Maudit boomerang !

Nos sages, dans le Traité Méguila, disent, « Ne prenez pas les malédictions d'une personne simple à la légère ». Même la malédiction d'un individu simple et apparemment insignifiant est sérieuse. Une malédiction justifiée est très différente d'une malédiction que quelqu'un prononce dans un accès de colère. Là où il n'y a aucune justification pour la malédiction, ou là où quelqu'un qui maudit sans cesse l'a prononcée, alors la malédiction est sûre d’avoir un effet boomerang et de revenir directement à la personne qui l'a dite.

Le roi Salomon dit, au chapitre 26 des Proverbes, que la malédiction injustifiée n'atteindra pas sa cible. Nos sages apprennent que non seulement elle n'atteindra pas sa cible, mais elle retournera à la personne qui l'a prononcée, ceci seulement si elle n'est pas justifiée. Cependant, dans le cas où une malédiction causerait tant d'angoisse à un individu qu'il maudirait à son tour en retour – surtout quand il n'était pas habitué à maudire qui que ce soit, alors cette malédiction de représailles est susceptible d'être très nuisible. C'est ce que nos sages voulaient dire par : « Ne prenez pas les malédictions d'une personne simple à la légère. » Il faut trouver un moyen d'apaiser cette personne tout de suite.

Il faut donc faire très attention à éviter de causer de la douleur ou du chagrin à d'autres personnes et à ne jamais les pousser au point où elles perdent contrôle et maudissent. Prendre une personne normale et la pousser aux limites où elle répond par une malédiction constitue une violation de toutes les limites de la décence. Ceci parce que la personne qui a maudit en premier lieu, poussant en cela l'autre personne à maudire, a invoqué des jugements sévères sur cet individu malheureux.

Comment ? Tant qu'une personne s'entend plus ou moins bien avec les autres, la Cour céleste ne l'examine pas sous son microscope de jugement. Par contre, une fois qu'une personne pousse d'autres personnes à la malédiction, elle se soumet à des jugements sévères parce que la Cour céleste examine de très près une personne qui maudit, pour voir si la malédiction était justifiée ou non et pour déterminer si la personne est louable ou non.

Dans presque tous les cas, celui qui maudit échoue lamentablement à l'examen et subit toutes sortes de jugements sévères qui accélèrent les punitions qui avaient été suspendues, alors qu'il jouissait d'un sursis dans l'espoir qu'il rectifierait ses voies. Ne prenez pas ça à la légère.

Soyez très prudent et évitez de causer du chagrin à votre entourage. Evitez à tout prix de pousser une personne à bout, au point qu’elle se mette à maudire. Essayez toujours de faire ressortir le bien d'une personne et non le contraire. Réalisez que chaque âme est un diamant et recherchez les aspects positifs chez les autres. Et, si la personne qui maudit est un individu grossier avec une mauvaise langue, ne faites pas attention à elle. Elle est la seule qui en souffrira, car toutes ses malédictions se retourneront contre elle.

Le « Sefer Hah’inouh’ » enseigne qu'on ne peut maudire personne, que la personne entende ou non la malédiction comme nous l'avons déjà mentionné. Il ajoute que c'est déjà assez grave si une personne n'entend pas qu'elle est maudite. Mais, si elle entend la malédiction, son auteur souffrira immédiatement. On ne peut pas maudire les autres. De plus, si une personne était maudite, elle devrait se demander si elle a fait quelque chose de mal à la personne qui l'a maudite ; en d'autres termes, si elle était responsable d'une manière ou d'une autre du déclenchement de la malédiction.

Le « Sefer Hah’inouh’ » explique que bien que nous ne connaissions pas la mécanique spirituelle de la raison pour laquelle une malédiction fonctionne, nous voyons que souvent, cette dernière prend effet. Par conséquent, il faut être très prudent et évitant de causer du chagrin à quiconque, de peur d'en arriver à la malédiction. Comme nous l'avons appris, même les malédictions d'une personne simple sont puissantes, surtout si elles sont justifiées.

La Torah interdit donc la malédiction, parce qu’Hachem ne veut pas que nous blessions d'autres personnes de quelque façon que ce soit, en particulier avec nos langues. Puisque le discours provient de l'âme, il a un pouvoir énorme. Et plus une personne s'accroche à Hachem, plus son discours exerce une influence.

Le Rambam fournit une raison supplémentaire. La Torah a interdit la malédiction afin que celui qui maudit ne recoure pas habituellement à la colère et à la vengeance, deux traits négatifs qui sont des malédictions en soi. Une personne devrait éviter la colère et le ressentiment à tout prix. Au lieu de cela, elle devrait avoir une influence positive sur son environnement en bénissant les autres constamment.

Imaginez qu'une personne a l'occasion d’avoir une affaire de diamants très polis – de bénir, de réjouir et d’encourager tout le monde. Au lieu de cela, elle choisit d’avoir un commerce de charbons ardents, en se promenant avec une colère et un ressentiment constants, suscitant la terreur chez les autres. Il faut donc être intelligent et faire le bon choix. Choisissez de faire affaire avec le bien. Devenez un réceptacle de lumière, de bénédictions et de bienveillance. Soyez une influence positive et saine partout où vous allez. Restez loin de tout type de malédiction et d'insultes. Mieux vaut toujours être parmi les gens qui sont maudits et non parmi ceux qui maudissent.