Le Savoir saint

Savoir ce qu'attend Hachem de nous, c'est posséder le Savoir saint. Nul besoin de diplôme universitaire pour l'obtenir. Plutôt, c'est au fond de notre cœur qu'il faut aller chercher…

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

10 téveth 5770 – 27 décembre 2009

Nous rêvons tous de connaître D-ieu. Bien sûr, dans ce contexte, il n'est pas question d'une connaissance comme on peut l'avoir d'un ami ou d'un membre de notre famille. Le Créateur est certainement au-delà de l'entendement humain pour être perçu à Sa juste mesure. Plutôt, il s'agit de sentir au fond de nous ce qu'attend Hachem et ce qu'Il désire de nous.
 
À chacun son service
 
A priori, cela peut surprendre : n'avons-nous pas 613 mitswoth qui peuvent nous garder sur le droit chemin et occupés pendant la majeure partie de nos journées ? Ainsi, si nous devons savoir ce que le Maître du monde attend de nous, ne nous suffit-il pas de nous mettre à la tâche et de remplir les commandements bibliques ?
 
Certes, cela est exact. Nous avons souvent répété que cela devrait être l'objectif de chacun d'entre nous : suivre les halakhoth du mieux que nous pouvons et nous assurer que nous ne commettons aucune transgression. Cependant, si nous arrêtions ici notre raisonnement, nous n'aurions dit que la moitié de la vérité.
 
La réalité est que chaque personne possède sa façon unique de servir Hachem. Une telle se sent à l'aise à faire ceci, tandis qu'une autre préfère faire cela ; une telle étudie en profondeur un aspect des lois, tandis qu'une autre en choisit un autre ; une telle favorise l'étude, tandis qu'une autre tend vers la prières…
 
Si toutes ces personnes servent D-ieu avec sincérité et en faisant les efforts qu'elles peuvent pour s'en rapprocher, elles ont toutes raison. C'est pour cette raison qu'il est impossible d'écrire le “Guide du parfait juif” : il en existe autant que d'âmes juives sur terre !
 
Bien sûr, cela ne veut pas dire qu'il est impossible de trouver un point commun à tous et que chacun peut faire entièrement ce qu'il veut. C'est principalement dans notre recherche de la Volonté divine qu'une certaine démarche commune peut être esquissée. Au-delà des différences existantes, nous nous concentrerons sur les points communs. Encore une fois, il ne s'agit pas de dresser la carte de route unique pour tous, mais simplement de donner des points de repère qui nous permettront de nous rapprocher du Maître du monde.
 
Le Savoir saint
 
Savoir ce qu'attend Hachem de nous, c'est posséder le Savoir saint. Nul besoin de diplôme universitaire pour l'obtenir. Plutôt, c'est au fond de notre cœur qu'il faut aller chercher et tirer le plus haut possible notre volonté de rapprochement avec nos racines saintes. Pour faire cela, il existe trois aspects qui sont fondamentaux à acquérir.    
 
Le premier consiste à aimer le peuple juif. Le véritable amour est celui qui nous permet de rapprocher les âmes juives du Créateur. Pour cela, nous devons étudier la Tora afin d'acquérir les connaissances minimales pour les partager. Il ne s'agit pas de courir les rues afin de parler au premier venu, mais d'avoir le cœur généreux et ouvert à toutes les personnes qui cognent à notre porte.
 
S'il est sans doute déconseillé de déambuler les quartiers de nos villes à la recherche de l'âme sœur, nous devons obligatoirement répondre présents lorsqu'on nous sollicite. Une question ou une attente doivent trouver réponse de notre part. Si nous ne possédons pas les connaissances désirées pour répondre, il nous sera toujours possible de diriger les personnes vers celle qui pourra leur répondre.
 
Le second élément fondamental à posséder est celui qui consiste à accorder la préférence à la peur de la faute plutôt qu'à notre sagesse. Si nous savions la peine que nous causons au Créateur lorsque nous fautons, nous ne pourrions plus sortir dans la rue, tellement nous aurions honte ! Transgresser la Volonté divine est la pire chose qui puisse arriver à un juif. Si nous ne le comprenons pas, au moins pouvons-nous pleurer Hachem pour qu'Il change notre cœur de pierre en un cœur de chair. Cela sera une grande aide pour nous éveiller aux sphères élevées.
 
Avoir peur de fauter, c'est avoir peur de faire de la peine. Plus nous craignons d'être la source d'une peine immense pour D-ieu, plus nous prendrons garde à mettre les pieds où nous devons et pas ailleurs. C'est seulement après cela que nous pouvons penser à utiliser notre sagesse. Si celle-ci n'est pas liée à la peur de la faute, elle nous quittera un jour ou l'autre. Dans ce cas, il ne nous restera plus rien : ni la crainte du Ciel, ni la sagesse. À quoi bon vivre de la sorte ?  
 
Enfin, le troisième aspect est celui de prendre soin à la façon dont nous partageons nos connaissances de la Tora. Il ne s'agit nullement d'être pingres sur notre volonté de partager notre connaissance. Au contraire, il s'agit de pouvoir la répandre au plus grand nombre : celui des personnes qu'on juge susceptibles de la recevoir.
 
Nous vivons dans une génération où le superficiel est maître et les véritables sujets de réflexion sont rares. Afin de masquer un manque de volonté pour chercher la signification profonde de la vie, certaines personnes n'hésitent pas à se moquer dès l'instant où elles pensent qu'un sujet les ferait vraiment réfléchir. Ces personnes ne méritent pas qu'on leur dévoile les trésors de la Tora.
 
S'il est souhaitable de faire connaître la Lumière divine au plus grand nombre, il est également important de ne pas amener le Nom d'Hachem à être froissé, que D-ieu nous garde, ni une personne à commettre cette terrible faute. Ainsi, il est important de savoir à qui l'on parle, le contexte dans lequel nous nous trouvons…
 
Si nous ne ménageons pas nos efforts pour nous rapprocher de ces trois aspects, nous acquérons en échange une portion de Savoir saint. En l'absence de ce Savoir, nous ressemblons à un lion qui tourne dans sa cage. Rempli de force et de volonté de s'exprimer, nous n'aurons pas le loisir de le faire : les barreaux de l'ignorance nous retiendront.
   
À l'opposé, plus nous possédons une parcelle de Savoir, plus nous nous libérons de ce monde et de ses contraintes. L'homme libre est celui dont le corps est dans ce monde et l'âme dans le Ciel. L'acquisition du Savoir nous permet de nous rapprocher de cet objectif.
 
 
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