100% coton, pas moins ?

50% coton, 50% polyester, ou 100% coton, qu’est-ce que ça change ? Pour moi, c’est pareil, ce sont des draps. Mais puisque mon amie avait plus d’expérience...

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Agar Devage

Posté sur 17.03.21

50% coton, 50% polyester, ou 100% coton, qu’est-ce que ça change ? Pour moi, c’est pareil, ce sont des draps. Mais puisque mon amie avait plus d’expérience que moi dans la gestion d’un foyer, je l’ai écoutée.

Pour Roch Hachana, une amie m’a offert une parure de draps à la mode, d’une marque bien connue. J’ai beaucoup aimé la parure, ses couleurs, mais plus que tout, c’est la gentille attention de mon amie qui m’a touchée. Après quelque temps, une autre amie est venue me voir, dans tous les sens du terme : voir ma maison !

En voyant les draps posés sur la table, elle analysa l’étiquette et déclara soudain : « Pas possible ! Ma chérie, ne t’avise pas de les utiliser, ce n’est pas du 100% coton ! Après deux lessives, ça part en lambeaux ! »

La vérité, c’est qu’en tant que jeune femme qui avait quitté la maison des parents depuis peu, j’avais honte de lui dire que je n’avais pas la moindre idée de ce dont elle me parlait !

50% coton, 50% polyester, ou 100% coton, qu’est-ce que ça change ? Pour moi, c’est pareil, ce sont des draps.

Mais puisqu’elle avait plus d’expérience que moi dans la gestion d’un foyer, je l’ai écoutée.Je n’ai donc pas utilisé ce cher cadeau de mon amie bien aimée, juste pour cette raison, mais j’en étais gênée.

J’ai rangé les draps dans l’armoire, encore dans leur emballage, exactement comme je les avais reçus, en espérant pouvoir les offrir à l’occasion.

Et nous voilà déjà après Pessah’ ! Ce qui veut dire qu’en plus d’une demi-année, je n’ai pas réussi à trouver de nouvelle destination à cette parure.

En nettoyant les armoires, j’ai retrouvé de beaux draps fleuris et colorés, parfaits pour le printemps. J’étais curieuse de connaitre leur composition, j’ai donc vérifie l’étiquette, et à mon grand étonnement, c’était 50% coton, 50% polyester !

Je n’y crois pas ! Ces draps ont été laves bien plus que deux fois et ils sont toujours comme neufs !

Depuis plus de six mois, la parure de mon amie est là, dans l’armoire, à attendre l’occasion que je l’offre à quelqu’un…

Des draps, ce n’est pas comme un T-shirt qu’on achète de temps en temps. Des draps, c’est cher. Soit on les reçoit en cadeau, soit on repousse leur achat. Et entre nous, qui a de l’argent à mettre dans des draps ? On trouve toujours des choses plus importantes pour dépenser, les enfants, la maison, et l’augmentation du coût de la vie.

Bon, comme le dit le proverbe, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Je vais tout simplement ouvrir le paquet et me servir de cette parure. Mais ce n’est pas ça qui me tracasse. Ce qui me tracasse, c’est de savoir pourquoi j’en suis arrivée à cette décision de ne pas utiliser la parure et de la garder dans l’armoire ?

J’ai tendance à écouter ce qu’on me dit et à appliquer, même si je ressens que je n’en pas sure.

En fait, ces draps sont un petit exemple, une goutte d’eau dans l’océan de la vie. Mais ça nous arrive dans beaucoup de situations : cela peut être un petit commentaire qu’on nous fait et qui s’insinue dans notre conscience pour s’y assimiler. C’est ce qu’on appelle un préjugé.

D’ailleurs, j’ai remarqué qu’il y a deux sortes de préjugés.

Préjugé A – il s’agit en général d’un sentiment négatif envers quelque chose en particulier, sans même qu’on ne l’ait expérimenté. Quelque chose comme : « Je n’achète pas la lessive Extra Propre, des amies m’ont dit qu’elle n’enlève pas bien les tâches ».

Préjugé B – il s’agit en général d’un sentiment négatif envers quelqu’un avant même d’avoir eu quelque interaction que ce soit avec cette personne, en se basant sur son appartenance sociale. Malheureusement, les exemples ne manquent pas, en positif comme en négatif.

Nous nous trouvons dans les jours du compte du Omer, jours de deuil en mémoire des 24000 élèves de Rabbi Akiba. La Guemara rapporte que ce qui a causé leur mort, c’est « Parce que qu’ils ne se respectaient pas les uns les autres. »

Pendant cette période, il est important de renforcer son amour gratuit envers chaque membre du peuple d’Israël. Si on regarde bien nos actes, on se rendra compte qu’on n’est pas 100% comme il faut, et il n’y a aucune raison d’attendre des autres qu’ils se comportent 100% comme il faut.

Ce n’est pas le moment de juger les autres avec toutes sortes de préjugés. Afin d’accélérer la venue de la gueoula (libération) tant attendue, nous devons comprendre que c’est le moment de montrer au Créateur que nous avons changé, et que nous sommes tous unis et pleins d’amour les uns pour les autres.

Honnêtement, je m’attendais vraiment à la venue du Messie le 14 Nissan, cette année. On dit que c’est une bonne journée pour la délivrance. Et puisqu’il n’est pas arrivé, j’ai bien réfléchi et je suis arrivée à la conclusion que lors de la sortie d’Egypte, seulement 20% des enfants d’Israël ont eu le mérite d’être délivrés. Et c’est ce qui peut se passer pour la prochaine délivrance.

Mais si le Créateur ne nous délivre pas encore, afin que tout le peuple d’Israël se repente et ait ainsi le mérite d’être délivré, je suis prête à attendre patiemment et à m’investir autant que possible.

Le Créateur veut qu’on en soit tous dignes, 100% de ses enfants, pas seulement 20%.

Pour conclure, essayons de mettre en pratique ce que nous dit Rabénou Nah’man de Breslev et agissons comme le veut le Créateur, comme il est écrit dans le Recueil de Conseils :

« C’est la voie d’Hachem de regarder les bonnes choses chez l’homme, et même s’il a fait de mauvaises choses, Il ne les regarde pas. D’autant plus doit-il en être ainsi pour l’homme : on ne doit pas regarder le mal en son prochain, trouver ses mauvais côtés, chercher les failles dans son comportement, mais au contraire, on a l’obligation de ne regarder que le bon, de rechercher et de trouver son mérite et des bons côtés, toujours. Et comme cela, on est en paix avec tous. » (Likoutey Moharan)

Nous ne sommes pas du 100% coton (des justes), et c’est très bien comme ça. Nous sommes composés d’un grand pourcentage de très bonnes choses – bonnes actions, charité, actes de bonté etc. Il y a aussi une partie de traits de caractère qui demande réparation, et aussi nos modèles de comportement qui devraient être affinés par ci par là.

Mais « on ne doit pas regarder le mal en son prochain, trouver ses mauvais côtés, mais au contraire, on a l’obligation de ne regarder que le bon ».
Si on met cela en pratique, pour le Créateur, ça vaut sûrement du 100% bon, non ?

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