Pour l’amour de Rahel

Pourquoi Ya’acov at-il laissé sa femme aimée et préférée au bord du chemin au lieu de la transporter au moins dans la ville de Bethlehem, qui se trouvait à proximité ?

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hanna bracha Siegelbaum

Posté sur 26.10.23

Ensevelie au bord du chemin…

Il était difficile pour Ya’acov de demander à Yossef de transporter sa dépouille en Terre d’Israël. Ramban explique : Yaacov n’avait pas enterré Rahel, la mère de Yossef dans le caveau familiale : « Quant à moi, quand je suis venu de Padan, Rahel est morte dans le pays de Cana’an sur la route, alors qu’il n’y avait qu’un bout de chemin pour arriver à Hébron et je l’ai enterrée là sur le chemin d’Efrath ; qui est Bethlehem”(Bereishit 48: 7). La raison pour laquelle Ya’acov n’a pas enterré Rahel dans la caverne de Ma’hpela’h est qu’il ne ne voulait pas que les deux sœurs soient enterrés dans le caveau familial ; la loi de la Torah interdisant le mariage de deux sœurs. Et comme Leah fut sa première femme, elle fut enterrée avec Ya’acov, bien que Rahel fut son premier et grand amour.

Pourquoi Ya’acov at-il laissé sa femme aimée et préférée au bord du chemin au lieu de la transporter au moins dans la ville de Bethlehem, qui se trouvait à proximité ?

Selon Rachi, il y a une raison plus profonde pour laquelle Rahel a dû être enterrée au bord du chemin. Ya’acov l’a enterrée sous le commandement de D.ieu, afin que Rahel puisse aider ses enfants à l’avenir lorsque Nebuzaradan les traînerait en captivité. Quand les Juifs passèrent sur la route, Rahel sortit de sa tombe et se mit à pleurer et à implorer la Miséricorde Divine. Comme est écrit dans Jérémie : « Ainsi dit Hachem, une voix se fait entendre dans Rama, des lamentations et des larmes amères, Rachel pleure pour ses enfants, et refuse d’être réconfortée, car ils ne le sont plus là.

Ainsi parle HaChem :

Or dit le Seigneur, que ta voix cesse de gémir et tes yeux de pleurer car il y aura une récompense à tes efforts dit l’Eternel, Ils reviendront des pays ennemis. Tes enfants retourneront à leur propre frontière (Yirmeyahu 31: 14-16).

Pour l’amour de Rachel

Pourquoi appelle-t-on Rahel la mère d’Israël ? Rabbi Chimon bar Yo’hai a déclaré que, puisque tout reposait sur Rahel, alors tous les enfants d’Israël sont considérés comme les siens, comme il est écrit : « Rahel pleure ses enfants ».

Rahel représente avant tout la fondation de la maison d’Israël. Par son altruisme, elle a également permis à Leah de devenir mère. Ainsi le peuple juif, tout entier est né grâce au comportement généreux de Rahel. Par conséquent, D.ieu assure leur retour et leur existence continue pour l’amour de Rahel.

Quand nos ancêtres sont allés apaiser la Colère divine à cause des fautes de Menasse qui a introduit une idole dans le sanctuaire, leurs plaidoyers n’a pas eu d’effet jusqu’à ce que Rahel intervienne et dise : « Maître de l’univers quelle est la miséricorde la plus grande, la Tienne ou celle des êtres de chair et de sang ? Ta pitié n’est-elle pas plus grande ? Cependant, n’ai-je pas moi, introduit ma rivale dans ma maison ? Toutes les années où Ya’acov a travaillé pour mon père, il n’a travaillé que pour moi. Quand le moment est venu d’aller sous la ‘houpa, ils ont conduit ma sœur à ma place. Mais non seulement je me suis tu, mais je lui ai aussi confié les signes secrets convenus avec Yaacov. TOI aussi, si Tes enfants ont mis un rival dans Ta maison, je T’en prie pardonne leur. » D.ieu lui répondit : « Tu as défendu tes enfants magnifiquement, ton acte sera récompensé et la générosité dont tu as fait preuve en remettant les signes secrets à ta sœur sera un plaidoyer pour les enfants d’Israël. ”(Rashi, Yermiyahu 31:14).

LE POUVOIR DE LA PRIÈRE DÉPEND DES ACTES

Il est difficile pour nous d’apprécier la grandeur de l’acte de Rahel. Peut-être pourrions-nous la considérer comme une très grande Dame qui a complètement dépassé la jalousie et la rivalité ; car qui peut être disposés à partager son mari avec qui que ce soit et même avec sa sœur. Cependant, la Torah nous relate que quand Rahel est restée sans enfant alors que sa soeur Leah avait des enfants l’un après l’autre, elle fut submergée par la jalousie. “Quand Rahel a constaté qu’elle n’avait pas eu d’enfant, elle fut jalouse”.

Selon le Kli Yakar, au cours de ces longues années sans enfant, Rahel, a recherché dans son âme quel sorte de péché aurait pu empêcher D.ieu de lui donner le fruit de ses entrailles. Elle n’a trouvé aucun péché sauf une trace de jalousie. Elle a donc conclu que c’était ce péché qui empêchait la tefila (prière) de Ya’acov d’être acceptée. Elle a ensuite décidé de se repentir et de vaincre sa jalousie en décidant de mettre sa servante dans le sein de son mari. Par conséquent, elle a dit « par le mérite d’introduire ma rival (Bilha) chez moi :  Je serai aussi construite à travers elle ».

Rahel nous enseigne que le pouvoir de notre prière dépend du mérite de nos actes. Ce n’est pas seulement notre intention au moment de la prière qui permet à notre supplication de percer le ciel et d’entrer dans le siège de la gloire. Les larmes amères de Rahel ont été entendues dans le ciel grâce à ses actes bonté antérieurs. Ya’acov fut le rêve de Rahel ; elle savait qu’elle lui était destinée. Néanmoins, elle a remis ses signes secrets à Leah et de ce fait elle a volontairement renoncé à la réalisation de son rêve, y compris le repos éternel avec son bien-aimée. Son effacement et son sacrifice constituent un mérite éternel pour le peuple juif à travers les âges.