Arracher les mauvaises herbes

Les racines d’une mauvaise habitude tenace ou d’un mauvais trait de caractère sont profondément ancrés en nous. Ce n’est pas si simple de les arracher, et c’est douloureux…

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Raheli Rakless

Posté sur 04.04.21

D.ieu merci, c’est la saison des pluies ici, en Israël. Tout l’été, j’ai attendu le retour de la pluie et la baisse des températures. Maintenant, je suis ravie de dire que je peux enfin porter un pull digne de ce nom ! Alléluia ! Une des choses qui me surprend le plus dans la saison des pluies, c’est la vitesse astronomique à laquelle les plantes poussent. Du jour au lendemain, un petit semis mûrit et se change en un séquoia d’une centaine de mètres de haut ! Enfin, j’exagère un peu.

C’est vrai que la croissance est vraiment étonnante. C’en est presque surnaturel. Hier, alors que j’étendais mon linge, j’ai remarqué que tout un tas de mauvaises herbes avait soudainement poussé autour de mon terrain. Evidemment, je savais bien que je devrais les arracher moi-même, puisque mon cher mari est bien trop précieux pour ce sale boulot ! En fait, c’est moi « l’homme à tout faire » à la maison.

J’ai donc mis mes gants verts et ma robe de chambre violette pour me tenir chaud, et au travail ! J’arrache, je jette ! J’arrache, je jette ! J’ai vite pris un bon rythme tandis que la pile grossissait au milieu du terrain. Il restait encore de petits brins d’herbe et ils étaient tellement mignons, j’ai pensé les laisser. Mais je réalisai vite que si je ne les arrachais pas maintenant, ils pousseraient en un rien de temps et j’aurais bien plus de mal à les éliminer. J’ai donc arraché les jeunes herbes avec l’impression de les entendre pleurer. C’était peut-être le bébé de la voisine qui pleurait… difficile à dire. Ce devait être des mauvaises herbes magiques…

Et là, je me retrouvai face à face avec une mauvaise herbe d’un mètre de haut. C’était un monstre et je savais que j’allais devoir m’accrocher pour la sortir de terre. « Tu es à moi ! » La menaçai-je en enlevant ma robe de chambre et en retroussant mes manches. Mais elle était tenace et au moins aussi détérminée à ne pas se laisser faire, que moi à l'arracher… Cela n'a pas été facile de l'avoir, bien au contraire. J'avais l'impression de me battre contre un monstre ou un serpent dressé face à moi, dans toute son impetuosité, tandis qu'en fond sonore, j'entendais la musique de Rocky Balboa et les acclamations d'une foule en délire… J'allais l'avoir, j'en étais convaincue. D''une poignée ferme, bien que douloureuse, je tirai de toutes mes forces, encore et encore, sans pitié. J'avais franchement l'impression que mon adversaire se débattait et faisait tout son possible pour m'échapper. C'était vraiment une étrange sensation. Mais après cette épuisante et infructueuse lutte, j’implorai Hachem de m’aider à l’arracher… Mon D.ieu, je n'y arrive pas toute seule ! Donne-moi la force ! Hachem entendit mes supplications et finalement, elle décida de capituler.

Extenuée, je m’assis un moment pour me remettre. De gros nuages gris, gonflés, emplissaient le ciel. Je me mis à penser et je me souvins alors que nos sages comparent les mauvaises herbes aux mauvais traits de caractère. Si on ne les déracine pas quand ils commencent tout juste à pousser, il sera pratiquement impossible de le faire une fois qu’ils se seront fermement implantés dans le sol de votre âme.

Deux choses :

La première, cela explique pourquoi nous échouons à répétition dans nos tentatives de nous débarrasser de nos mauvais traits de caractère, dont la liste est tout simplement trop longue. Donc, si vous vous pincez constamment parce que vous ne pouvez pas vous retenir de —- (à vous de compléter), stop ! Les racines de ce trait de caractère ont déjà bien poussé, profondément en vous. Ce n’est pas si facile et rapide de les éliminer, et surtout, ce n’est certainement pas indolore…

Deuxièmement, si nous voulons épargner à nos enfants d’avoir à se battre contre leurs défauts, nous devrions essayer de nous corriger. Tant que nous ne corrigeons pas nos défauts, nous ne pouvons, en aucune façon, nous attendre à ce qu’ils corrigent les leurs. Il est préférable de travailler à nous améliorer tant que nos enfants sont encore de jeunes pousses, et pas des monstres de mauvaises herbes. Lisez le livre du Rav Arouch : le Jardin de l’Education, si vous voulez vraiment réussir à éduquer vos enfants, et qui ne le souhaite pas ?

Troisièmement, les chances sont minimes, voire nulles, de réussir à combattre ses traits de caractère sans demander à Hachem de nous aider ! Je vous confie un petit secret : la partie est truquée ! Nous, chétifs petits humains, sommes face à un ange puissant et les chances sont intentionnellement contre nous !

Mais dans ces moments difficiles, nous pouvons chercher de l’aide : celle d’Hachem ! C’est uniquement avec son aide que nous aurons une chance de devenir de meilleures personnes.

Une minute… Cela fait trois choses. Je suis fatiguée. Quoi qu’il en soit, il n’existe qu’une manière d’impliquer Hachem dans nos batailles : nous devons parler avec Lui tous les jours ! Rabbi Nah’man explique que la prière personnelle est la clé de chacun de nos saluts ! N’attendez pas que vos mauvaises herbes deviennent incontrôlables. Lisez le Jardin des Louanges et Entre champs et forets, et vous aurez votre victoire !

Traduit par Carine Illouz
 

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