Une crainte respectueuse

La colère fait perdre toute l’image honorable de l’éducateur. On peut comprendre ainsi pourquoi lorsqu’un homme se dispute avec sa femme il perd à ses yeux tout son honneur

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 05.04.21

Extrait du livre «Education avec amour-Le jardin de l’éducation»

L’essentiel du sentiment de crainte qui doit habiter l’enfant face à son éducateur doit être une crainte respectueuse. Il ne faut pas que ce soit une crainte qui viendrait de la peur de la colère ou des punitions de l’éducateur. La peur de la punition n’a pas son utilité pour inspirer de bonnes qualités à l’âme de l’enfant. L’enfant se conduira selon la volonté de ses parents uniquement par peur et dès qu’il pourra se libérer de leur joug et qu’il pense qu’ils ne sauront rien de ce qu’il fait, il agira selon son bon vouloir.

Un enfant qui n’éprouve pas une crainte mêlée de respect envers ses parents mais seulement de la peur, peut se transformer très rapidement en rebelle et en une personne qui méprise tout. Parfois même l’enfant développe une force intérieure afin de ne pas avoir peur de la colère de son père et ce dernier se retrouve alors sans arme ni force. La véritable force de l’éducation qui vient d’une crainte respectueuse, le parent l’a perdu depuis longtemps, et même la force qu’il pensait avoir jusqu’à présent à l’aide de sa colère et de ses punitions, il l’a perdue. Il perd ainsi totalement le contrôle, et qu’Hachem nous préserve de ce qui pourrait arriver par la suite…

J’ai vu cela de mes propres yeux. J’ai vu un père qui voulait frapper son fils et celui-ci a reçu une force du Ciel et a dit à son père : « Vas-y, je t’en prie, frappe-moi autant que tu le veux ! Tue-moi si tu le veux ! » Le père se tenait là dépité en voyant qu’il avait perdu toute sa force contre son fils. Il sentait qu’il n’avait plus aucune emprise sur lui et que cela ne servirait à rien. Que va-t-il faire ? Va-t-il vraiment le rouer de coups comme il l’a demandé ?

L’image d’un homme :

La colère fait perdre toute l’image honorable de l’éducateur. On peut comprendre ainsi pourquoi lorsqu’un homme se dispute avec sa femme il perd à ses yeux tout son honneur. L’homme est censé incarner l’image d’un homme qui sait dépasser les choses sans importance, qui sait écouter et comprendre la personne qui en face de lui, et avec la colère, sa femme perd elle aussi son respect envers lui et elle le dénigre.

C’est pour cela qu’il faut absolument se rappeler de tout ce que nous avons appris jusqu’ici : au sujet de la colère il incombe tout particulièrement au père de famille de faire fi de ce défaut complètement et de s’en débarrasser totalement. Le père est celui qui doit incarner le respect dans la maison. En effet la mère a, de manière beaucoup plus fréquente des frictions avec ses enfants, et il est difficile pour elle de rester une figure respectée à leurs yeux. Pour la mère, le principal travail consiste à exprimer toujours son amour envers ses enfants. Il est évident qu’elle aussi doit travailler sur sa colère, mais ce n’est pas aussi critique comme chez le père. Lorsque le père se met en colère, cela secoue fortement l’éducation dans la maison. On ressent bien que la colère du père cause une grande tristesse, que ce soit chez les enfants ou chez la maman. Lorsque la mère se met en colère quand elle est sous le pression, cela se ressent beaucoup moins et s’oublie rapidement.

C’est pour cela que toutes les sujets dont nous avons parlé ici concernent particulièrement les hommes et les femmes, même si elles doivent elles aussi en tirer une moralité et apprendre à enlever la colère de leur cœur, elles ne doivent pas êtres brisées à l’idée qu’elles ne réussissent pas toujours à ne pas s’énerver parce que cela est moins grave et a moins de conséquences que la colère du père.

Recevoir avec amour :

En résumé, dans l’éducation il faut toujours trouver le moyen de faire pénétrer dans le cœur des enfants de l’amour dans les choses et les valeurs que l’on veut leur transmettre. A partir du moment où l’on a transmis à l’enfant l’amour de la chose, comme par exemple l’amour de la droiture, l’amour de la vérité, l’amour de la Torah, l’amour des créatures, l’amour de la bonté  et d’autres, cela est déjà une grande réussite dans leur éducation. Cela s’imprègne au plus profond de leur âme et se renforcera en eux l’amour  pour ces choses.

Mais si l’homme fait les choses par peur, cela peut l’entrainer à haïr ce qu’il fait. C’est pour cela que lorsque l’éducation se fait dans la colère, cela ne s’appelle plus de l’éducation car cela n’imprègne pas l’amour des choses mais au contraire la peur et la haine.

Ainsi donc, la personne qui incarne l’éducateur, que ce soit le Rav, le professeur, ou les parents, se doit d’être une personnalité aimée et qui a de la valeur. Il faut que la crainte soit du côté de l’admiration et non pas du côté de la colère comme nous l’avons déjà dit.

L’éducateur doit donc se comporter avec des qualités uniques et éveiller l’amour et l’admiration chez la personne éduquée. De cette façon, l’enfant est prêt à recevoir et aspirent à lui ressembler. Cela est valable en particulier chez les parents : lorsqu’ils ont de la valeur aux yeux de leurs enfants, ils apprennent d’eux des qualités intérieures extraordinaires. Tout ce qui est intérieur chez le parent, s’intériorise chez l’enfant. Il ressent les choses. Elles passent en lui et s’imprègnent en lui depuis son enfance en s’accordant parfaitement avec la structure particulière de sa personnalité.

Tout cela est possible uniquement lorsque le parent ne considère pas que l’éducation veut dire : « le parent en haut et l’enfant en bas ».
Cela n’est pas possible tant que lui-même n’applique pas ce qu’il dit et ne vit pas les choses avec douceur et grâce à un réel travail personnel.  Cela est possible s’il n’impose pas sa vision à ses enfants avec colère. 

 
                                   
Clin d’œil à l’éducateur/Adressé à l’éducateur

A toi, cher Rav, cher professeur, cher éducateur, cher directeur, cher conseiller pédagogique. A tous ceux qui travaillent dans le domaine de l’éducation. Soyez loués d’avoir été choisis pour être les bergers de Son saint troupeau, de Ses enfants ! De la même façon qu’Hachem a choisi Moché Rabbénou pour être le berger vaillant de Son peuple Israël, Hachem a choisi chacun d’entre vous pour être les bergers vaillants de Son troupeau !
 

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