La foi d’Einstein

On ne peut pas se fier à ce que nos sens nous dictent. Alors comment différencier le bien du mal, savoir quelle décision prendre ou comprendre quoi que ce soit sur la vie ?

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Raheli Rakless

Posté sur 17.03.21

Chère Raheli,
Je comprends qu’Hachem peut faire ce que bon Lui semble et que peu importe ce que je fais, le résultat dépend de Lui. Alors pourquoi devrais-je investir mon cœur ou mes efforts dans ce que je fais ? Par exemple, pourquoi est-ce que certaines personnes font leur maximum pour être en bonne santé et finissent leur vie en phase terminale d’une grave maladie ? Ou encore, pourquoi certaines personnes travaillent-elles jour et nuit pour gagner leur vie, mais n’arrivent pourtant pas à joindre les deux bouts ?
Merci,
Philippe.

Bonjour Philippe !

Saviez-vous qu’Albert Einstein était un de mes ancêtres ? Je ne blague pas ! J’imagine que puisque nous sommes tous les deux juifs, cela nous attribue un certain lieu de parenté, n’est-ce pas ? Nous avons beaucoup de choses en commun. Grand-père Albert a remporté le prix Nobel de Physique et moi, je suis tout le temps en train de m’attribuer tel ou tel prix Nobel. En plus de développer la théorie de la relativité, il travailla sur d’autres concepts liés à l’espace, comme le voyage dans le temps. De façon similaire, on m’a souvent dit dans ma vie que je planais un peu. Le monde a reconnu papy Albert comme étant un génie, et ma mère et moi pensons, toutes les deux, que je suis aussi un sacré génie. Bref, les rapprochements sont infinis.

Mais assez parlé de moi, parlons de vos questions. Elles sont excellentes. Si vous suivez strictement ce que vous guident vos sens, c’est vrai que la vie semble injuste. Ou que vous regardiez, vous pouvez trouver quelque chose qui vous semble injuste. Ou que vous regardiez, vous pouvez trouver des situations qui peuvent vous faire vous demander est-ce que cela vaut vraiment le coup d’être quelqu’un de bien. J’ai une bonne nouvelle pour vous, Philippe. Vous vivez dans une réalité qui est décevante, et je vais vous expliquer pourquoi.

Tout d’abord, clarifions une loi spirituelle importante : Dans ce monde physique, rien n’est ce qu’il apparait être. Nos sens sont intentionnellement faits de telle façon qu’ils nous troublent. Par exemple, ce que nous percevons comme un succès peut –en fait- être la chose la plus préjudiciable pour nous. Combien de gagnants au loto se sont retrouvés couverts de dettes à cause de leur gain ? Inversement, lorsqu’on pense toucher le fond, il se peut qu’on soit au commencement d’un nouvel essor dans notre voyage à travers la vie. Je suis sûre que vous avez déjà rencontré une jeune femme qui vous paraissait être « la bonne », jusqu'à ce que vous ne découvriez qu’elle était plutôt « la folle ».

On voit bien qu’on ne peut pas s’en remettre à ce que nos sens nous disent. Alors comment définir le vrai du faux ? Comment savoir quelle décision prendre ? Comment seulement comprendre quoi que ce soit dans la vie ?
Loi spirituelle suivante : Il nous faut réaliser que nous ne savons absolument rien et que nous ne comprenons rien. Ça ressemble un peu à du Einstein, n’est-ce pas ? Nous devons réaliser que notre perception du monde est extrêmement limitée et nous devons intégrer ce concept en gardant à l’esprit le fait que nous ne comprenons rien du tout à ce qui se passe autour de nous. Cette prise de conscience met une claque à notre ego. Il est essentiel de s’en rappeler quand les choses vont à l’encontre de nos désirs, puisque c’est ce qui pourra nous épargner des tonnes de frustrations et de déceptions.

Troisième loi : Hachem dirige le monde selon Ses calculs, pas les nôtres. Aux échecs, un mauvais joueur ne peut pas comprendre les coups d’un champion. Celui-ci est capable de prévoir plusieurs coups potentiels en avance et également visualiser leurs conséquences. Nous, humains, sommes des joueurs exécrables par rapport au Grand Créateur. Nous ne serons jamais en mesure de prévoir notre futur et de comprendre tous les « coups » qu’Hachem fait dans nos vies. C’est comme ça.

Quatrième loi : Nous devons avoir confiance en Hachem, que tout ce qu’Il fait est pour notre bien et pour le meilleur. Etant donné que nous n’avons aucune idée de ce qui se passe vraiment dans nos vies et pourquoi, il n’existe pas de meilleure option que de faire confiance à Hachem ! Nous ne pouvons pas voir le futur. Logiquement, nous ne voyons pas comment ce qui nous arrive d’apparemment négatif, est en fait pour notre bien. La seule manière de remplir l’immense trou noir entre notre logique et ce qui nous arrive est de faire confiance à Hachem et de croire que tout est pour notre bien !

Avec tout cela à l’esprit, nous allons maintenant envelopper tout ça avec une dernière petite loi : une personne est responsable de ses efforts dans la vie, mais pas des résultats. En hébreu, le terme approprié est hishtadloute. Même si nous sommes une espèce cruellement limitée, Hachem nous considère malgré tout comme ses partenaires dans la création. Il nous donne le libre arbitre de décider comment nous comporter dans chaque situation de la vie.   

L’astuce est de ne pas se focaliser sur les résultats mais sur nos efforts. C’est une erreur de croire que vous pouvez vous asseoir confortablement et attendre que la française des jeux viennent frapper à votre porte avec un chèque de 10 millions d’euro. Aussi génial que cela puisse être, cela n’arrivera jamais ! 

Mais qu’y a-t-il de vraiment génial dans toutes ces formules compliquées ? Je vais vous le résumer, sans frais supplémentaires : 100% de foi + 100% d’efforts + o% d’attentes = une vie heureuse, vraiment ! Et puisqu’elle mérite un prix Nobel, je vais appeler ma formule : « La foi d’Einstein », en l’honneur de mon cher papy Albert.

Sérieusement à présent, la vraie personne à qui on devrait attribuer un prix Nobel est le Rav Chalom Arouch. Ses livres révolutionnaires changent considérablement la vie de millions de personnes, pour le mieux ; en particulier Le Jardin de la Foi et Le Jardin des Louanges. Tout ce qui me reste à faire maintenant, c’est de trouver un moyen de le faire nominer…

Traduit de l’anglais par Carine Illouz.

    

 

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