Faire son examen de conscience

L’homme qui agit selon les paroles du Rambam et se confesse chaque fois qu’il faute, accomplit un commandement positif pour lequel il reçoit une récompense.

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

La grande compassion du Créateur
 
Comme nous l’avons dit, la voie est longue avant de devenir un Juste et la question se pose : comment l’homme peut-il mériter le parfait repentir, lorsqu’il défaille encore dans des fautes et transgressions ? Comment se garde-t-il du jugement quotidien, et des souffrances qui y sont associées ? Chacun veut finalement se repentir et accomplir la volonté divine dans son intégralité, et la voie est forcément longue ; est-il condamné à souffrir jusqu’à son parfait repentir ?
 
Dans son infinie clémence, le Saint béni soit-Il donne le conseil suivant à l’homme. Si l’homme se juge chaque jour, il n’est pas jugé par le tribunal céleste, comme il est écrit dans le Midrach Raba (Michpatim, 5) : Le jugement ici-bas évite le jugement d’En-Haut.
 
Il est écrit aussi dans le livre du Zohar : Lorsque l’homme se juge, qu’il effectue chaque jour un examen de conscience, confesse ses fautes, demande pardon au Créateur et s’engage à ne pas récidiver, le tribunal céleste ne le poursuit pas, mais le Saint béni soit-Il le juge directement, sans Son tribunal.
 
Et lorsque le Saint béni soit-Il juge l’homme, celui-ci sort toujours innocent, ce qui n’est pas le cas lorsqu’il est jugé par un tribunal, selon la loi. Qui peut en effet sortir innocent d’un tel jugement ? Mais le Saint béni soit-Il juge l’homme selon l’attribut de la miséricorde, au-delà de l’application stricte de la loi, et non seulement Il acquitte, mais Il donne aussi une récompense pour le mérite du repentir !
 
Si l’homme veut donc éviter les souffrances, il doit apprendre à se juger, c’est-à-dire consacrer une heure chaque jour à effectuer son examen de conscience pour chaque pensée, parole et action ; s’il s’est conduit comme il le convient, ou non. Et il doit se repentir s’il ne s’est pas conduit comme il convient. La règle s’applique alors à lui : Le jugement ici-bas évite le jugement d’En-Haut.
 
Vivre avec le sourire
 
L’homme qui s’isole (hitbodedouth) une heure chaque jour, sort aussi innocent du jugement de Roch HaChana, car il s’est repenti de ses fautes chaque jour de l’année. De même, il est assuré qu’après cent vingt ans il sortira de ce monde-ci innocent et ne verra pas l’Enfer, comme il est rapporté dans ce Midrach :
 
“Que tes habits soient purs à chaque instant”. Rabbi Elé’azar dit : Repens-toi un jour avant ton départ de ce monde. Ses disciples l’interrogèrent : L’homme sait-il quel jour il quittera ce monde ? Il leur répondit : A plus forte raison doit-il se repentir aujourd’hui, de peur de mourir demain. Ainsi il vivra constamment dans le repentir”.
 
Voyez combien le Saint béni soit-Il est miséricordieux, en donnant à l’homme la possibilité de se juger, d’éviter ainsi la punition et de plus être récompensé pour son repentir !
 
Chacun doit peser le pour et le contre : si dans ce monde, les autorités judiciaires donnaient à l’inculpé la possibilité de confesser ses fautes, avant d’être pardonné et même fortement récompensé, qui ne profiterait pas de cette occasion ?
 
Voici une parabole qui aidera à mieux comprendre à quoi ce monde ressemblerait si la justice y était comparable à celle pratiquée dans les hautes sphères :
 
Un homme conduit sa voiture, brûle un feu rouge et est arrêté par un agent de la circulation. Le conducteur sort de la voiture et se repent. Il dit : Maître du monde, j’admets avoir brûlé ce feu rouge, je le regrette totalement, je Te demande pardon pour cette grande faute et je m’engage à ne plus jamais récidiver.
 
L’agent qui entend sa confession et sa demande de pardon, se calme aussitôt et lui dit avec le sourire aux lèvres : Au début, j’ai pensé vous punir ainsi : 1) une forte amende. 2) la suppression du permis de conduire. 3) une convocation au tribunal. Mais je vois que vous vous êtes repenti, tout est donc pardonné et de plus, vous méritez de recevoir une récompense pour votre repentir. L’agent sort un carnet de chèques et libelle devant le conducteur un chèque de la somme de cent mille Dollars, en appelant sur lui de nombreuses bénédictions et en lui souhaitant de voyager en paix !
 
Si le monde se conduisait ainsi en vérité, existe-t-il un seul conducteur qui ne se repentirait pas dans un tel cas, qui préférerait que son permis soit supprimé, recevoir une amende et une convocation au tribunal et perdre ainsi 100.000 Dollars ? Existe-t-il au monde un être aussi insensé?
 
Il en va exactement de même dans le monde de la vérité ! Si tu crois que le Créateur du monde a donné à l’homme la possibilité de se repentir après chaque faute commise, pourquoi ne profiterais-tu pas de cette occasion ? Pourquoi n’effectuerais-tu pas ton examen de conscience où tu vérifierais tes actions de la veille pendant une heure chaque jour, afin de les corriger et éviter ainsi d’être jugé ? Tu n’as pas le temps ? Tu ne commets pas de fautes ? Tu es un Juste parfait ? Un homme croit-il pourtant qu’au lieu de s’isoler chaque jour, il est préférable de subir des souffrances dans les deux mondes à cause de ses fautes, et renoncer à la grande récompense du précepte du repentir ?
 
Dans Sa clémence, le Saint béni soit-Il donne les moyens à l’homme de se juger, d’éviter le jugement d’En-Haut et de recevoir une récompense ! Il lui suffit de prononcer quelques paroles de confession et de regret ! Comme le prophète l’écrit : “Armez-vous de paroles et revenez à HaChem !” – c’est-à-dire que tout le repentir consiste en des paroles prononcées à HaChem ; des paroles de regret, de confession, de demandes de pardon, de prières et de supplications. Quel est l’homme insensé et indolent qui s’obstinerait à collectionner les nombreuses accusations portées contre lui et continuerait à subir beaucoup de souffrances dans ce monde, sans parler du compte ouvert qui l’attend dans le monde futur ?
 
Par conséquent, avec l’aide d’HaChem, apprenons à nous repentir chaque jour, découvrons quelle est la voie juste pour se juger soi-même afin que toute la vie se déroule dans le repentir.
 
Le conseil
 
Chacun, homme ou femme, garçon ou fille, est tenu de se repentir chaque jour pendant une heure. Cette heure peut être choisie par l’homme selon sa convenance, le jour ou la nuit. Le lieu n’importe pas, pourvu qu’il soit retiré, comme un jardin, une forêt, une salle, une terrasse, etc. L’essentiel est que l’homme soit seul avec le Créateur, sans être dérangé et avec l’esprit tranquille. De même, il est possible de rester debout, s’asseoir ou marcher à son gré. Pourtant il est conseiller de marcher, car la marche encourage la parole.
 
Au début de la conversation, chacun doit essayer de remercier le Créateur du monde, ensuite il racontera au Créateur du monde ce qu’il a vécu, en n’omettant aucun détail, depuis le temps de sa dernière conversation avec Lui, hier, jusqu’au moment présent où il Lui parle. Il Le remerciera pour les bonnes actions qu’il a mérité de réaliser et il examinera s’il les a accomplies avec la perfection requise ou s’il peut les améliorer. Il confessera ses fautes et se repentira. Il multipliera ses prières pour ses insuffisances et demandera au Créateur du monde de combler ses déficiences.
 
Comment se repentir ?
 
Le Rambam écrit (Lois du repentir, 1er chapitre) : “Lorsque l’homme transgresse un seul commandement, positif ou négatif, intentionnellement ou par mégarde, et se repent de sa faute, il est contraint de la confesser devant le Créateur du monde, comme il est dit : “Si un homme ou une femme a commis, etc. ils confesseront les fautes qu’ils ont commises”, c’est la confession par la parole. Cette confession est un commandement positif ordonné par la Tora. Comment se confesse-t-on ? On dit : “De grâce, HaChem. J’ai fauté, je me suis égaré, je T’ai désobéi. J’ai commis telle et telle action. Je les regrette, j’en ai honte et je ne veux plus jamais retomber dans ces fautes”. C’est l’essentiel de la confession et il est louable d’en dire davantage”. Fin de citation du Rambam. On en déduit que le repentir se compose de quatre parties :
 
a) La confession. Il est nécessaire de détailler sa faute, en disant : “J’ai commis telle et telle action”.
 
b) Le regret. Il est nécessaire de formuler des regrets sur sa faute.
 
c) La demande de pardon. Demander pardon pour la transgression de la volonté du Créateur.
 
d) L’engagement sur le futur. S’engager de ne pas récidiver.
 
L’homme qui agit selon les paroles du Rambam et se confesse chaque fois qu’il faute, accomplit un commandement positif pour lequel il reçoit une récompense. Mais l’essentiel est que toutes ses fautes lui sont pardonnées : il n’est poursuivi d’aucun jugement et ne subit aucune souffrance.
 
Chacun se juge lui-même
 
Chacun possède une tendance naturelle à se juger lui-même, et en vérité l’homme se juge constamment, mais d’une manière erronée, avec de faux concepts qui, en général, le conduisent à la conclusion qu’il se conduit mal, qu’il ne réussira pas, qu’il ne peut se corriger, qu’il doit être déprimé et brisé à cause de ses fautes, qu’il ne peut se pardonner, etc.
 
Bien entendu, c’est une erreur qui conduit l’homme au désespoir, à s’éloigner du Créateur et à tomber dans l’athéisme, que D-ieu nous en garde. Il est très important de se souvenir que le mauvais penchant est moins intéressé par la faute elle-même, qu’à la mélancolie qu’elle entraîne !
 
Lorsque l’homme commet une faute, que D-ieu nous en préserve, ce n’est pas tellement la faute qui l’éloigne d’HaChem béni soit-Il, mais plutôt la mélancolie et le désespoir. Lorsque l’homme se juge d’une façon adéquate, il se rapproche davantage d’HaChem après sa chute, car l’éveil que la chute a déclenché en lui et le travail de correction l’amènent à une perfection qu’il ne pouvait atteindre avant sa chute.
 
Les règles du jugement
 
Le jugement correctif de l’homme consiste en ces sept règles :
 
a) HaChem veut le repentir, non pas la mélancolie ! Avant tout, on doit toujours se demander : La volonté divine veut-elle que je me désespère ou que je me renforce et me repente ? Il est évident qu’HaChem veut le repentir.
 
b) La confession orale. On doit confesser ses fautes d’après les paroles du Rambam étudiées précédemment : la confession, le regret, la demande de pardon et l’engagement de ne plus fauter. Lorsqu’on est encore privé des forces qui empêchent de fauter, comment peut-on s’engager de ne pas récidiver ? Voir la règle suivante :
 
c) HaChem ne fait pas subir à l’homme une épreuve qu’il ne peut surmonter ! En d’autres termes, Il ne lui fait pas subir une épreuve où il est impuissant à se corriger par l’étude et la prière afin de mériter de la surmonter. L’homme doit donc s’engager à étudier le sujet de sa faute et à prier pour accomplir ce qu’il a appris ; ce qui le conduit à la règle suivante :
 
d) L’étude. Il doit consacrer un temps chaque jour pour étudier dans les livres et écouter les enregistrements traitant du thème qu’il doit corriger. Il est nécessaire aussi de revoir son étude et d’en dégager les points essentiels. Par exemple, en établissant, de préférence sur un cahier, une liste des aspects répugnants d’un défaut ou d’une faute, face à la liste des louanges de sa réparation, et en dressant un résumé des conseils donnés pour cette correction. Bref, on doit approfondir le sujet afin de le connaître parfaitement.
 
e) La prière peut agir sur tout ! Il faut consacrer chaque jour un temps pour prier sur ce thème et croire que la multiplication des prières peut tout corriger et aider à maîtriser le sujet. On doit détailler la prière en utilisant ce qu’on a appris pour que la prière devienne riche de contenu. Dès le début, il faut savoir qu’il est nécessaire de prolonger longtemps la prière et qu’il ne faut pas s’attendre à voir un résultat immédiat. Après le prolongement de la prière et le sentiment qu’on mérite d’être récompensé de ses efforts, il faut passer à la règle suivante :
 
f) Aucun mérite ne me revient ! L’homme doit savoir qu’il ne lui revient aucun mérite, qu’HaChem béni soit-Il ne lui doit rien et qu’il demande un cadeau, depuis la première jusqu’à la dernière prière, patiemment, sans précipiter le cours des choses, sans se décourager. Il doit encore savoir qu’il peut prier longuement et pendant longtemps, et qu’il peut tout corriger.
 
g) Remercier et rendre hommage. Afin de pouvoir prolonger sa prière, il est nécessaire de rendre hommage chaque jour du fait qu’il a le mérite d’étudier et de prier quotidiennement sur ce thème. De plus, il doit méditer, être attentif et rendre hommage pour chaque sujet maîtrisé. Ainsi il se renforcera beaucoup, en accordant une valeur à son travail. Il doit aussi rendre hommage pour les sujets qui lui restent à atteindre, car ils sont encore éloignés pour son bien et en fonction des forces dont il dispose en ce moment même, et c’est la meilleure situation pour lui. Il doit savoir que rien n’adoucit davantage les jugements que les hommages que l’homme rend au Saint béni soit-Il. Lorsque le Créateur voit que l’homme accorde de la valeur au fait qu’Il lui permet de prier sur sa faute – qu’il apprécie cela, progresse et croit que son éloignement est pour son bien – Il lui donne alors la force de continuer. Pratiquement, rendre hommage est l’expression de la foi de l’homme en la providence divine particulière et que tout est un don gratuit. Au contraire, s’il ne rend pas hommage, cela montre qu’il n’y croit pas vraiment.
 
Sache que cette règle du remerciement est à la fois la dernière et la première ; c’est comme un cercle. Car en vérité, lorsque l’homme réalise son travail divin, il doit toujours commencer par le remerciement pour toute chose.
 
À suivre…

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