Le ‘hametz et les qitnioth

Il y a quelques séfarades très scrupuleux qui s’imposent l’usage de s’interdire la consommation de riz durant Pessa'h, tout comme les achkénazes…

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Rabbi Ovadia Yossef

Posté sur 06.04.21

La rédaction de Breslev Israël est heureuse de vous présenter le fruit de sa collaboration avec le site “Halakha Yomit ”. Ce site fût fondé en 2005, dans le but de propager les lois de la Tora tout en mettant l'accent sur leurs sources.

Toutes les halakhotes (lois) présentées sur ce site ont été écrites en suivant l'avis de notre maître Rabbi Ovadia Yossef chelita, qui est le décisionnaire le plus reconnu dans notre génération pour les juifs séfarades (juifs d'origines espagnoles ou portugaises). 
 
Les halahkotes sont traduites et rédigées en français – avec la bénédiction de notre maître Rabbi Ovadia Yossef chelita – par le Rav Tal Perez, élève du Kolel Dayanim “Yéh'avé Daat ”.
 
Nous conseillons à chaque personne de consulter une autorité rabbinique orthodoxe afin d'obtenir une compréhension complète de ces lois. Ceci est particulièrement important pour les personnes juives achkénazes (d'origines de l'Europe centrale et de l'est).
 
Il est dit dans la Torah au sujet de Pessa'h :
 
Durant 7 jours, on mangera des matsoth et ne sera vu ni 'hametz, ni levain dans tous tes domaines.” (Chémoth 13:6)
 
Le ’hametz que la Tora interdit correspond au contact de la farine de l’une des 5 céréales du DAGAN (le blé ; l’orge ; le seigle ; l’avoine ; l’épeautre) avec de l’eau durant un certain laps de temps. Par ce contact, s’opère une modification de la constitution intérieure de la farine et débute la fermentation. Dès le début de cette fermentation, ce ’hametz devient interdit à la consommation et au profit ; il est également interdit à tout juif de le posséder chez lui durant Pessa'h.
 
Le riz et les diverses qitnioth – comme les petits pois et les haricots – sont autorisés à Pessa'h, car il n’y a de ’hametz que lorsque l’aliment est fait à base de l’une des 5 céréales du DAGAN que l’on a cité plus haut. Or, les qitnioth n’en font pas partie.
 
Tout ceci, à la condition qu’on veille à vérifier le riz de sorte qu’il n’y a pas de grains de blé ou d’orge ou d’autres céréales du DAGAN mélangés au riz. De fait, il arrive parfois dans les régions où l’on fait pousser le riz, que les champs de blé ou d’autres céréales ’hametz se trouvent à proximité. De même, les sacs dans lesquels on transporte le riz, servent aussi à transporter les céréales ’hametz, qui peuvent ensuite se mélanger au riz et par cela, interdire tout un plat cuisiné avec ce riz (comme nous l’avons déjà expliqué antérieurement, puisque nous avons vu que même une miette de ’hametz à la capacité d’interdire toute une grande marmite contenant un plat cuisiné).
 
C’est pourquoi, il est d’usage de trier le riz pour Pessa'h avec une grande vigilance et beaucoup de concentration – 3 fois consécutives – à un moment où les enfants en bas- âge ne se trouvent pas à proximité des personnes qui vérifient.
 
À cause du risque de mélange de grains de céréales DAGAN avec les grains de qitnioth, les achkénazes ont la tradition de s’interdire les qitnioth durant Pessa'h.
 
Il y a aussi quelques séfarades très scrupuleux (essentiellement ceux originaires d’Afrique du Nord) qui s’imposent également l’usage de s’interdire la consommation de riz durant Pessa'h, tout comme les achkénazes. Cependant, ils ne s’interdisent en général que le riz et non le reste des qitnioth.
 
Ces dernières années, le Grand Rabbin séfarade d’Israël – le Gaon Rabbi Chlomo Moché Amar chelita – a interdit de donner un certificat de kacherouth pour Pessa'h à l’épice de cumin, car sa forme ressemble très fortement à celle de l’avoine, et il est très fréquent que l’on mélange des grains d’avoines aux grains de cumin sans que l’on s’en rende compte. C'est pourquoi il prit la décision d’interdire totalement le cumin pour Pessa'h. Cette rigueur est comparable à l’usage de ceux qui s’interdisent les qitnioth. Cependant, d’autres organismes de kacherouth ont accepté de donner un certificat de kacherouth au cumin.
 
Les personnes d’origines achkénazes qui ont la tradition de s’interdire la consommation de qitnioth durant Pessa'h, n’ont strictement pas le droit d’en consommer, même en procédant à une Hatarath Nédarim (une annulation des vœux).
 
Si une femme achkénaze – qui avait l’usage chez ses parents de ne pas consommer de qitnioth durant Pessa'h – se marie à un séfarade qui n’a pas l’usage de s’interdire leur consommation, et que cette femme désire à présent se conformer à l’usage de son mari séfarade qui consomme des qitnioth durant Pessa'h, elle est tout à fait autorisée à le faire. Il est quand même souhaitable qu’elle procède au préalable à une Hatarath Nédarim, afin de pouvoir consommer des qitnioth avec son mari, conformément à la tradition séfarade.
 
(On procède à Hatarath Nédarim pour tout bon usage que l’on a mis en pratique au moins 3 fois consécutives et qu’on désire cesser. Dans ce cas, il est interdit de cesser cet usage sans procéder à la Hatarath Nédarim.)
 
Si c’est son mari qui lui demande consommer desqitnioth – mais qu’elle désire garder l’usage des ses parents – elle a le devoir d’écouter son mari en cessant l’usage de ses parents et en acceptant sur elle celui de son mari, car sinon, l’équilibre du couple est en péril.

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