Qu’en est-il des enfants?

Les notes dissonantes qui accompagnent le processus de divorce sont porteuses de conséquences, surtout pour les enfants et ce qui advient d’eux après la séparation.

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 05.04.21

La société occidentale se développe, elle brandit sur son drapeau des valeurs qui affectent considérablement son image. Mais avec le renversement de ces valeurs vient le lourd tribut que paie la cellule familiale, et plus précisément les enfants.

Selon les statistiques, 26% des couples en Israël divorcent, ce qui “place” le pays en 27ème position au niveau mondial sur ce créneau sensible.

Entre la guerre d’usure des parents et les tons de discorde du divorce, ils se tiennent là, impuissants : les enfants.

Et à la guerre comme à la guerre, pour celle-là en tout cas, pas de vainqueur. Tous sont perdants : parents, enfants et membres de la famille en cause ; la qualité de vie des parties concernées s’en ressent (au moins au début), ce qui influe sur toutes les parties du corps et surtout, sur l’âme ! Les plaies saignantes et par la suite les cicatrices, sont constatables sur tous, même sur ceux à qui la guerre a été imposée : les enfants.

Il s’agit d’une épreuve délicate. Sur la façon dont la vivent les enfants, on peut faire couler beaucoup d’encre. De même pour les parents. Mais une des difficultés les plus fréquentes chez les couples divorcés est lorsque les enfants sont avec un des parents qui ne s’occupe pas d’eux correctement, ce qui revient à verser des tonnes de sel sur des plaies saignantes et déjà suffisamment douloureuses.

Des personnes qui ont traversé le douloureux processus du divorce sont venues me voir et m’en ont parlé. Inutile de préciser qu’elles étaient brisées, épuisées. La douleur, la négligence, disaient-elles, le manque de traitement approprié des enfants, faisait plus mal que tout. Le désespoir et même des pensées suicidaires alimentaient leur quotidien. Et je dis –même si cela est difficile à entendre- que ce n’est pas la voie à suivre ! Car même lorsque l’homme traverse une épreuve, peu importe à quel point il est dans l’erreur, il doit se renforcer, pour lui-même comme pour ceux qui dépendent de lui. Car si sa vie s’écroule, s’il tombe dans le désespoir, en cela il n’arrangera rien et pour personne.

L’histoire du peuple d’Israël compte une période douloureuse au temps du tsar de Russie : celle du décret cantoniste. Le décret portait sur les tendres enfants d’Israël, kidnappés pour servir l’armée russe pendant 25 ans !!! Des enfants de cinq ans, n’ayant jusqu’alors rien connu d’autre que les jupons de leurs mères, furent arrachés à leurs parents pour rejoindre les camps de l’armée et vivre dans des conditions difficiles sous l’autorité de militaires cruels. Dans la plupart des cas, ils n’ont  pas eu la chance de retrouver leurs parents, s’assimilant parmi les goyim, presque méconnaissables. 

Les parents faisaient évidemment tout leur possible pour faire fuir les enfants ou les cacher des soldats du tsar, mais ceux-ci opéraient régulièrement  des raids surprise et parvenaient ainsi à prendre quelques enfants dans leurs filets. Lors d’un de ces raids, une femme dont le fils venait de se faire attraper courut à la synagogue, ouvrit le he’chal (l’arche sainte) se mit à hurler et à pleurer devant les Sifrei Torah. Dans sa détresse, elle tomba et mourut.

Cette histoire fit grand bruit au sein des communautés juives de l’époque, jusqu'à arriver aux oreilles de Rabbi Nach’man de Breslev zatsal qui, comme on le sait, multiplia les prières pour annuler ce décret. En entendant le cas de cette femme il dit : « Si elle s’était tournée vers moi, je lui aurais conseillé de se renforcer, de fixer chaque jour un temps de prière devant Hachem, Bénit soit-Il, afin qu’elle réussisse à ramener son fils. Ainsi, par sa prière, elle aurait fait beaucoup de bien non seulement pour ramener son fils, mais aussi pour sauver de nombreux autres enfants grâce à sa prière pure… »

Rabbi Nathan de Breslev, qui a traversé crises, conflits, persécution, tristesse et une douleur que l’on ne peut décrire, s’est attaché à la force de la prière, comme il l’avait appris de son maitre Rabbi Nach’man. Il n’a pas renoncé, n’a pas désespéré, n’a pas perdu ses esprits. Et c’est ce qu’il nous enseigne encore aujourd’hui : même dans l’épreuve et la douleur, on se doit de garder son calme et de croire qu’il n’est de difficulté que l’on ne peut résoudre par la prière. Car en persévérant dans la prière, chaque jour, on peut changer n’importe quel décret ! Bénéficier de délivrances supplémentaires et même aider les autres !

Et c’est une règle essentielle, surtout lorsque le couple traverse des crises. Par la prière, vous pouvez tout changer ! Garder votre calme, ne pas perdre contrôle, ne pas blesser ni être blessé. Quel  bien ressortira-t-il des disputes, des cris, des crises d’angoisse et de toutes les terribles conséquences que vous et vos enfants absorbez ? Qu’a-t-elle gagné, cette femme, par son hystérie et  sa détresse qui la conduirent à sa mort ?

Même si la douleur que vous vivez est justifiée, vous vous devez de décider : « Je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour m’aider, pour aider mes enfants, que ce soit financièrement, par ma volonté ou mes efforts. Je fais aussi de mon mieux pour être, tant que possible, en bon contact avec les enfants. Mais au-delà de ce que je peux opérer en agissant de façon saine et juste, sans nerfs, colère et tristesse, ce n’est que par la force de la prière. »

C’est testé et prouvé ! Et cela a aidé beaucoup de parents, mariés comme divorcés. Je connais pas mal de gens issus de foyers brisés et dont les parents étaient divorcés : ils ont réussi dans la vie et ont atteint des postes importants. Comment ? Seulement par la force de la prière.

Chaque domaine de notre vie peut être sensible et délicat, d’autant plus quand il s’agit des parents et de l’éducation des enfants, du mariage et de la vie de couple, qui sont comme un verre de cristal coûteux et fragile que l’on se doit de protéger. On y arrive avec des intentions, des conseils et énormément de prières.
Et mon conseil, de par mon expérience avec de nombreux couples, est de ne pas attendre d’en arriver à des moments difficiles dans la vie pour avoir recours à l’une des plus grandes forces que le Créateur nous a données. Faites-en usage dès maintenant, quand tout s’écoule paisiblement.

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