Hachem me parle !

Frank a atteint le niveau délicieux où sa volonté fait sienne la Volonté divine. Que D-ieu lui montre cette voie ou une autre, peu importe. Il sait que tout est pour le mieux…

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

17 téveth 5770 – 3 janvier 2010

En Israël, l'expression favorite des enfants est sans doute : “Stam !” Lorsqu'un enfant prononce ce mot, cela revient à dire : “Sans raison particulière. Juste comme cela !” On l'aura compris, les enfants adorent prononcer cette expression lorsqu'un de leurs parents leur demande la raison pour laquelle ils ne peuvent pas faire ce qu'ils devaient.
 
Une vie stam
 
Le plus grave danger qui nous guette est de considérer notre existence dans ce monde comme étant simplement “stam.” Selon cette approche, tout est stam dans notre vie. Les bons évènements se produisent simplement “stam” ; les périodes de crise surviennent “stam” ; la fortune ou son absence est “stam”. À l'heure de quitter ce monde, un individu peut expirer en disant “stam” et il aura bien résumé sa vie sur terre.
 
L'opposé exact de cette perception erronée de la vie consiste à chercher la Présence divine à nos côtés et d'essayer de comprendre les messages que le Ciel nous envoie. De fait, rien n'est “stam” dans la vie et le Maître du monde s'assure de tout mettre à notre disposition pour nous faciliter notre rapprochement. Encore faut-il le savoir et vouloir partir à la recherche du Divin.
 
Afin de comprendre les conséquences pratiques d'une vie stam et d'une vie qui ne l'est pas, nous vous proposons les histoires de Daniel et de Frank ; le premier est un adepte du “stam”, tandis que le second retrousse ses manches et cherche la présence d'Hachem auprès de lui.
 
Daniel et Frank ont rendez-vous au tribunal. Les deux anciens associés ont été contraints de s'adresser à la justice pour régler leur différend. Pourtant, leur rencontre s'était déroulée sous les plus beaux auspices. Daniel est un ébéniste doué, tandis que Frank possède une fortune confortable qu'il a héritée de son père. Les deux amis étaient vite arrivés à la conclusion qui s'imposait : la création d'une ébénisterie pour meubles de luxe. L'un amènerait son savoir-faire et l'autre le capital. Les profits ne devaient pas tarder et le succès semblait assurer.
 
Les premières années se déroulèrent effectivement comme prévu. Très vite, les clients affluèrent et les comptes en banque des partenaires en furent les premiers bénéficiaires. Cependant, cette véritable lune de miel s'arrêta lorsqu'il fallut décider d'une stratégie commerciale nouvelle à adopter pour leur entreprise. Leur différend fut à ce point important qu'ils décidèrent de se séparer. La question qu'il fallait régler concernait le partage des biens de l'entreprise, ainsi que des économies importantes que révélait le compte en banque de leurs affaires.
 
Frank était catégorique : tout devait lui revenir. “C'est grâce à moi” disait-il, “que l'entreprise à trouvé les fonds pour démarrer, il est donc normal qu'ils m'appartiennent maintenant.” Daniel voyait les choses d'une façon différente. “L'argent que tu as amené pour démarrer l'affaire” rétorquait-il, “ne représente rien par rapport à ce qui a été accumulé depuis le commencement et la quasi-totalité des fonds doit me revenir ; en fin de compte, n'est-ce pas moi qui travaille tous les jours dans l'établi ?”
 
Le jour de l'audience au tribunal été passé et les deux compères attendaient maintenant le verdict ; celui-ci était prévu quelques semaines plus tard. C'est maintenant que les différences entre les deux amis vont se révéler.
 
Frank est particulièrement anxieux. Il peste régulièrement contre le culot de son ancien partenaire : comment peut-il demander la quasi-totalité des fonds de l'entreprise quand il n'a pas amené un sou pour ouvrir le commerce ? De plus, Frank n'est pas certain que le juge soit entièrement partiel : à plusieurs reprises pendant l'audience, il l'a vu s'adresser à Daniel d'un ton plaisant, tandis qu'il lui montrait un visage plus fermé lorsqu'il lui adressait la parole.
 
Ce qui embête surtout Frank, c'est l'idée de se retrouver sans le sou le lendemain du verdict. Même si ce n'est qu'une partie de ses économies qu'il avait engagées dans l'affaire, tous ses autres placements se sont effondrés avec le krach boursier et aujourd'hui, son seul espoir de se refaire et de récupérer les coquettes sommes qui appartiennent à l'ébénisterie.
 
La femme de Frank pourrait nous le dire : son mari est inquiet et son état mental a ses conséquences sur sa santé. Depuis quelques mois, Frank multiplie les visites chez son médecin : anxiété importante, douleurs aigues à l'estomac, manque de sommeil… les symptômes sont nombreux qui laissent leur marque sur la vie de son mari. Un certain jour, Frank lui a même avoué : “Je ne sais pas ce qu'il adviendra de moi si je perds tout mon argent dans ce procès.”
 
Ainsi se déroule la vie de Frank : en l'absence complète d'une relation avec le Divin et de la direction d'Hachem du monde. Un enfant le dirait : la vie de Frank est “stam.” Tout est dû à la chance, au hasard, à l'imprévu et à l'inexplicable.
 
Une vie proche du Divin
 
Pendant ce temps, Daniel a trouvé une multitude de raisons pour remercier le Créateur. Certes, il aimerait bien que le juge reconnaisse qu'il a raison, mais au fond de son cœur, il sait que le jugement lui importe peu car la nature de celui-ci est évidente : c'est du Ciel que le juge prendra sa décision. Partant, le verdict sera forcément bon et correspondra à ce dont Daniel a besoin pour rebondir dans la vie.
 
Pour commencer, Frank s'est aperçu d'un fait qui a son importance : le verdict doit être rendu pendant le mois juif d'adar (février-mars). Les Écrits saints le disent sans le moindre doute : le mois d'adar est un mois favorable pour le peuple juif et cela à son importance lorsqu'on attend le jugement d'un tribunal ! Frank n'en finit pas de remercier Hachem d'avoir pensé à ce détail : le juge délivrera sa décision pendant le mois de l'année le plus favorable pour Frank ; quelle attention de la part du Maître du monde !
 
D'autre part, même si Frank avait eu peur que les semaines qui le séparent du verdict allaient être interminables, il s'aperçoit maintenant que ce délai est également une expression de l'amour que le Ciel lui porte. De fait, si le verdict avait été immédiat, Frank aurait pu être pris par surprise. Plutôt, Hachem lui a accordé un délai supplémentaire pour faire pencher la balance de son côté : plus le nombre de semaines est important, plus les prières que Frank prononcent seront nombreuses !
 
Si ce n'était la peur du ridicule, Frank demanderait même au juge de rendre son verdict seulement dans quelques années ! Qu'il est bon de prier et de supplier D-ieu.
 
De plus, des nombreuses prières qu'il a déjà prononcées, Frank a vu naître en lui un sentiment nouveau : celui qui a révélé sa fragilité et sa vulnérabilité. Chaque jour lui permet d'ouvrir un peu plus les yeux et d'apercevoir la véritable réalité à laquelle il fait face : son incapacité de définir à coup sûr ce qui lui sera profitable. 
 
Gagnerait-il tout l'argent qu'il espère dans son différend avec Daniel, il saurait comment le dépenser ! Frank a tellement de projets qu'il aimerait mener à bien. D'autre part, si Hachem décide de lui apprendre que son chemin est plus modeste et qu'il doit faire avec peu, Frank est certain d'une chose : c'est de cela dont il aura besoin.
 
En d'autres termes, Frank a atteint le niveau délicieux où sa volonté fait sienne la Volonté divine. Que D-ieu lui montre cette voie ou une autre, peu importe. Il sait que tout est pour le mieux et il se lèvera chaque matin le cœur léger à la pensée d'avoir un guide suprême qui lui indique le chemin à suivre.
 
Notre vie oscille entre celle de Frank et celle de Daniel. Tel un balancier, nous penchons tantôt d'un côté, tantôt d'un autre. Ne soyons pas chiches sur le nombre de prières pour pencher du bon côté : celui de la vie tranquille guidée par la volonté du Maître du monde.
 
Nous devons affirmer notre volonté de nous éloigner de la vie de Daniel : elle est remplie de souci, de stress et de tranquillisants. Hachem nous veut heureux et joyeux. Sur ce chemin, Frank a bien une longueur d'avance sur Daniel.      
 
 
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