Une parole à écouter – Ki Tissa

Si nous faisons le mauvais choix, nous entrons alors dans le monde du “veau d'or”, victimes de ce qui brille apparemment le plus, victimes de l'illusion.

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le rabbin Éliyahou Haviv

Posté sur 06.04.21

“Et le peuple vit que Moché tardait à descendre de la montagne.” (Chémoth 32:1)

Selon les calculs du peuple d'Israël, Moché Rabbénou (Moïse notre Maître) avait dépassé la date de son retour. Les juifs en conclurent alors que Moché était mort et décidèrent de se construire un veau d'or. Cette faute d'idolâtrie provenait essentiellement du fait qu'ils avaient manqué d'émouna (de foi) dans les paroles de Moché. Ils auraient du se dire que même s'ils ne comprenaient pas cette situation, il fallait quand même faire confiance au Tsadiq car il avait promis de revenir. Leur incapacité à croire en cela les a tout naturellement entrainés vers l'idolâtrie du veau d'or.
 
Il nous faut comprendre de cela que quand nous remettons en question les paroles de nos Sages parce qu'elles nous semblent illogiques ou démodées, nous tombons alors forcément dans une forme d'idolâtrie. Les Sages de la génération sont les successeurs de Moché Rabbénou et ils possèdent par tradition orale de maitre à élève les enseignements qui nous permettront d'être de vrais juifs. Il nous faut alors faire preuve d'humilité et annuler notre intelligence devant la leur, faire primer la foi dans les Sages sur la foi dans nos propres capacités intellectuelles qui sont limitées. Si nous faisons le mauvais choix, nous entrons alors dans le monde du “veau d'or”, victimes de ce qui brille apparemment le plus, victimes de l'illusion. Cette erreur entraine l'individu vers la mort spirituelle car il est absolument impossible d'être vivant spirituellement sans s'attacher aux Tsadiqim authentiques qui représentent les paroles du D-ieu vivant.
 
La bonté de Moché Rabbénou
 
Quand Moché est descendu de la montagne avec les Tables de la loi (Lou'hoth Habrith) et qu'il a vu les enfants d'Israël danser autour du veau d'or, il a alors pris les Tables et les a jetées à terre, les brisant sur le coup. Il pourrait sembler qu'il s'agisse ici d'un accès de colère mais la réalité est toute autre: Moché a fait preuve d'une bonté immense en faisant cela. En effet, d'après ce qui était marqué sur les premières Tables de la Loi, le peuple d'Israël était coupable d'idolâtrie et sa punition devait être l'extermination totale. Moché Rabbénou, le berger fidèle, a alors brisé ces Tables, signifiant ainsi à Hachem qu'il refusait une Tora qui entrainerait la destruction d'Israël. D-ieu le félicita aussitôt pour son geste car c'est exactement ce qu'Il attendait de Moché.
 
Les Tsadiqim authentiques du niveau de Moché Rabbénou passent leur temps à dévoiler dans le monde la miséricorde d'Hachem. Ils font la guerre aux forces du mal qui elles, accusent sans arrêt le peuple juif. C'est pourquoi nous devons aider les Tsadiqim à gagner la bataille en ne donnant pas de puissance à ces forces négatives. Il nous faut juger autrui positivement en lui accordant toujours des circonstances atténuantes. Ne dire du mal sur aucun juif et évacuer de son cœur la rancune et la haine. Celui qui accuse les autres et recherche uniquement leurs défauts, joue sans le savoir le jeu du Yetser Ara' (le mauvais penchant) et lui donne de la force. C'est ainsi que le Temple de Jérusalem a été détruit à cause de la haine gratuite.

À ce sujet, vous êtes-vous déjà demandé pourquoi on disait que la haine était “gratuite”? Généralement on ne hait pas quelqu'un sans avoir une bonne raison. Malgré tout la réponse est dans la question : même une haine qui nous semble justifiée est appelée gratuite ! Car il est interdit de haïr quiconque, il faut au contraire rechercher et trouver des circonstances atténuantes qui ont poussé notre frère à faire l'acte qui peut engendrer notre haine, D-ieu en préserve.

Si Moché Rabbénou avait laissé s'exprimer des sentiments négatifs, c'en aurait été fini du peuple d'Israël. Mais au contraire, il a demandé que son nom soit effacé de la Tora au cas où D-ieu voudrait supprimer les enfants d'Israël. Et non seulement Hachem a accepté mais Il a aussi dévoilé les 13 attributs de miséricorde à Moché, démontrant ainsi que c'est exactement la réaction qu'il attendait du berger fidèle d'Israël.
 
L'importance du Choul'han 'Aroukh
 
“Grâce à l'étude des décisionnaires de la loi juive (les posseqim) – c'est à dire grâce à l'étude du Choul'han 'Aroukh – nous pouvons connaître et comprendre ce qui est permis et interdit. Nous apprenons également la façon dont il faut pratiquer les mitsvoth (commandements) chaque jour et à chaque instant. (Pour cela il faut étudier essentiellement les lois dont nous avons régulièrement besoin comme celles de la prière du Chéma', la prière en général, les lois de Chabath et Yom Tov, des tsitsith et téfilines etc. En fait, l'étude des lois juives nous permet d'éviter de faire des transgressions, simplement parce qu'on n'a pas étudié le Choul'han 'Aroukh).
 

Grâce à cela, on annule le mal du bien. Dans chaque être, il y a du bien et du mal et à cause de ce mal on possède de mauvais traits de caractères. Cependant, en étudiant le Choul'han 'Aroukh – et en particulier les lois les plus utilisées – on soumet et annule le mal et on fait vaincre le bien en nous c'est à dire les bons traits de caractères et les bonnes actions qui correspondent à l'essentiel de notre réparation.
 
Grâce à l'étude du Choul'han 'Aroukh, on assiste à la réalisation et la satisfaction des demandes qu'on soumet à Hachem, c'est à dire qu'on arrive à faire en sorte que D-ieu nous donne le bien qu'on a demandé. On a aussi le mérite de soumettre et rabaisser les opposants, ceux qui méprisent les Tsadiqim authentiques.
 
Comprendre une loi, cela signifie qu'il faut étudier sérieusement chaque loi afin de la mettre en pratique, sans la moindre erreur. Il n'est possible de le faire que grâce à la prière ; il faut multiplier les prières envers Hachem afin de réellement comprendre chaque halakha (loi), c'est à dire ne pas être rigoureux à un endroit où la rigueur n'est pas nécessaire et ne pas être trop laxiste dans un endroit où il est interdit d'être laxiste. Il s'agit simplement de faire le commandement comme il faut et en particulier se protéger et s'éloigner de l''avéra (faute), ainsi qu'il est écrit dans le Choul'han 'Aroukh. (Etsoth Hamévoaroth, Talmud Tora 8 et 9)
 
Rabbi Na'hman de Breslev a énormément insisté sur l'étude du Choul'han 'Aroukh tous les jours de notre existence. Il recommande de la faire dans l'ordre du livre. Pour celui qui a de la difficulté à trouver le temps de la faire, il faudra au moins étudier deux lois par jour. Si le Choul'han 'Aroukh est trop difficile, on pourra étudier sur un Qitsour (livre de résumés) pour commencer. Rabbénou a aussi expliqué que l'individu est toujours la victime de ses fantasmes et de son imagination ; il n'arrive pas à analyser une situation correctement et à se comporter selon la vérité à cause de cela. L'étude du Choul'han 'Aroukh permet à l'individu de corriger cette tournure d'esprit car elle concentre l'esprit de l'homme sur l'éclaircissement de la loi qui correspond à un tri entre le mal (permis) et le bien (interdit). Notre cerveau aura alors la capacité de trier et d'analyser convenablement les situations de la vie de tous les jours et de pouvoir se comporter en conformité avec la vérité et la loi juive. Heureux celui qui étudie le Choul'han Aroukh tous les jours !

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