Par la force de l’amour

Savez-vous tout ce qu’on peut faire grâce au pouvoir de l’amour ?

Déplacer des montagnes, toucher le ciel… et la liste est longue.

Mais voici l’exemple classique de ce que le peuple d’Israël a pu atteindre grâce à cet immense pouvoir – recevoir la Torah !

« Israël campa là, face à la montagne » – pourquoi le singulier est-il utilisé ici, pourquoi ne dit-on pas que les enfants d’Israël campèrent ? Rachi explique : « Parce qu’ils ont campé tel un seul homme, avec un seul cœur ! » Vous comprenez ? Un peuple entier avec un cœur ! L’unité et l’amour sont la condition et la préparation indispensables pour recevoir les meilleures choses dans la vie.

« Parce qu’il ne peut en être autrement » dit le Rav Yehuda Zeev Leibowitz dans son livre, « Le Créateur a donné la Torah pour qu’on l’applique, et il n’y a pas un seul homme au monde qui puisse appliquer toute la Torah, même pas Moché Rabénou, que la paix soit sur lui, puisqu’il y a des commandements pour les Cohanims et d’autres pour les Lévis, des commandements qui dépendent de la terre et d’autres qui concernent le Temple ; mais grâce à l’implication et à l’amour du peuple d’Israël, grâce à la connexion profonde qui règne entre les membres du peuple, chacun joue son rôle et chacun complète son prochain ; et alors, c’est comme si tout le peuple d’Israël appliquait la Torah, tous ensemble. Donc le don de la Torah, dans son essence, est destiné au peuple d’Israël. »

Vous voulez une merveilleuse ségoula ? En voici une de Rabbi Nah’man de Breslev : « Une ségoula pour la persistance, c’est de faire attention à ne jamais parler sur aucun membre d’Israël », parce que
« chaque membre d’Israël a une lettre qui lui correspond dans la Torah… Et lorsqu’un membre du peuple souffre d’un manque, alors il y a un manque dans la Torah, qui est la racine des âmes d’Israël, il s’en suit qu’il est impossible d’aimer parfaitement. Mais quand on se garde de parler sur aucun membre d’Israël, alors on ne trouvera aucun manque chez aucun membre du peuple, et l’on ne trouvera pas de manque dans la Torah, alors il est certain qu’on aimera beaucoup la Torah et on persistera à l’étudier grâce à la force de cet amour… Car justement, on mérite alors de ressentir l’amour de la Torah et la douceur de la Torah qui restaure l’âme, puisqu’il n’y a en elle aucun manque ».

La Sainte Torah est le but de toute la création, puisque nos sages ont dit que si le peuple d’Israël n’avait pas reçu la Torah, alors le monde serait retombé dans le chaos, et le don de la Torah dépend de la paix et de l’amour ; donc le monde entier est basé et fondé sur le degré de paix et d’unité qui y règne : sur l’amour !

Chaque chose dans la vie comme dans la sainteté, dépend des deux précieuses vertus que sont la paix et l’amour, c’est la raison pour laquelle avant d’entamer la prière, nous prenons d’abord sur nous le commandement positif « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Parce que toutes les bénédictions dans la vie dépendent du chalom (la paix), comme le disent nos sages : « Le Saint, béni soit-Il, n’a pas trouvé, au sein d’Israël, d’autre réceptacle de bénédictions que la paix », la délivrance dépend également de la paix, puisque la destruction du Second Temple a été causée par le crime de la haine gratuite, et que ce n’est que lorsque cette chose terrible sera annulée que le Temple sera reconstruit, très bientôt et de nos jours, amen.

Rabbi Yehuda Zeev Leibowitz, mon cher maitre et Rav, a exprimé des volontés uniques, précieuses et très importantes avant son décès, et celui qui les accomplira sera sauvé de la guerre de Gog et Magog et de toutes les difficultés de la venue du Messie. La condition à cela est d’appliquer les quatre choses suivantes :
1. Compatir
2. Aider
3. Concéder
4. Ne pas crier sur aucun juif.

Pourquoi ? Parce que le chalom et l’amour sont les réceptacles de toutes les bénédictions et de toutes les délivrances, et qu’ils protègent de tous les problèmes et autres mauvaises choses. Nul filet de protection ne peut protéger l’homme ou le peuple d’Israël comme l’amour d’Israël ! Lorsqu’un homme aime tout le peuple d’Israël et est lié à chaque juif, il est complètement protégé ! Et au contraire, il n’y a rien qui attire plus les problèmes qu’une querelle, une rancune et une coupure avec un autre juif. Chaque sentiment de haine, chaque querelle, fissurent les murailles qui protègent le peuple d’Israël, et comme chacun sait, c’est une ouverture pour les voleurs…

Ces derniers temps, de très grands Tsadikim ont été très malades, à cause de nos nombreux pêchés, D.ieu fasse qu’ils se rétablissent complètement ainsi que tous les autres malades d’Israël. Il y a deux semaines, on a également appris la disparition d’un Tsadik : le Rav Eliezer Shlomo Shik zatsal, le Moarash, également connu comme « Le Tsadik de Yavniel ».

Qu’est-ce que tout cela vient nous apprendre ? Le Rav Haim David Stern chelita, lui-même très malade récemment, a dit que le peuple d’Israël fait l’objet d’un décret sévère dans le ciel, et que c’est à cause des querelles et des désaccords entre les gens ! Il faut donc que chacun se renforce et pardonne à tous ses amis et son entourage de tout son cœur, car ce n’est que par cela que les décrets seront adoucis. Il serait bon que chacun écrive une lettre d’indulgence au peuple d’Israël dans ces termes : Je pardonne volontiers de tout mon cœur à qui a fauté contre moi, qui m’a blessé et m’a causé de la peine (et l’on pourra développer, chacun selon son cas). C’est une chose considérable qui peut, avec l’aide de D.ieu, adoucir les décrets de façon significative.

C’est un bon conseil et une excellente habitude. Tout le monde sait et ressent que « l’union fait la force », rien d’autre. Aujourd’hui plus que jamais, c’est impératif. Les gens citent les sages et répètent des choses magnifiques qu’ils ont entendues sur le sujet de l’amour d’Israël, mais dans les faits, cette attitude est très difficile à changer, parce que nous ne savons pas comment mériter d’aimer Israël et de pardonner vraiment. C’est vrai que c’est difficile de mettre les conseils en pratique, mais je veux y croire et vous dire qu’il existe un excellent conseil, un vrai, qui est en fait le seul conseil qui soit quand il s’agit de paix et d’amour authentiques, c’est la simple foi ! (Emouna).   

La emouna, c’est une force colossale, et ce n’est que grâce à elle si l’homme peut pardonner du fond du cœur. Sans elle, rien n’y fera, et à chaque épreuve ou querelle avec quelqu’un, des sentiments de rancune et de colère, de haine et de vengeance se réveilleront en lui.

L’exemple classique d’une telle foi, c’est Yosef Hatsadik. Toute personne raisonnée aurait pensé, à sa place, au jour de la vengeance : « Attendez que je vous retrouve et vous verrez ce que je vais vous faire payer… » Mais pas Yosef. Grace à sa simple foi, une foi douce et pure, il a pu voir tout ce qui s’était passé entre lui et ses frères sous l’angle de la foi, de la volonté du Créateur, –« D.ieu a pensé pour le mieux »- convaincu que de cela, ne pourrait découler que du positif. C’est vrai, vous ne m’avez pas écouté, mais c’était la volonté du Créateur, c’est le mieux qui soit, et tout vient de Lui, béni soit-Il ! Je ne suis pas en colère contre vous, je ne vous hais pas, je ne suis pas non plus éloigné de vous.

Ça, et seulement ça, s’appelle la foi. Et lorsqu’une personne à une telle foi, elle n’a aucun problème pour pardonner et passer l’éponge, elle sait clairement qu’il faut accepter ce qui s’est passé, que tout est pour le bien pour expier les fautes, que ça vient la réveiller à faire téchouva etc. Et non seulement elle pardonnera de tout son cœur, mais elle priera aussi pour la personne qui l’a blessée, pour qu’Hachem lui fasse comprendre que, du ciel, on l’a utilisée pour faire des choses négatives et qu’elle doit donc réparer ses actes, puisque les dettes passent par les personnes redevables. Chacun dira merci pour ce qu’il traverse, acceptera les difficultés avec amour et comprendra que c’est comme ça que le Saint, béni soit-Il, le dirige dans la vie, et que Lui seul connait les raisons à sa souffrance, donc on ne rejettera pas cela : on l’acceptera avec amour.

Rabbi Nah’man de Breslev nous dit : « L’essentiel de l’exil n’est dû qu’à un manque de foi ». Geindre et se plaindre à tout le monde, y compris à D.ieu, et toute la pleurnicherie de générations causée par des plaintes vaines, tout cela est la racine de la haine gratuite. C’est la racine de tout le mal. Quand l’homme rejette les épreuves et cherche des coupables à sa souffrance, au lieu de faire le point et de vérifier où il s’est trompé et qu’est-ce qu’il doit réparer, il blâme tout le monde et ignore la simple foi qu’il n’y a rien d’autre que Lui et qu’il n’y a pas de mal dans le monde.

La seule chose qui puisse nous soigner et nous aider à réparer, c’est de se mettre à dire tout le temps merci et de se renforcer dans la emouna. C’est seulement comme ça qu’on méritera d’aimer Israël. Aucune relation ne peut être juste -que ce soit entre l’homme et son prochain, l’homme et sa femme ou l’homme et D.ieu- s’il n’y a pas la emouna. Le monde est plein de colère et de haine et on a du mal à y vivre, mais avec la foi, il peut devenir le paradis sur terre.

La racine de tout, c’est la emouna. C’est l’essentiel de la réparation de toute notre situation. La emouna est le fondement sur lequel repose toute la Torah. C’est le moment d’agir pour le bien du peuple d’Israël. Ecoutez et diffusez les cours qui traitent de la emouna, lisez et diffusez les livres que le Créateur nous a donné le mérite de publier. Et D.ieu fasse que par le mérite de la emouna, nous soyons tous sauvés de tous les problèmes et que nous méritions de voir la délivrance complète, rapidement et de nos jours, amen !

Traduit de l’hébreu par Carine Illouz