Les grandes frayeurs de la fuite

En pleine prière de Chabbat matin, l'agent entra dans la synagogue annonçant que la guerre allait éclater d'ici deux ou trois jours...

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Rabbi Nathan

Posté sur 17.03.21

En apprenant  cette nouvelle, Rabbi nah'man envoya quelqu'un a Acre pour obtenir des places sur le bateau de Ragusa. Cette ville n'était pas mêlé a la guerre entre français et turcs et par conséquent ses bateaux n'étaient point molestes. Rabbi Nah'man était conscient du sort des passagers captures en temps de guerre car ils étaient considères comme butin.
Il obtint finalement des places sur le bateau en question. Des nouvelles selon lesquelles le Rebbe rentrait chez atteignirent Tibériade.

Rabbi Avraham envoya immédiatement un messager spécial porteur d'un message a titre personnel et d'un autre message venant de la communauté dans son ensemble. Une lettre du Rabbi de Shepetovka était aussi en chemin, mais Rabbi Nah'man était trop presse pour pouvoir attendre.

Le jeudi soir précédant Chabbat Zahor ,Rabbi Nah'man et son disciple quittèrent Safed. Ils voyagèrent de nuit et n'arrivèrent a Acre que trois heures avant Chabbat.

Ils y rencontrèrent leur agent et l'envoyèrent procéder aux formalités d'embarcation sur le bateau prévu. Il revint leur annoncer que le bateau était bonde et qu'il leur serait impossible de monter a bord. Rabbi Nah'man réalisa qu'il lui fallait passer Chabbat a Acre. Ils avaient une lettre de recommandation de Rabbi Avraham pour un homme riche chez qui ils purent passer Chabbat.

Lorsqu'ils apprirent que plus de 15,000 soldats turcs étaient stationnes a Acre. , ils s’inquiétèrent. Une rumeur courait que toutes les portes de la ville étaient fermées et ils furent pris d'une grande appréhension.

Au milieu de la prière de Chabbat matin, l'agent entra dans la synagogue annonçant que la guerre allait éclater d'ici deux ou trois jours. Rester en ville signifiait se mettre en grand danger car beaucoup de gens pouvaient périr dans les combats.

L'agent rapporta aussi qu'il lui avait été impossible de trouver un autre bateau neutre. Ils y avait quelques bateaux de marchandises se dirigeant vers Istanbul mais les emprunter signifiait s'exposer au danger d'être pris comme butin de guerre.

L'agent conseilla a Rabbi Nah'man :

«Il est préférable de prendre des risques en mer plutôt que de rester en ville. Pourquoi risquer votre vie, donnez-moi la possibilité de vous trouver des places sur un bateau immédiatement ! Quand il y a danger de mort, le Chabbat peut être ignore»
Rabbi Nah'man fut d'accord et l'agent paya un dinar d'or comme arrhes pour leur embarquement sur un vaisseau turc. Pendant ce temps, de nombreuses troupes anglaises arrivèrent a Acre. La ville grouillait de soldats, la terreur des civils était sans limite. Ce fut un Chabbat de peur et d'appréhension. Tout le monde passa la journée a prier et a implorer le Ciel. Le Rebbe et son disciple avaient quand même un petit sentiment d'espoir du fait qu'ils avaient obtenu des places pour quitter la villes mais les événements multiples et inattendus ne leur ont pas permis de s'approvisionner pour le voyage. Ils évoquèrent leur précédent voyage ou ils avaient tout le nécessaire pour quatre ou cinq mois à bord. A présent , ils n'avaient pas même une miette de pain.

Le dimanche matin, Rabii Nah'man envoya son aide chez l'agent pour rassembler quelques provisions. Ils se rendirent au marche mais ne purent rien acheter.

Le disciple rentra chez Rabbi Nah'man et le trouvant portant son talit et ses Tefilins , plonge dans ses prières. Il était tellement bouleverses par ces événement qu'il s'évanouit dans sa chambre sans que Rabbi Nah'man n'ait pu remarque son retour.

Pendant ce temps, une grande rumeur courait que le Pacha donner deux heures aux civils pour quitter la ville . Cependant les portes de la cite restaient closes et on devait fuir par la mer. Toute personne trouvé après ce laps de temps serait exécuté.
Le Rebbe comprit les raisons de cette décision. La ville était surpeuplée et les troupes turques avaient besoin d'espace pour manœuvrer. Afin de faire de la place, ils étaient prêts a tuer tous les habitants.

La ville s'emplit de cris d'angoisse et de terreur. Pendant ce temps Rabbi Nah'man ignorant que son disciple était revenu et se trouvait inanimé dans sa chambre, essaya de se frayer un chemin vers la mer au milieu de toute cette agitation générale. Lorsque son compagnon revint a lui , il réalisa que le Rebbe était parti. Il sortit dans la cour et vit des hommes, des femmes et des enfants criant et pleurant. Ces cris s'élevaient jusqu'au Ciel.

La femme de leur hôte le vit et courut en criant :
«Pitie pour votre jeunesse, vous serez tues ici! Nous avons eu beaucoup de bien ici et maintenant il faut savoir aussi accepter ce qui a été décrété mais quel malheur pour vous ! Vous n'aviez rien ici et maintenant vous voila perdu pour votre famille.»

Elle continua a gémir ainsi et le serviteur était de plus en plus terrifie. Il était paralyse et ne pouvait plus bouger.
Apres un instant il eu finalement le présence d'esprit pour lui demander après Rabbi Nah'man . Elle répondit:
«J'imagine qu'il a fuit vers la mer. »

Des qu'il entendit ceci, il réalisa que leur sac était encore dans la maison et que le Rebbe était parti les mains vides. Le sac contenait tous leurs biens et ils ne pouvaient partir sans cela. Il essaya de le lever mais il était évident qu'il ne pouvait le porter seul.  Soudain, un juif oriental apparut et proposa de porter le sac. Ensemble ils fuirent vers la mer. Cependant compte tenu de l'agitation qui régnait dans la ville il leur fut impossible de se déplacer. Les troupes avaient surgi et étaient prêtes à tailler en pièces tous ceux qui gêneraient leurs passages. D. encore eut pitié d'eux arrangea les choses  pour le mieux. Soudain les turcs s'immobilisèrent criant qu'ils avaient une nouvelle importante a communiquer. Les gens se groupèrent pour écouter, ce qui fut plus facile pour se faufiler en direction de la mer.

Lorsque le disciple arriva vers les quais, il vit un grand nombre de bateaux mais ne put trouver rabbi nah'man . Il chercha scrupuleusement partout. En fin de compte il arriva devant un petit bateau occupe par des turcs; quand il regarda de plus près, il vit enfin Rabbi Nah'man . Ils furent tous deux remplis de joie intense d'être a nouveau ensemble. Ils avaient été très anxieux , l'un ne sachant ou trouver l'autre.

Le petit bateau quitta le port, les conduisant vers un grand croiseur ancre au large de Haifa. Ils furent tout d'abord surpris de voir leur bateau équipe de canons. Ils réfléchirent et conclurent que vu l'état de guerre qui régnait , même les navires marchands devaient porter des armes.

La fuite du Rebbe s'était faite dans une telle confusion qu'ils n'avaient même pas eu le temps de demander à l'agent des informations supplémentaires. Ils ne savaient pas ou ce petit bateau les conduirait. Ils ne se doutaient pas qu'ils se dirigeaient vers un navire de guerre. Au moment ou ils embarquèrent ils n'avaient pas idée du danger. Ils se trouvaient a présent sur un bateau de guerre charge de civils et de militaires. S'engager en mer avec eux signifiait se mettre en danger de mort.

Les Turcs les aidèrent a monter a bord et leur donnèrent une cabine privée. Ne parlant pas leur langue ils ne pouvaient communiquer et de la réalisèrent que quelque chose n'était pas claire. Soudain on mit entre les mains du serviteur de Rabbi Nah'man un fusil charge.

Ils finirent par s'installer dans leur chambre sans rien a boire et a manger. Apres deux ou trois heures, ils fermèrent la porte et essayèrent de dormir un peu. Une ou deux heures passèrent quand soudain la porte s'ouvrit et une voix leur dit en russe:
«Que faites vous ici ? Ne réalisez vous pas que vous êtes sur un navire de guerre et que vous pouvez vous faire tuer ! N'avez-vous pas vu les canons chargés?»

Ils sortirent subitement de leur sommeil et agrippèrent l'étranger par sa veste. Ils ne purent voir sa face dans la pénombre  mais sentirent que sa veste était en toile de lin. Pendant qu'ils dormaient, une bataille s'était  engagé . Ils sortirent de leur chambre et virent des boulets de canons voler vers leur bateau. Ils réalisèrent qu'ils étaient en danger de mort et qu'il valait mieux retourner en Eretz Israel plutôt que d'être tues en Mer.

Ils supplièrent l'étranger de les aider a quitter le bateau et aller vers la rive. Il répondit qu'il nécessitait une grosse somme d'argent pour tenter de convaincre le capitaine. Le serviteur alla vers la sac pour prendre l’argent. Il attendit un moment pensant que l'étranger irait parler au capitaine. Apres un court instant il alla lui-même voir le capitaine l'argent en mains. Le capitaine se mit a hurler en turc mais le disciple ne comprit pas un mot. Ils n'avaient qu'une seule chance, trouver rapidement l'étranger russe. Ils arpentèrent le navire mais ne virent que des turcs et des arabes. Pas une seule personne ne parlait russe. Ils perdirent ainsi tout moyen de communication et leur appréhension s'accrut. Ils se mirent littéralement a trembler. Ils tentèrent de s'endormirent mais ne purent s'allonger a cause de leurs tremblements. Ils prirent de plus en plus conscience du grand danger dans lequel ils se trouvaient. Leur seule chance était cet étranger mais ils ignoraient comment le trouver .la seule chose qu'ils savaient de lui c'est qu'il parlait russe.

A suivre…

Avec l'amabilité des éditions Maayanot Hatsadik
 
 

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