Philosophie : danger mortel

Il est dans la nature de la philosophie de s'opposer au Divin. Qui philosophe nie le Nom de D-ieu et qui prétend le contraire ment : à lui-même et aux autres.

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

 23 iyar 5769 – 17 mai 2009

L'homme religieux n'est pas philosophe. Une des grandes trahisons de notre siècle consiste à penser le contraire. Lorsque cette trahison est le fruit des personnes religieuses, elle est encore plus dangereuse que lorsqu'elle est le résultat d'individus opposés à la notion de Divin.
 
En disant que l'homme croyant n'est pas religieux, nous ne voulons pas dire qu'être croyant est un obstacle aux exercices intellectuels. Il s'agit là d'un mensonge colporté par les personnes non croyantes qui se complaisent à faire croire au monde que la foi ne peut se trouver que dans le cœur des personnes sottes. Nous suggérons aux sceptiques d'ouvrir un volume du Talmud est de se mettre à la tâche pour comprendre les différentes joutes intellectuelles qui s'y trouvent.
 
L'ironie est que la personne qui vit une vie d'étude de la Tora se sert certainement plus de son cerveau que celles qui étudient pour un diplôme universitaire. En Israël, l'expérience montre que les personnes qui ont étudié dans les yéchivoth et qui doivent apprendre par la suite une matière laïque – pour apprendre un métier – réussissent bien plus facilement que celles qui ont appris dans les universités et qui décident d'apprendre dans les yéchivoth !
 
Une discipline attrayante
 
Si la philosophie est aussi dangereuse que nous le disons, pour quelle raison attire-t-elle autant d'individus ? La réponse repose dans la nature même de ce mode de pensée.
 
En philosophant, l'être humain construit dans sa propre langue sa matière de réflexion. C'est lui qui détermine où sont les problèmes qui méritent sa réflexion ; c'est également lui qui les définit ; c'est toujours lui qui leur trouve la solution de son choix et, en fin de compte, c'est lui qui tire sa propre gloire de son exploit cérébral. Ceci est très différent de l'étude du fait spirituel.
 
En portant notre attention sur la Parole divine, nous acceptons un cadre théorique que nous n'avons pas pensé, tracé, ni mené à conclusion. De plus, les solutions pour aboutir à une sortie satisfaisante – suivre la volonté de D-ieu – ne dépend d'aucune sorte de nous-mêmes. Ce sont les mitswoth qu'Hachem nous a données qui apportent la pièce finale du puzzle de notre vie. Ces mitswoth, nous ne les avons pas pensées, élaborées, ni menées à terme.
 
Le cadre de réflexion encadré que représente le mode spirituel est sans doute la première cause de friction entre l'individu et son ego. D'une part, on lui promet des joutes intellectuelles dont il se fixera à loisir les limites et d'autre part, on lui apprend que dans le Divin, sa marge de manœuvre est réduite à la plus simple expression. Nous comprenons pour quelle raison la philosophie possède un magnétisme qui manque au spirituel.
 
Il est dans la nature de la philosophie de s'opposer au Divin. Lorsque celle-ci place la personne au premier rang – “je pense, dont je suis” – le Divin se fixe comme objectif de l'effacer – “je m'efface, dont je suis.” La différence ne pourrait apparaître plus au grand jour. Qui philosophe nie le Nom de D-ieu et qui prétend le contraire ment : à lui-même et aux autres.
 
Deux modes de pensée irréconciliables
 
Aussi longtemps que nous nous accordons le rôle principal dans notre façon de penser, nous nous opposons à D-ieu. Là où la philosophie part de l'homme, pour arriver à l'homme, le spirituel part de D-ieu, pour arriver également à Lui. Dans le premier cas, nous sommes le point d'ancrage de notre fonctionnement, tandis que dans le deuxième, nous prenons à témoin le Maître du monde pour en faire notre source de vitalité.
 
Lorsqu'un philosophe rencontre un homme pieux, les deux se trouvent aller exactement dans la direction opposée. Le philosophe commence son processus de réflexion en se prenant comme point de départ et sa prouesse intellectuelle l'amène… à lui-même. Pendant ce temps, l'objectif ultime de l'homme pieux est de s'échapper à lui-même. Le premier ressemble à l'arbre qui cache la forêt tandis que pour le second… c'est la totalité des arbres qui ont disparu de la forêt !
 
Ceci explique également la raison pour laquelle le retour vers D-ieu est autrement plus difficile pour un philosophe que pour un autre de ses contemporains. Le philosophe a l'habitude de s'accorder le premier rôle dans ses réflexions. D'autre part, chaque pas qui nous rapproche du Maître du monde nous fait sortir de ce monde.
 
Ce qui est le plus terrible dans la philosophie est qu'elle mène à un véritable tête-à-tête avec D-ieu. Lorsque l'homme s'écrie : “Je suis le centre du monde !”, il s'investit de vêtements qui ne sont pas les siens et se place au niveau du Divin. L'unique raison pour laquelle D-ieu a créé le monde est pour que l'homme esquisse entièrement ces tête-à-tête. Même si nous n'y parvenons pas souvent, c'est notre volonté d'aller dans cette direction qui rassure D-ieu. On n'ose penser à Sa réaction face à la personne qui se trompe de nature et joue à l'Être divin.
 
En conclusion, il devrait être clair que l'étude de la philosophie est une contradiction inhérente à toute expression d'émouna (la foi). L'objectif premier de la philosophie est de nier la notion du transcendantal. Partant, il devient illusoire de réconcilier les deux. Il n'est pas étonnant que l'immense majorité des philosophes soit composée d'individus qui s'opposent férocement au spirituel. Qu'une personne croyante puisse se prêter à leur jeu est irresponsable et une profanation du Nom de D-ieu.
 
Maître du monde, aide-moi à consacrer toute la force de mon intelligence à chercher Ta volonté et à me rapprocher de Toi. Tiens-moi éloigné-e des individus néfastes et dangereux qui jouent aux apprentis sorciers. Que mes pensées restent pures, détachées de leurs paroles mortelles et de leur littérature nauséabonde.

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