Le regard : attention danger !

Lorsqu'une personne ne surveille pas ses yeux, le libre-arbitre ne s'offre même pas à elle et elle perd son lien avec sa véritable raison d'être

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Il s'en alla et fit ainsi. Puis, à la fin de l'année – le dernier jour – il jeûna et ne dormit point. Il se leva et se dirigea là-bas – chez la princesse – pour aller la sauver. Il vit un arbre. Sur cet arbre poussaient de très jolies pommes. Cela le tenta beaucoup.

Le vice-roi s'en va et fait ce que la princesse lui a demandé : il choisit un endroit et s'y installe. Il utilise chaque instant disponible pour exprimer son désir ardent et pour prier pour l'émouna (foi). Ensuite, lors du dernier jour de l'année, il jeûne, comme le lui avait demandé la princesse.

Après qu'il ait fait tout ce que la princesse lui avait demandé, tout ce qui lui reste à faire consiste à retourner à l'endroit où elle se trouve et à la libérer de sa captivité. C'est précisément à cet instant, lorsque le vice-roi se trouve tout près de la libération, que le mauvais penchant triomphe de lui et le fait échouer dans ses projets. Quelle a été la cause de la chute et de la débâcle du vice-roi ? Ses yeux…

Les yeux voient et le cœur désire

Le Rav Cheshin – un des 'hassidim breslev important de la génération précédente – avait l'habitude de citer le saint Zohar selon lequel le yetser hara' (le mauvais penchant) ne peut entrer chez une personne uniquement qu'à travers les yeux. Dans l'histoire de Rabbi Na'hman de Breslev, nous sommes clairement mis en face de ce principe. De fait, si le vice-roi avait gardé ses yeux – ce qui signifie dans ce cas qu'il aurait dû les fermer, car il n'existe pas d'autres façon de garder ses yeux que de les fermer – il n'aurait pas échoué dans sa tentative et il aurait pu sauver la princesse.

Le premier péché du monde – celui d'Adam – commença avec les yeux, tel qu'il est écrit (Béréchith 3:6) : “La femme vit que l'arbre était bon comme nourriture, qu'il était attrayant à ses yeux et précieux pour l'intelligence ; elle cueillit de son fruit et en mangea, puis en donna à son époux et il mangea.”

Tous les défauts imaginables – le désir pour les femmes, pour la nourriture, pour l'argent, la convoitise, le vol… – commencent par les yeux. À ce sujet, Rachi a écrit (à propos du verset Bamidbar 15:39) que “les yeux voient et le cœur désire.” Ceci fait partie des lois de la nature : chaque fois que les yeux voient quelque chose d'attrayant, le cœur de désire immédiatement… la personne est vaincue par son yetser hara' (mauvais penchant)… et elle est enclin à commettre toutes les transgressions imaginables. D'autre part, lorsque nous gardons nos yeux, il est certain que nous sommes épargnés-es de toutes ces difficultés : nous ne voyons et donc, nous ne désirons.

Cette logique s'applique également à la jalousie, la haine, la médisance, la confusion et à la faiblesse d'esprit : tous ces défaut commencent avec les yeux. Lorsque nous regardons les personnes qui nous entourent et que nous nous comparons à elles, nous arrivons à toutes sortes de conclusions : telle personne ne vaut rien, telle autre ne vaut guère mieux… Toutes ces sortes de confusions sont tellement nombreuses que la place nous manque pour les expliquer ici.

Le premier choix

Nous apprenons de tout cela que le premier choix qui s'offre à une personne concerne ses yeux : peut-elle les garder fermés ou non ? De fait, si une personne ne garde pas ses yeux fermés, elle perd immédiatement sont libre-arbitre et elle se met entre les mains du mauvais penchant et de toutes les tentations de ce monde. Cependant, si elle garde ses yeux fermés, elle est épargnée de tous les désirs malsains. Dans ce cas, cette personne conserve son véritable libre-arbitre et elle peut choisir entre penser à Hachem (D-ieu) ou devenir orgueilleuse, que D-ieu nous préserve. Ce choix n'existe pas si elle décide d'ouvrir ses yeux : il est certain qu'elle échouera. Il suffit de se souvenir de ce qui est écrit : “les yeux voient et le cœur désire.” Lorsque le cœur désire ce qui est interdit, il est déjà atteint de l'impureté liée aux mauvais désirs et pensées. Cette impureté est à bien des égards bien plus nuisible que l'acte lui-même auquel on pense.

Il s'ensuit que nous conservons notre libre-arbitre seulement si nous gardons les yeux fermés. Dans ce cas, nous avons le choix de penser à D-ieu et de prendre conscience qu'il n'existe rien d'autre que Lui. Nous pouvons réaliser que c'est Lui qui nous protège et qui nous donne la force de surveiller nos yeux ou – que D-ieu nous protège – de tomber dans le piège de la vanité et de penser : “Quel Tsadiq suis-je ! Je garde mes yeux fermés !”

Lorsqu'une personne ne surveille pas ses yeux, le libre-arbitre ne s'offre même pas à elle. Cette personne perd son lien avec sa véritable raison d'être car il est évident qu'elle a oublié Hachem à cause de tout ce que ses yeux ont vu. Chacun-e d'entre nous doit prendre conscience de cela. Même dans les endroits où nous devons ouvrir les yeux, nous avons besoin d'une grande compassion céleste afin de ne pas devenir confus-es par le monde dans lequel nous vivons. La Compassion divine nous est également indispensable si nous désirons restés-es collés-es à D-ieu et ne voir que Lui.

Si nous ne respectons pas cette règle importante, nous nous plaçons dès le début dans un état de dissimulation spirituelle. Ceci est la pire des choses qui puisse nous arriver.
 

À suivre…

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