un instrument, comme les amis du maître de la prière, décrits par notre Maître, occupés par le chant et les louanges, les confessions et le repentir, puis recevaient de leur maître des écrits sur le thème de la prière, etc.
 
Chacun doit ainsi aspirer à devenir un ami du maître de la prière. Il faut véritablement prier sur la prière elle-même. En fait, la prière nécessite plus de prières que les autres choses, car comme nous l’avons déjà définie, la prière est la rédemption. Et si la prière est la rédemption, l’homme qui sert Hachem dans la prière, reçoit la rédemption de son âme. C’est pourquoi la prière nécessite plus que toute chose, l’éveil de la miséricorde divine.
 
L’homme doit donc demander beaucoup à Hachem : Maître du monde, puissé-je mériter de m’approcher de la prière. Aide-moi à ne négliger aucune des trois prières de la journée. Accorde-moi de prier chaque prière sérieusement : celle du matin, de l’après-midi, du soir, le Tiqoun ‘Hatsoth, les Psaumes, le Liqouté Tefiloth, etc. Aies pitié de moi, afin que je sache que la prière représente l’essentiel de l’union et de la ferveur ; et que lorsque je prie les dix-huit bénédictions, je ne me dépêche pas pour finir au plus vite.
 
Comment est-il possible de se presser lorsqu’on se tient devant le Roi des rois et qu’on peut s’unir et s’attacher à Lui ? Je veux me lier à Toi et non fuir devant Toi. Je veux m’attacher à Toi et non me couper de Toi. Maître du monde, Tu m’as donné des “pauses” journalières pour me lier à Toi, m’attacher à Ta lumière, Te connaître et reconnaître Tes bienfaits et renouveler mes forces et ma vie.
 
Aide-moi à maîtriser mon mauvais penchant qui ne cherche qu’à m’empêcher de prier et murmure des pensées méprisantes pour la prière. Permets-moi de croire que la prière est supérieure à toutes les activités de ce monde, afin que j’y investisse toutes mes forces.
 
En vérité, on assiste ici à la guerre du mauvais penchant contre l’homme. Chacun sait que rien n’égale la bonté d’Hachem et que rien n’est meilleur et plus doux que de s’attacher à Hachem. Chaque Juif désire s’attacher à la lumière divine et lorsque enfin vient le commandement, où il est possible de s’introduire près d’Hachem béni soit-Il, où il peut s’unir et s’attacher à Lui, il se dépêche… Le mauvais penchant réussit à embrouiller le monde entier pour l’empêcher de prier avec concentration.
 
Lorsque l’homme comprend tout ce qui précède, et quel mérite il a de pouvoir s’attacher à Hachem, peut-il se poser la question de savoir si sa prière a été acceptée et exaucée ? Il est évident qu’il n’y pense pas ; car comme il est entièrement plongé dans l’union avec Hachem et qu’il s’attache à Lui, il est déjà exaucé. Il est donc évident que l’homme doit beaucoup prier sur la prière, afin de prier comme il le faut. Nous constatons ici la profondeur de ce précepte, son mérite, sa grâce et son pouvoir de rédemption : il ne viendrait donc à l’esprit de personne de recevoir un aussi grand présent sans beaucoup prier pour cela.
 
Si l’homme comprend fortement et clairement, que la rédemption est la prière, il priera évidemment beaucoup pour elle. La prière étant la rédemption de l’homme, lorsque l’homme se rapproche du culte de la prière, la rédemption de son âme a déjà commencé. Il est maintenant possible de comprendre cette déclaration de Rabbi Nathan de Breslev : “Mon Machia’h est déjà là” – car il eut le mérite de prier comme il le fallait ; et lorsque l’homme mérite de prier, il peut dire pleinement : “Mon Machia’h est déjà là.”
 
À suivre…

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