Mon carnet de dettes

Ce carnet doit être réservé à notre usage et personne ne doit le consulter, même pas notre femme. Nous devons y écrire : “Je dois à ma femme et à mes enfants…”

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Rabbi Na'hman de Breslev a écrit (Si'hoth HaRan 122) : “Chaque individu doit apprendre à vivre selon son budget et s'habituer à ne pas dépenser plus que ce qu'il possède. Il est important de réaliser que chaque personne a l'impression qu'il lui manque de nombreuses choses. Même les personnes riches pensent sincèrement qu'elles n'ont pas tout ce qu'elles devraient avoir.”

Plutôt, nous devons apprendre à nous satisfaire avec ce que nous possédons réellement, même si cela est peu. Cela est encore plus pertinent dans notre façon de gérer notre budget familial. Par exemple : nous pouvons penser qu'il nous manque un vêtement particulier – ou à notre femme ou à nos enfants – et que nous sommes obligés de l'acheter le plus vite possible. Même dans ce cas-là, nous ne devons pas précipiter la situation si cela signifie emprunter de l'argent et risquer de nous retrouver endettés.
 
Il est préférable d'attendre le moment opportun pour se procurer ce qui nous manque, c'est-à-dire lorsque nous aurons les moyens de l'acheter. Si nous devons éprouver une certaine gêne en attendant ce jour-là, nous devons accepter cela sans difficultés. Même dans le domaine de l'alimentation, nous devons nous habituer à ne pas pouvoir acheter tout ce que nous désirons, lorsque nous le désirons. Cela est encore plus vrai s'il s'agit de vêtements, d'un logement…
 
Dans tous les cas, le plus important est de ne pas s'endetter. Il est plus avantageux d'avoir des dettes envers soi-même ou envers ses enfants parce que nous ne pouvons pas acheter ce dont nous avons besoin le jour où nous en avons besoin, plutôt que de devoir de l'argent à l'épicerie de notre quartier ou à une autre personne.
 
Nous ne devons jamais oublier cette règle importante : dans le domaine des finances, le plus important est de savoir attendre. Nous devons faire preuve de patience, jusqu'au jour où nous aurons les moyens de nous offrir ce dont nous avons besoin. Ceci correspond à ce qui écrit (Psaumes 145:15) : “Tous les yeux se tournent avec espoir vers Toi et Toi, Tu leur donnes leur subsistance en temps voulu.”
 
Ce que nous avons écrit – qu'il est préférable d'avoir des dettes envers soi-même ou envers ses enfants, plutôt que de devoir de l'argent à l'épicerie de notre quartier ou à une autre personne – ne signifie pas que nous devons utiliser cette raison pour ne pas faire face à nos obligations envers notre femme ou nos enfants. Plutôt, cela fait référence aux dettes véritables dont le sérieux ne fait aucun doute. En ce qui concerne les besoins de notre femme, ils doivent être notre priorité et nous devons faire très attention à ce qu'ils soient remplis avant les nôtres.
 
En ce qui concerne les dettes que nous avons envers notre femme, nous devons toujours avoir sous la main un carnet. Ce carnet doit être réservé à notre usage et personne ne doit le consulter, même pas notre femme. Voici ce que nous devons y écrire : “Dans ce carnet, sont écrites les sommes que je dois à ma femme et à mes enfants.”   
 
Chaque fois qu'un besoin particulier fait jour – et qu'il nous est impossible de remplir sur le moment – nous devons l'écrire dans ce carnet. Ceci est particulièrement important dans le cas de notre femme si celle-ci nous a demandé une chose spécifique et que nous avons pas l'argent pour l'acheter à ce moment.
 
En inscrivant toutes ces choses dans ce carnet, nous reconnaissons que nous sommes endettés envers notre femme, nos enfants… Ensuite, il est de notre devoir de faire le maximum d'efforts dans nos prières et dans nos requêtes pour obtenir ce qu'il nous faut. Également, nous ne devons ménager aucun effort et aucune action dans le monde matériel pour atteindre notre objectif. En d'autres termes, nous ne pouvons pas rester assis sur notre canapé en attendant que l'abondance tombe du Ciel !
 
Enfin, nous devons maintenir nos efforts jusqu'au jour où nous pouvons satisfaire les demandes de notre femme et lui offrir ce qu'elle désire.
 
Chaque chef de famille doit savoir parfaitement que s'il lui est demandé de faire preuve de patience dans sa façon de gérer le budget de sa maison – et d'attendre le moment opportun pour se procurer ce dont il a besoin – c'est principalement lorsqu'il est le premier concerné que cela s'applique. Dans ce cas, il doit faire attention à ne pas devenir endetté, en aucun cas. Tout cela l'aide à utiliser son intelligence et à faire preuve de bon sens dans sa gestion quotidienne. 
 
Cependant, il est interdit à un homme de parler de mesures d'économie à sa femme. Plutôt, il doit la réconforter et lui donner confiance en sa capacité et en sa volonté de combler – dans la joie – ses désirs et ses volontés. Les paroles que le mari doit prononcer doivent l'être avec sincérité et du fond du cœur.
 
Il doit faire comprendre à sa femme qu'il est heureux d'être la personne responsable de combler ses désirs et ses besoins. Il doit prendre sur lui de considérer ce qui manque à sa femme comme un manque personnel et que ce manque est plus important que tous les autres. Ainsi, parce que sa femme est à ses yeux la première personne à qui il doit de l'argent, c'est elle qu'il doit satisfaire la première.
 
Certaines personnes pourraient penser qu'il existe une contradiction avec ce que nous avons dit précédemment. D'un côté, nous avons dit qu'il est interdit de faire des dettes, mais d'un autre côté, chaque mari est obligé de remplir les besoins de sa femme et de répondre d'une façon favorable à ses demandes. Ainsi, une question évident vient à l'esprit : “De quelle façon un homme peut-il satisfaire les besoins de sa femme s'il n'en a pas les moyens financiers ?”
 
C'est pourtant à ce propos que nos Sages ont dit : “Chaque mari doit honorer sa femme au-delà de ses moyens financiers.” Comment cela est-il possible ? La réponse est simple : lorsqu'un mari désire réellement honorer sa femme – c'est-à-dire que les besoins de sa femme sont à ses yeux plus importants que les siens – Hachem vient à son aide. Dans ce cas, le Ciel envoie à cet homme ce dont il a besoin pour satisfaire sa femme, au-delà des besoins dont il dispose !
 
Cela n'est pas très difficile à comprendre : n'est-ce pas Hachem Lui-même qui a obligé l'homme à honorer sa femme de la sorte ? Logiquement, c'est également Hachem qui détient les clés de la solution pour que l'homme puisse suivre la Volonté divine.
 
Ceci est une chose testée et prouvée : la personne qui cherche à remplir la Volonté divine – en toute sincérité et simplicité – rencontre le succès à coup sûr. Ceci est encore plus vrai dans le cas d'un mari qui désire réellement et en son fort intérieur honorer sa femme plus qu'il désire s'honorer lui-même. Si ce mari est convaincu qu'il agit selon la volonté d'Hachem, il ne peut pas échouer : il parviendra à rendre sa femme heureuse.
 
De fait, il ne s'agit pas seulement de sa femme à qui il ne manquera rien. Ce sont les portes de l'abondance céleste qui s'ouvrent pour un tel mari et ses revenus en sont les premiers bénéficiaires. En d'autres termes, parce qu'il honore réellement sa femme, il mérite de recevoir l'Abondance divine.
 
Par conséquent, lorsque notre femme a besoin de s'acheter un vêtement spécifique, nous devons écrire ce qui suit dans notre carnet : “Je suis endetté envers ma femme pour tel ou tel vêtement. Je m'engage à rembourser cette dette le plus tôt possible.”
 
S'il s'agit d'un réfrigérateur à remplacer dans la maison, nous devons écrire : “Je suis endetté d'un réfrigérateur envers ma maison ! Je ne me lasserai pas de faire tout ce que je peux avant d'avoir acheter ce réfrigérateur. Je ne garderai pas le silence tant que je ne verrai pas un réfrigérateur dans ma cuisine !” Cette façon d'agir s'applique à tous les besoins de la maison et des membres de notre famille.
 
C'est pour chaque besoin que nous devons utiliser notre carnet. À chaque manque – c'est-à-dire chaque fois que nous n'avons pas l'argent nécessaire pour acheter quelque chose – nous devons écrire ce qu'il faut dans notre carnet. Nous devons agir de la sorte sans faire preuve en même temps de paresse dans nos efforts pour obtenir ce qu'il nous manque. La paresse n'est jamais une bonne conseillère.
 
Nous devons également nous souvenir que nous devons nous tourner vers Hachem afin de Lui demander de nous envoyer l'argent dont nous avons besoin. Cela signifie que nous devons prier et demander à D-ieu qu'Il comble nos manques. Nous avons déjà dit à plusieurs reprises – mais cela mérite toujours d'être répété – que ces prières et ces demandes doivent aller de pair avec tous les efforts nécessaires dans le monde matériel. En d'autres termes, nous ne devons ménager aucun effort pour parvenir à nos fins et atteindre notre objectif.
 
Lorsqu'Hachem répondra à nos prières et à nos demandes – et que nous disposerons alors de l'argent nécessaire pour acheter ce que nous devons – nous ne devons pas perdre de temps. Achetons de suite ce que nous avons tant attendu ! En même temps, nous devons effacer de notre carnet la dette que nous avions envers notre femme, un de nos enfants…
 
D'autre part, pour les choses dont nous ne disposons pas encore de l'argent – car telle est la volonté de D-ieu – nous devons poursuivre nos prières. En vérité, nous devons même multiplier l'intensité de nos prières pour finalement parvenir à obtenir ce que nous désirons. En attendant, nos dettes resteront inscrites dans notre carnet.
 
Ici, nous devons ajouter quelque chose d'une extrême importance et qui – à elle seule – explique l'importance que nous accordons à agir de la sorte. Même si nous devons considérer les dettes que nous inscrivons dans notre carnet comme des dettes véritables, elles possèdent une particularité unique.
 
Les dettes que nous avons envers notre femme ou nos enfants n'amènent personne à frapper à notre porte – en plein milieu de la nuit – ou une tension indue dans notre vie de tous les jours. Pour ces dettes, personne ne viendra nous déranger avec insistance pour récupérer l'argent que nous lui devons.
 
Également, aucun individu ne viendra réclamer son dû, ni nous poursuivre au tribunal. Aucune dispute n'éclatera entre les murs de notre maison et nous n'aurons pas à payer des sommes importantes en intérêt. Nous pourrons avoir la satisfaction de ne rien avoir fait qui nous demande de faire téchouva (de nous repentir).
 
Notre femme sera également notre aide. En aucun cas elle nous mettra sous pression pour combler ses besoins et ses désirs. Lorsqu'elle constatera d'elle-même que nous volonté réelle et de lui faire plaisir – et que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour y parvenir – elle comprendra d'elle-même notre situation. Plutôt, elle sera la première à nous réconforter et à nous appuyer dans nos efforts !
 
Les personnes qui ont suivi mon conseil ont constaté rapidement que leurs dettes diminuaient jour après jour. Elles sont les premières à admettre qu'en fin de compte, c'est Hachem qui a payé les sommes qu'elles devaient, qui a réglé leurs problèmes et qui a fait tout ce qui devait être fait, en temps voulu.
 
Chaque personne doit réfléchir sérieusement à ceci : quel est le carnet de dettes qu'elle préfère posséder ? Le choix est simple : il existe un carnet qui la rend endettée envers elle-même, mais qui lui permet de conserver la paix autour d'elle, de payer en temps voulu ce qu'elle doit et de faire téchouva plus facilement. D'autre part, il existe un carnet de dettes envers les autres personnes. Ce carnet s'accompagne de nombreuses difficultés et douleurs.
 
À suivre…

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