Des miroirs déformés

Il n'y a pas longtemps, quelqu'un m'a demandé si j’avais déjà entendu parler du terme bigorexie. J’ai dit oui. Quand il m'a demandé ce que c'était - un lion qui se regarde...

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le rabbin Lazer Brody

Posté sur 14.03.21

Il n'y a pas longtemps, quelqu'un m'a demandé si j’avais déjà entendu parler du terme bigorexie. J’ai dit oui. Quand il m'a demandé ce que c'était, j'ai répondu : un lion qui se regarde dans le miroir et y voit un petit chat…

La bigorexie est en fait un terme d'argot qui est censé symboliser un trouble compulsif – la dysmorphie musculaire ou DM – qui est l'opposé de l'anorexie. Tandis que la femme anorexique (l'anorexie est beaucoup plus fréquente chez les femmes que chez les hommes) est une jeune femme de taille 36 qui voit, quand elle se regarde dans le miroir, la grosse dame du cirque ; l’homme bigorexique (la bigorexie est beaucoup plus fréquente chez les hommes que chez les femmes) ressemble à Arnold Schwarzenegger dans ses débuts, mais se voit dans le miroir comme un petit gringalet prêt à s’envoler.

Très souvent, le type atteint de DM est énorme, avec des muscles saillants de la tête aux pieds. Mais son obsession pour son apparence physique déforme l'image du miroir que son œil envoie à son cerveau. A ses yeux, il n'a pas l’air assez musclé. Cela le conduit à un comportement compulsif comme le surentraînement, le fait de donner priorité à son temps de gym sur son temps avec sa famille voire sur ses heures de travail, ainsi que la consommation et l'abus de stéroïdes, de suppléments et d’additifs alimentaires. Ces gars délaissent souvent des habitudes alimentaires normales et saines, en remplaçant les salades vertes par des shakes de protéines. Tous les « trucs de remise en forme » élaborés et fabriqués en laboratoires ne remplaceront jamais les nutriments qu’Hachem met dans les aliments naturels.

Le résultat : des émotions confuses, de la tension, de la dépression et dans les cas extrêmes, le suicide.
Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, 10% des hommes souffrent de bigorexie. Cela ne signifie pas que les 90% restants ne sont pas touchés. Tout le long du processus de la normale à l’état de bigorexie, il y a beaucoup de nuances où la personne peut être affectée à divers degrés.

Le dénominateur commun entre les hommes et les femmes bigorexiques et anorexiques est leur obsession de leur apparence. C'est une maladie difficile à traiter. Les recherches montrent que le taux de réussite, à long terme, de récupération de ces troubles, ne dépasse pas les 40-50%. C'est peu réjouissant, car cela montre qu'une personne sur deux qui souffrent de DM est candidate au suicide. Ça fait peur, si vous êtes bodybuilder.

Il y a un monde de différence entre un bodybuilder et un haltérophile. Alors que ce dernier est un athlète qui cherche à améliorer sa force, le premier soulève des poids afin d'améliorer son apparence, en faisant souvent de nombreuses pratiques malsaines sur le chemin, tel qu'il l’espère, du piédestal, posant avec ses muscles contracté et son corps enduit de graisse sous le feu des projecteurs, tandis qu'une fille en bikini pend la médaille d'or autour de son cou.

Soit dit en passant, le culturiste ci-dessus n’est pas nécessairement en bonne santé. Les chances sont dailleurs minimes qu'il passe un test d’aptitude au combat des IDF, comme la course d'obstacles par exemple. Pourquoi ? Tout d'abord, des semaines de régime constant, des séances d'entraînement qui taxent sans cesse le corps presque au-delà de la récupération et l'utilisation libérale de médicaments potentiellement dangereux poussent ces gars-là à l'épuisement total. De plus, les culturistes ont souvent de gros problèmes de cholestérol, de tension artérielle et de cardiomyopathie. Quand vous y pensez que vous considérez combien de temps ils passent devant un miroir aussi, ces gars-là sont une bande de mecs vaniteux.

Où se sont-ils égarés ?
Le Rambam nous enseigne au troisième chapitre de Hilch’ot De'ot que toute notre orientation dans notre lutte pour être en bonne santé – que ce soit notre alimentation ou notre programme d'entrainement – devrait être de maintenir un corps solide pour servir Hachem de la meilleure façon possible. C'est tout ce dont il s’agit !

Dès qu'une personne oublie ce qu'elle fait sur la terre, elle est susceptible de tomber en proie à une liste longue liste de troubles. Comment peut-on éviter cela ? Le roi David donne la solution en une seule ligne : « Je place toujours Hachem devant moi » (Psaume 16: 8) – peu importe ce que je fais, je regarde Hachem et je m’attache à lui, car c'est la seule chose au monde qui peut garder une personne hors des ennuis.

Mangez des aliments sains, faites de l'exercice de façon responsable, et qu’Hachem vous bénisse de nombreuses et heureuses années, Amen !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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