L’homme a le pouvoir de rendre le bien plus fort..

La réponse est qu’au moment où l’homme désire vaincre le mauvais penchant s’éveille en lui une force cachée dans son cœur. Au moyen de cette force, il réussit à vaincre ...

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le Rav David Hanania Pinto

Posté sur 17.03.21

L’homme a le pouvoir de rendre le bien plus fort que le mal-Pessah'

Les Sages ont dit que les bnei Israël en Egypte étaient plongés dans les 49 portes de l’impureté, et que Hachem les a fait sortir rapidement afin qu’ils n’atteignent pas la cinquantième porte. Par ailleurs, nous trouvons des enseignements qui contredisent cela, et nous montrent combien les bnei Israël étaient grands et méritants en Egypte. En effet, les Sages ont dit qu’ils ont été délivrés par le mérite de plusieurs choses : ils n’ont pas changé ni leurs noms,ni leur langue ni leurs habits, ils ne se sont pas livrés à la débauche, ils n’ont pas révélé leurs secrets, ils n’ont pas dit de lachon hara, n’ont pas renoncé à la circoncision, etc. Les bnei Israël se sont donc renforcés dans leur sainteté pour faire Sa volonté, en conservant tous ces principes du judaïsme !

De plus, l’accomplissement de ces mitsvot montre justement le judaïsme des bnei Israël. Alors que lorsque la spiritualité de quelqu’un décline et qu’il s’égare, la première chose qu’il fait est de changer son aspect extérieur en se rasant, en changeant de vêtements et en adoptant une autre langue pour oublier son passé, afin de se couper du judaïsme, les bnei Israël, même dans leur grande déchéance, ont continué à préserver un aspect juif en ne se mêlant pas aux goyim, ce qui se trouve en allusion dans le verset « Et voici les noms des bnei Israël qui sont venus en Egypte, avec Ya’akov ils sont venus, chacun avec sa famille » (Chemot 1, 1). « Et voici les noms », ils ont gardé leurs noms juifs. « Qui sont venus en Egypte », bien qu’ils soient venus en Egypte ils n’ont pas imité la mode des vêtements des Egyptiens. « Chacun avec sa famille », sans révéler leurs secrets et en gardant la même langue que dans la famille. Le Ba’al HaTourim ajoute : Israël HaBaïm, les premières et les dernières lettres forment le mot mila (circoncision),ett Ya’akov ich, les dernières lettres forment le mot Chabat, car c’est par ce mérite qu’ils ont été sauvés. Par conséquent, il est difficile de comprendre comment d’un côté ils ont conservé ces principes, alors que de l’autre ils se sont séparés de Hachem au point d’arriver à la cinquantième porte de l’impureté.

Et même s’ils se sont repentis le Chabat HaGadol, comment ensuite sont-ils de nouveau tombés dans les quarante-neuf portes de l’impureté au point qu’il ait fallu se dépêcher de les faire sortir d’Egypte, ainsi qu’il est écrit « ils ne purent pas s’attarder » ? Ils auraient dû rester attachés à Hachem par des chaînes d’amour ! Il faut également comprendre ce qu’ont dit nos Sages, « les bnei Israël sont montés armés (‘hamouchim) d’Egypte », c’est seulement un cinquième (‘hamech) qui est monté, et les autres sont morts pendant les trois jours de l’obscurité. Ceux qui sont restés étaient donc des tsadikim, par conséquent, comment étaient-ils plongés dans les quarante-neuf portes de l’impureté ? Surtout selon ce qu’ont dit les Sages, que l’ange tutélaire de l’Egypte avait plaidé devant Hachem : « ceux-ci sont des idolâtres et ceux-là sont des idolâtres », est-ce possible ? Ceux qui étaient restés étaient des tsadikim, alors comment l’ange de l’Egypte les a-t-il accusés devant Hachem ? Et s’ils se sont repentis, comment ont-ils réussi en un temps tellement court à s’élever au point d’arriver jusqu’au quarante-neuf portes de la pureté et de recevoir la Torah, et encore auparavant d’offrir le sacrifice de Pessa’h ? D’où ont-ils puisé la force et la volonté de s’élever de leur impureté pour arriver jusqu’à la sainteté ?

On peut l’expliquer d’après ce qu’on écrit les ba’alei hamoussar, qu’en chaque homme il y a des forces cachées qui s’éveillent en lui au moment où il commence à reconnaître le Créateur. C’est ce qu’ils disent. Et à mon humble avis, cette force cachée en l’homme est l’âme, une étincelle divine, prise sous le Trône de gloire, qui aide l’homme à se transformer de mauvais en bon.

Même quand l’homme est plongé dans l’impureté, il ne se détache pas totalement de Hachem, mais il reste encore un fil qui les relie, comme l’ont dit les Sages : «Même les plus vides qui sont en toi sont remplis de mitsvot comme une grenade de grains. » Et même si ces mitsvot ne sont pas pour l’amour du Ciel, quand on les fait fût-ce dans un but intéressé, on finit par arriver à les faire pour l’amour du Ciel. Or si au moyen d’une seule mitsva l’homme se transforme de mauvais en bon, à plus forte raison avec de nombreuses mitsvot (comme les grains d’une grenade) ! Alors, toutes les fautes qu’il a commises pendant sa vie se transforment en mérites. D’après cela, on comprend parfaitement comment ils ont dit « nous ferons et nous écouterons », bien qu’ils aient été plongés dans les quarante-neuf portes de l’impureté. Ils en ont puisé la force dans cette force cachée qu’il y a en tout juif, qui vient de son bon côté et qu’il lui suffit de réveiller. Ainsi, nous comprendrons ce qu’ont dit les Sages : « Si cet ignoble te rencontre, traîne-le au Beit HaMidrach.» Comment l’homme, qui est de chair et de sang, peut-il traîner le mauvais penchant, qui est un ange de feu, au Beit HaMidrach ? La réponse est qu’au moment où l’homme désire vaincre le mauvais penchant s’éveille en lui une force cachée dans son cœur. Au moyen de cette force, il réussit à vaincre le mauvais penchant,bien qu’il soit de feu, et il réussit également à le traîner au Beit HaMidrach. On raconte que Rabbi Israël Salanter a dit : Comment peut-on évaluer les forces endormies en l’homme ? Nous pouvons le constater dans la réalité. Si l’homme a un fils et un élève, un fils qui ne suit pas les voies de son père, qui suit ses pulsions et ne veut pas étudier la Torah ni observer la tradition de nos pères, et qu’il cause beaucoup de douleur à son père, alors que son élève lui donne jour après jour beaucoup de satisfaction, pose des questions à bon escient, répond en accord avec la halakhah et possède parfaitement toute la Torah de son maître, le Rav a beaucoup de joie de son élève et il est attaché à lui exactement comme un père à son fils. Si nous demandons qui cet homme aime le plus, son fils ou son élève, la réponse est évidemment qu’il aime plus son élève. Mais que se passera t-il si un incendie éclate tout à coup au milieu de la nuit quand tout le monde dort dans la maison, le père, le fils et l’élève ? Le père se lève affolé de son sommeil et court pour sauver – qui court -il pour sauver ? Son fils… car l’amour du fils est endormi au plus profond de son cœur, et ressort dès qu’il y a une épreuve. Mais pour que l’homme sente les forces qui sont endormies en lui, et les éveille pour les actualiser, il doit accomplir au moins une petite mitsva. Comme l’ont dit les Sages (Chir HaChirim Raba 5, 3) : « Faites-Moi une ouverture de la taille du chas d’une aiguille, et Je vous ferai une ouverture où des charrettes pourront passer.» Alors s’accomplira l’enseignement des Sages (Chabat 104a) : « Celui qui vient se purifier, on l’aide. » Qui l’aide ? Ces forces spirituelles. Il est certain que sans elles, l’homme ne pourrait pas surmonter son mauvais penchant, car la force de l’influence du yetser est très grande, puisque tout son but est d’enfoncer l’homme dans l’impureté. Il le guette sans cesse pour le faire fauter, et il se tient même entre deux portes du coeur (Berakhot 61a). Il reste caché dans le coeur de l’homme pour le faire fauter, c’est pourquoi c’est seulement avec l’aide du Ciel pour utiliser ses forces spirituelles cachées que l’homme pourra se purifier.
 
Avec l’amabilité du site www.hevratpinto.org

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