Sagesse, intelligence et foi

La foi, ce n’est pas quelque chose qu’on peut se dire qu’on a et puis c’est tout. On doit la vivre, la respirer chaque jour qui passe, dans chaque situation…

3 Temps de lecture

Raheli Rakless

Posté sur 07.11.21

Je suis la pire des menteuses. Demandez à mon mari. Et à ma mère. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne pourrais jamais afficher un mensonge sur mon visage. Pour une raison inconnue, en pleine tentative de mensonge, je me mettrais à sourire. C’est tellement bizarre ! Quelqu’un peut-il donner une explication à cet étrange sourire ?

Quand j’étais petite, ma mère m’attrapait chaque fois que je mentais. Elle disait qu’elle voyait la lumière rouge s’allumer au-dessus de ma tête quand je mentais. Vu que j’étais petite et très naïve, je croyais vraiment à cette histoire de lumière. Je n’ai jamais pensé à lever la tête en plein mensonge pour voir s’il y avait vraiment une lumière rouge là-haut. Mais je viens juste de réaliser qu’elle m’attrapait en plein mensonge, en me mentant elle-même ! Un peu bizarre, non ?

Rouge ou verte, l’image de l’ampoule a souvent été utilisée pour faire référence à un éclair de génie ou à la venue d’une idée. N’est-ce pas un peu dépassé ? Ne pourrait-on pas améliorer les ampoules et les changer en feux d’artifices ou en stroboscopes ? Et peut-être même y ajouter un peu de musique techno ? Même les pires idées ne feraient-elles pas belle figure ? Je devrais peut-être creuser l’idée… Mais quelle idée ? Découvrons-le ensemble…

Dans le Tania (vol. 1, ch. 3), le Rav Chnéor Zalman de Liadi explique le processus que suit une pensée, de son état premier d’étincelle d’idée jusqu'à celui d’action.

Il explique que la sagesse (Hoch’ma) est la première lueur d’intellect. C’est l’essence d’une idée. A ce stade, tous les détails nécessaires à la manifestation de l’idée sont présents ; cependant, ils ne peuvent être distingués les uns des autres. Fondamentalement, la sagesse est l’étincelle première d’une idée, symbolisée par l’ampoule imaginaire (ou le feu d’artifice) qui se manifeste au-dessus de nos têtes.

La compréhension (binah) est la première phase qui consiste à diviser l’idée en différentes parties, clarifiant ainsi les détails et les étapes nécessaires pour matérialiser l’idée en action. L’état brut de l’idée et de toutes ses composantes commence maintenant à prendre forme sous un certain « plan d’action ».

La connaissance (daat) est la composante par laquelle la personne se plonge dans son idée. La profondeur avec laquelle une personne s’applique et fournit des efforts à la réalisation de son idée est directement liée à l’unité qui existe entre elle et son idée. En fonction de ses efforts, la personne peut littéralement faire un avec son idée.

Un exemple très simple : celui de quelqu’un qui veut lancer son entreprise. Tout d’abord, David a une idée de génie qui apparait comme une affaire qui pourrait bien marcher. Ensuite, il commence à exposer en détails sa stratégie pour mener son affaire à bien. Troisièmement, il met en avant tous ses efforts pour que son entreprise réussisse. Il vit et respire son entreprise, consacrant la majeure partie de son temps à penser comment améliorer et faire prospérer son affaire.

Sur ce point, le Rabbi développe : « Une fois que la personne comprend parfaitement l’idée dans tous ses détails et ramifications, elle doit se plonger dedans, s’unir avec elle au point de ne pas seulement la comprendre mais de la ressentir. C’est de cette seule et unique façon qu’elle peut changer par le biais de son idée. »

Dans cette citation puissante, le Rabbi ne nous explique pas seulement ce qu’est la connaissance, il nous explique aussi ce qu’est la foi.

La foi, ce n’est pas quelque chose qu’on peut se dire qu’on a et puis c’est tout. On doit la vivre, la respirer chaque jour qui passe, dans chaque situation. On doit se plonger dedans, exactement comme si l’on prévoyait de lancer une nouvelle affaire. Au moins autant en tout cas !

Appliquons l’explication du Rabbi à la foi : « Une fois qu’une personne comprend parfaitement la foi dans tous ses détails et ramifications, elle doit se plonger dedans, en s’unifiant avec elle au point de ne pas seulement la comprendre mais aussi de la ressentir. Ce n’est que de cette façon qu’elle peut changer à travers sa foi… »

Et de quelle façon se lie-t-on à sa foi au point de ne faire qu’un avec elle ? Rabbi Nah’man répond : grâce à la prière personnelle, chaque jour !

Comme je l’ai déjà écrit, on ne peut pas juste se dire « j’ai la foi » et puis c’est tout. Ça ne marche pas comme ça. Rabbi Lazer Brody nous donne un magnifique exemple : si quelqu’un veut se remettre en forme, il ne peut pas juste aller à la gym une ou deux fois, puis méditer sur son canapé et se bourrer de glace et de chips…

Nous avons besoin d’âmes fortes pour être en mesure de faire face aux défis impossibles auxquels nous sommes confrontés de nos jours. Mais elles ne peuvent se renforcer par elles-mêmes ! Respectez les 60 minutes quotidiennes d’entrainement de l’âme que nous indique Rabbi Nah’man ! Vous verrez les muscles de votre foi grossir à vue d’œil ! Et pour vous aider, lisez « A travers champs et forêts », le guide du Rav Chalom Arouch.

Bonne chance !

Traduit de l’anglais par Carine Illouz