Le pied à l’étrier

Une personne de foi peut toujours exprimer sa gratitude pour tout. Elle croit que tout est pour son bien, la rapprochant de son objectif ultime. Si une personne reconnaît en elle-même une incapacité à exprimer sa gratitude pour tout, elle doit se rendre compte que c'est uniquement parce que son objectif ultime n’est pas de se rapprocher d’Hachem. Ses objectifs sont plutôt liés au succès matériel.

Si quelqu'un est malheureux, il n'a aucun désir de chercher Hachem. Il n’est pas préoccupé par son objectif ultime dans le monde. Au contraire, tout ce qui compte pour lui, c'est sa zone de confort.

D'un autre côté, si quelqu'un veut vraiment atteindre son but ultime, il doit se rendre compte qu'il doit exprimer une profonde gratitude pour tout. Il peut facilement être reconnaissant du fait qu'il ne s'est jamais marié parce qu'il sait que c'est la meilleure chose possible pour lui. Hachem accorde à chacun exactement ce dont il a besoin pour accomplir sa mission sur terre.

Hachem se soucie que vous ayez exactement tout ce dont vous avez besoin pour atteindre la correction de votre âme !

Une personne sait-elle vraiment ce qui lui convient le mieux ? Si elle avait un million de dollars, serait-ce bon pour elle ? Pas nécessairement ; en fait, une telle somme pourrait être préjudiciable.

La première chose à faire pour faire face à un problème, même avant d'essayer de trouver une solution, est de construire sa emouna, d'être reconnaissant du problème même qui nous donne envie de pleurer. Le mauvais penchant vous dit que ce défi va vous détruire, alors qu'en fait, il est la meilleure chose dans l'univers pour vous. Se souvenir de ce seul point détruit le mauvais penchant, qui continue quand même de bourdonner dans votre oreille pour vous convaincre qu’il n’y a pas d'espoir : « Les choses ne vont pas bien pour toi », vous dit-il.

L'homme de foi répond : « Qu’est-ce que cela peut faire si les choses ne se passent pas bien pour moi ? C’est excellent justement ! C'est génial que les choses ne se passent pas bien pour moi ! C’est ce qu’Hachem veut : que les choses n’aillent pas bien pour moi ! » Il se tourne ensuite vers Hachem et dit : « Merci beaucoup, Hachem, que les choses ne se passent pas bien pour moi en ce moment ! Je sais que Tu fais tout pour mon bénéfice ultime. Merci, Hachem ! »

Le mauvais penchant essaie sans cesse de mettre le pied à l’étrier. Après un échec, il met tout en œuvre pour entraîner une personne dans un gouffre de dépression et de mélancolie.

Au lieu de débattre avec le mauvais penchant, on devrait se tourner à nouveau vers Hachem et dire : « Merci beaucoup, Hachem, de m'avoir fait échouer ! Je dois croire que cet échec est très bon pour moi ; c'est sûrement juste ce dont j'ai besoin pour me rapprocher de Toi ! » Une fois que nous faisons une erreur et que nous en tirons des leçons, nous devenons déjà de meilleures personnes.

Heureusement que nous avons tous un mauvais penchant. Nos Sages, de mémoire bénie, en commentant la satisfaction d’Hachem à créer le monde, ont dit : « Très bien – cela fait référence aux mauvais penchant. » Possédez-vous un certain trait de caractère négatif ? Très bien ! Vous avez besoin de ce trait indésirable pour vous rapprocher d’Hachem. Sans mauvais penchant, nous nous battons pour nous rapprocher d’Hachem tout le temps. À cet égard, le mauvais penchant nous rend un immense service.

Emouna et prières entendues

La Emouna d'une personne détermine si sa prière est acceptée ou non. La Emouna signifie qu'il faut croire que tout est pour le bien, sans exception. Par conséquent, on doit exprimer sa gratitude pour tout, chaque personne selon son sort individuel dans la vie.

Le mauvais penchant d'une personne amplifie son sens de l'égocentrisme et de son pouvoir de choisir. C'est dangereux, car une personne est susceptible de devenir très arrogante en cas de succès et terriblement déprimée dans le cas contraire. L'auto-persécution et le jeu du blâme sont des résultats directs de revers, sans emouna pour amortir la chute. Les gens confondent souvent leur auto-persécution – qui découle directement de leur mauvais penchant – et l'identifient comme si c’était leur bon penchant. Ils attribuent leurs pensées de haine de soi à leur piété et à leur « crainte du ciel ».

Ce n'est pas du tout la peur du ciel, c’est de la stupidité, comme Job l'a dit (Job 4: 6), « Votre soi-disant peur du ciel est votre folie. »

Il faut mettre son ego de côté. Au lieu de penser « Je ne veux pas de cette situation », on devrait dire : « C'est ainsi qu’Hachem le veut. » Il faut se concentrer sur Hachem plutôt que sur soi-même, en pensant : « Hachem voulait que j'échoue. Maintenant, je vais demander à Hachem de m'aider, afin qu'à l'avenir, je réussisse. »

Il faut tenir compte du fait qu'il est possible qu’Hachem ne nous aide pas immédiatement et qu'on ait besoin de plus en plus de prières. Il n'est pas du tout certain que notre supplication soit immédiatement acceptée. Peut-être ne sera-t-on exaucé qu'après un grand nombre de prières. Si oui, alors cette situation est également pour le mieux, car tout est pour le bien, y compris le retard de notre salut dans cette affaire.

Recevoir un cadeau sans prière est préjudiciable à une personne, comme je l'ai appris de mes professeurs, le rabbin Levi Yitzhak Bender, de mémoire bénie, et, qu'il vive longtemps, Rav Eliezer Berland chelit’a. Tout ce qu'une personne reçoit sans prière lui fait du mal, à la fois dans ce monde et dans le monde à venir. En tant que tel, Hachem met une personne dans une position où elle aura besoin de prier. Ainsi, quand elle reçoit ce qu'elle a demandé, le cadeau sera vraiment bénéfique pour elle.