Bon anniversaire !

La semaine dernière, j’ai fêté mon trente-huitième anniversaire. Autrement...

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Sharon Rotter

Posté sur 05.04.21

Une fois tous les dix-neuf ans, la date hébraïque coïncide avec la date civile. La dernière fois que ça s’est passé, à l’âge de dix-neuf ans, je n’étais même pas au courant que j’avais une date de naissance hébraïque et encore moins quand elle tombait. A cette époque, je ne connaissais le calendrier juif qu’à travers la fameuse chanson de la chanteuse israélienne Naomi Shemer.

Cette année, pour la première fois, j’ai eu le mérite de ressentir l’importance de l’unification des deux dates et je me dois de souligner que j’ai été agréablement surprise du sentiment exaltant qui l’accompagnait.

Chaque année, les membres de la famille éloignée, ceux qui ne sont pas religieux, me souhaitent leurs vœux à la date civile et cela me fait me sentir comme fausse, comme si je me jouais d’eux. Ils me disent « Mazal Tov ! Joyeux anniversaire ! » Sur le ton de la blague, et je ne les reprends même pas. Ils savent déjà que je fête mon anniversaire à la date hébraïque mais ils n’ont aucune idée de la date ni de quand elle tombe, donc chaque année, ils préfèrent la facilité de la date civile et je coopère. Mais cette « contrefaçon » est secondaire à côté du fort sentiment de « loupé » que me cause le fait que je sais que la date d’anniversaire est un jour plein de bénédictions, et que je ne peux pas profiter de cette occasion pour les bénir de tout mon cœur, et leur rendre la lumière et l’abondance de leurs vœux.

Cette année, j’ai enfin ressenti ce que j’attendais depuis tant d’années, depuis que j’ai commencé à célébrer mon anniversaire à la date hébraïque, et ce ressenti était tellement juste, précis et puissant, au point de comprendre ce qu’est vraiment l’unité et quelle force elle renferme lorsque les deux mondes ne font qu’un.

Je me souviens des anniversaires de mon enfance et de mon adolescence. Mes parents m’organisaient une grande fête, avec des décorations et un beau grand gâteau, des amis et pleins de cadeaux. J’ai grandi avec le sentiment que le jour de mon anniversaire, j’étais comme la reine du monde, j’avais le droit de demander tout ce que je voulais et de faire ce qui me plaisait, et surtout, j’étais exempte de tout.

Et au lieu de m’en réjouir, je souffrais. Ces anniversaires n’ont jamais répondu à mes attentes. J’étais toujours déçue et je trouvais une raison d’en vouloir à mes parents, qui ne voulaient que me réjouir et me satisfaire. Le fossé qui séparait la vie quotidienne de mon statut de reine le jour de mon anniversaire m’embrouillait énormément, et au final, je ressentais souffrance et déception.

Au contraire, quand j’ai fêté mon anniversaire la semaine dernière avec mes amies, lors d’une soirée faite de remerciement, de prière et de musique, j’ai pu ressenti l’écart qui sépare les différentes approches. Quand j’étais jeune, j’attendais que les autres me donnent, le jour de mon anniversaire, et je voulais être au centre et que tout tourne autour de moi ; j’ai donc toujours, toujours été déçue.

Aujourd’hui, cependant, l’anniversaire est un jour de don aux autres. Un repas, une bénédiction, des prières et des paroles de renforcement accompagnent ce jour, et énormément de gratitude et de louanges envers le Créateur.

Lorsque je fête les anniversaires de mes enfants, je fais tout mon possible pour leur inculquer la nouvelle vision que j’ai acquise, afin qu’ils ne tombent pas, par erreur, dans le même piège des attentes et des déceptions, et pour que la profondeur du don et du remerciement soient au centre de ce jour.

Merci au Saint, béni soit-Il, de m’avoir gratifiée d’une année de plus dans son monde, et merci pour tous les cadeaux gratuits qu’Il me donne dans sa bonté infinie. La Rabbanite Yemima Mizrach’i dit que pour chaque merci, nous devons rajouter une demande afin qu’Hachem continue de nous couvrir de bontés, donc avec optimisme : Mon D.ieu, continue à me donner encore, de toutes les bontés de ton monde.

 
Traduit de l'hébreu par Carine Illouz

 

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