Nous serons jugés comme des Saints !

Vous serez jugés et punis en enfer pour les péchés que vous avez commis. Ensuite, on vous considèrera comme un Saint et vous serez jugés par l'épaisseur d'un cheveu.

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le rabbin Tal Moshe Zwecker

Posté sur 06.04.21

Faire parvenir nos prières au Ciel

Un certain jour, le Rabbi Elimelekh de Lizhensk étudiait une Guémara difficile dans le volume 'Houlin. “Rabbi Pin'has ben Yaïr dit à Rabbi : 'Il vous semble que je prononce un serment à l'encontre du bénéfice du peuple d'Israël. Cependant, les juifs sont saints. Il y en a qui désirent donner mais qui ne possèdent rien et d'autres qui possèdent, mais qui ne désirent pas donner.”
 
Les Tossafoth commentent : “Il est logique d'appeler les personnes qui désirent donner mais qui ne possèdent rien 'saintes' ; le cœur de ces personnes est bon et cela n'est pas de leur faute si elles ne possèdent rien. Cependant, en ce qui concerne les personnes qui possèdent mais qui ne désirent pas donner : pour quelle raison sont-elles appelées 'saintes' ?” Tossafoth répondent : “Elles sont tout de même appelées 'saintes' car elles donneront pour ne pas avoir honte.”
 
Cette réponse dérangeait énormément Rabbi Elimelekh. Pour quelle raison donner pour éviter la honte est une bonne action ? Comment peut-on appeler ces personnes “saintes” ?!
 
Rabbi Elimelekh était extrêmement déçu de constater qu'il ne méritait pas de comprendre les paroles saintes des Tossafoth. De fait, il en avait perdu l'appétit… et les larmes commençaient à couler sur ses joues. Il pleura tellement qu'il s'endormi noyé de chagrin et de détresse.
 
Pendant son sommeil, Rabbi Elimelekh se mit à rêver. Dans son rêve, un des Ba'alé Tossafoth – le Ri – venait lui rendre visite et lui dit : “Mon fils, j'ai entendu tes sanglots et j'ai vu tes larmes. On m'a envoyé du Ciel afin de t'expliquer la signification des paroles de nos saints Sages. Ils faisaient très attention – lorsqu'ils décrivaient les juifs – à les qualifier tous de saints.
 
Sache que des pensées et des intentions derrière une mitswa – aussi bien que de la mitswa elle-même – un ange est créé, avec un corps et une âme. Si l'un de ces ingrédients venait à manquer – qu'il s'agisse de l'action ou de l'intention – il manquerait également quelque chose à l'ange. Les personnes qui désirent donner mais qui ne possèdent rien créent l'âme de l'ange. Ces personnes ont l'intention et la pensée, mais il leur manque l'action, c'est-à-dire la mitswa elle-même.
 
D'autre part, les personnes qui ont l'argent mais qui ne désirent pas donner – même si elles finissent pas donner pour éviter la honte – ont réalisé l'action, même si elles ne possédaient pas une intention correcte. Cette action crée le corps d'un ange. C'est par la bonté de D-ieu que ces deux types de personnes sont appelées 'saintes' car grâce à elles deux, un ange complet est créé, avec un corps et une âme.”
 
Le lendemain matin, Rabbi Elimelekh se réveilla dans la joie : il avait reçu la lumière de nos Sages et de leur explication ! (Ohel Elimelekh 96, d'après le nom de 'Hamech Yados, Vayera)
 
Introspection ('Hechbon HaNefech)
 
Le Rabbi Rav Zicha de Hanipoli raconta un jour l'histoire suivante pendant Sé'oudath Chlichith, le troisième repas de Chabath :
 
“Un certain jour – tandis que mon frère Rabbi Elimelekh de Lizhensk et moi-même marchions (cela se passa pendant l'exil que nous nous imposâmes) – un vent fort et intempestif se leva. Ce jour-là, il faisait extrêmement froid et la neige tombait abondamment. Cela était le troisième jour de notre exil et depuis autant de jours, nous n'avions rien mangé. Nous réalisâmes qu'il nous fallait atteindre rapidement un endroit avec des habitations afin de pouvoir manger quelque chose, autrement… nous allions périr !”
 
“À la tombée de la nuit, nous arrivâmes à un village reculé. Après avoir prié Min'ha (la prière de l'après-midi) et Ma'ariv (la prière du soir), nous dégustâmes quelques aliments bienvenus. Nous trouvâmes ensuite un endroit où dormir – directement sur le sol – et je me préparais à réciter la prière du Chéma' qui se prononce immédiatement avant de s'endormir.”
 
“Mon frère Rabbi Elimelekh se mit à m'interpeller : 'Zisha, que fais-tu ? Nous devons être des Maîtres des Comptes.' (C'est-à-dire : nous devons faire un calcul de nos actions du jour et réfléchir à la façon dont nous pouvons raffiner nos traits de caractère et rectifier nos mauvaises actions. 'Tu as bien parlé' dis-je. Mon frère commença à écrire une liste des péchés qu'il avait commis ce jour-là. Une fois la liste complétée, il y avait 111 transgressions mentionnées que mon frère avait faites seulement ce jour-là. Il commença immédiatement à se repentir et à pleurer… jusqu'au moment où Hachem eut de la compassion pour lui et effaça tous ses péchés. Ensuite, il alla dormir.”
 
Ceci est l'histoire que Rav Zisha raconta lors de Sé'ouda Chlichith de Chabath.
 
Une des personnes présentes à la table du saint Rav Zisha intervint et déclara :
 
“Nous n'avons pas peur du type des péchés que votre saint frère a notés et nous n'irons certainement en enfer si nous les commettons. Quels péchés peut bien avoir faits votre frère ? Il n'a rien mangé d'interdit : ce jour-là, vous étiez tous les deux en train de jeûner ! Ce n'était pas Chabath et par conséquent, il n'a pas pu transgresser une des lois de Chabath. Votre frère était un Tsadiq, une fondation et un pilier du monde entier ; il n'était certainement pas un pécheur.”
 
“Tout cela est encore plus vrai le troisième jour d'un jeûne d'une semaine. Quels péchés cette liste de 111 fautes pouvait-elle bien contenir ? Peut-être, il avait pensé qu'il avait interrompu son Enthousiasme divin dans sa méditation d'Hachem – même pour une seule seconde – et qu'l considérait cela comme une faute ? Cependant, à notre niveau, nous n'appelons pas cela une transgression et nous n'avons même pas peur de les commettre !”
 
Lorsque le saint Rav Zisha entendit les objections et les arguments de son invité, il s'irrita : “Que dites-vous donc ?” rétorqua-t-il. “Pour quelle raison ne seriez-vous pas punis pour de telles fautes ? Après tout, tandis que nous jeûnions, ne vous régaliez-vous pas d'un bon repas ? Tandis que nous nous gelions dans le vent et la neige, n'étiez-vous pas au chaud dans le confort de vos maisons ? Même si marchions pieds nus et que le froid faisait couler le sang de nos pieds, n'aviez-vous pas des chaussures ? Pour quelle raison ne craignez-vous pas de telles transgressions ?”
 
“Peut être, faites-vous référence à ce que nos Sages ont dit, qu''Hachem est exigeant envers les Tsadiqim et qu'Il juge leurs actions par l'épaisseur d'un cheveu' (Yevamoth 22b). Si cela est le cas, vous avez mal compris ce passage du Talmud ! Tout d'abord, vous serez jugés et punis en enfer pour les plus graves péchés que vous avez commis. Ensuite, lorsque vous aurez été nettoyés et qu'on vous considèrera comme un Tsadiq – un Saint – vous serez jugés et punis par l'épaisseur d'un cheveu pour vos moindres violations.”
 
“Je vous raconte l'histoire de mon saint frère afin de vous apprendre qu'il compta 111 péchés qu'il avait commis. Ceci devrait vous apprendre de quelle façon vous devez vous distancer du mal et faire le bien.” (Ben Pin'has, p. 25)

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