Savoir recevoir et savoir… – Ki Tétsé

La difficulté que nous avons à trouver un gagne-pain décent provient le plus souvent de notre attitude fautive dans notre façon de prêter aux autres en leur demandant des intérêts.

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le Rav Shmuel Stern

Posté sur 06.04.21

“N'exige point d'intérêts de ton frère, ni intérêts pour argent, ni intérêts pour denrées ou pour toute autre chose susceptible d'accroissement.” (Deutéronome 23:20).

 
Aider les personnes qui en ont besoin
 
Prêter de l'argent à intérêt représente une exploitation de la situation de faiblesse dans laquelle se trouve l'emprunteur qui a besoin d'argent. De fait, la personne qui prête profite de la faiblesse de l'autre personne en exigeant de sa part qu'elle lui rembourse plus en retour. Cette attitude est l'opposé de la vision biblique.
 
Il est écrit dans les Psaumes (80:3) : “Le monde est construit par amour.” De ce verset, nous apprenons que si Hachem nous fait parvenir une certaine opulence, cela est dû pour une seule raison : nous permettre de la répandre autour de nous et d'en faire bénéficier d'autres personnes. Cependant, si nous gardons cette opulence relative pour nous-mêmes, nous causons de la sorte une faille.
 
Si nous disposons de biens matériels, cela est principalement dans le but de pouvoir nous laisser exercer une influence positive sur notre entourage. À l'opposé, lorsqu'une personne réserve l'utilisation de sa richesse uniquement à elle-même, l'abondance qui était avec elle disparaît. Cela s'explique par le fait que l'abondance que cette personne recevait a cessé d'être un “conduit spirituel” par lequel elle recevait ce dont elle dispose.
 
Cet aspect de “conduit spirituel” correspond au Tsadiq : il est un conduit qui nous permet de recevoir l'abondance accordée par Hachem. En d'autres termes, le Tsadiq est l'intermédiaire entre D-ieu et nous-mêmes ; il reçoit du Maître du monde l'abondance qu'il a la responsabilité de répandre autour de lui.
 
C'est pour cette raison que chaque personne doit disposer d'un moyen pour faire bénéficier de son abondance à d'autres personnes. C'est une extrêmement grande mitswa d'aider une tierce personne qui dans le besoin et d'établir avec elle une relation d'aide. De la sorte, on aide cette personne à se remettre droite et à tenir sur ses pieds.
 
L'aspect essentiel de la mitswa d'agir avec bonté ('héssed) autour de nous consiste pour une personne qui dispose de suffisamment de biens pour ses besoins à donner le surplus à d'autres. C'est pour cela que la mitswa de prêter de l'argent à une tierce personne est quelque chose de grand : on permet à cette personne de prendre un nouveau départ.
 
Prêter à intérêts
 
D'autre part, si une personne prête à intérêts, elle profite de la faiblesse de l'Autre et elle lui cause du tort. En exigeant un remboursement plus important que ce qu'elle a prêté, cette personne adopte une attitude négative envers l'emprunteur-se.
 
Par conséquent, la Bible nous commande de ne pas prêter à intérêts. Cela est l'opposé de la conception biblique qui est fondée sur le 'héssed (l'amour). Si une personne dispose de suffisamment de biens pour pouvoir aider une tierce personne, elle est obligée de le faire. De plus, cette aide doit être faite sans demander d'intérêts. C'est de cette façon qu'on peut réellement aider les autres et leur permettre de prendre un nouveau départ.
 
C'est exactement à propos de l'importance de prêter de l'argent, sans exiger d'intérêts en retour, que les non juifs désirent modifier la Tora de Moché Rabbénou et qu'ils prétendent qu'il s'agit d'une imposture. Les non juifs pensent que les juifs ne comprennent ce que “faire du commerce” signifie réellement. Cependant, les non juifs ne savent pas que l'objectif de la Tora est de résoudre les problèmes à leur source. Grâce au 'héssed (l'amour) que nous faisons en relation avec l'argent, nous “construisons le monde.”
 
De fait, si chaque personne aide ses compatriotes, l'argent n'est plus une raison de vivre des échecs : il y aura toujours quelqu'un pour nous aider !
 
Par conséquent, la mitswa de prêter de l'argent sans intérêts en est une de 'héssed (d'amour). Les personnes qui ne respectent pas cette mitswa commettent une faute qui a une conséquence sur ses propres revenus. Selon le principe bien connu de “mida kénégued mida” (“mesure pour mesure”), Si elle l'avait voulu, cette personne pouvait redonner la vie à son compatriote ; malgré cela, elle a préféré lui prêter en exigeant d'elle des intérêts. Son comportement a créé l'équivalent du venin d'un serpent qui a pénétré son corps, jusqu'à provoquer… sa mort.
 
Malheureusement, notre génération est coupable de nombreuses fautes dans ce domaine. La difficulté que nous avons à trouver un gagne-pain décent provient le plus souvent de notre attitude fautive dans notre façon de prêter aux autres en leur demandant des intérêts. Les personnes qui agissent ainsi, que D-ieu nous protège, sont l'équivalent du poison et de la morsure d'un serpent.
 
Cependant, si nous nous conduisons en tenant compte du principe que “le monde est construit par amour”, comme cela est enseigné dans la Tora, nous savons qu'une personne qui prête de l'argent à une autre doit le faire sans lui demander des intérêts. C'est cela qui permettra à la personne dans le besoin de se remettre sur pieds. En prêtant de cette façon, nous réalisons l'essentiel de la mitswa de la tsédaqa ; grâce à cela, nous mériterons de recevoir de nombreuses bénédictions et de rencontrer la réussite dans toutes nos entreprises.

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