Saisir le message

Tant que l'homme s'imagine qu'il détermine le parcours de sa vie, il est impuissant à annuler ses désirs et à accepter avec amour la démarche de sa vie.

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Un conducteur vétéran
 
Lorsque l’homme croit que tout provient de la providence divine et que tout est pour le bien, il ne suspecte pas le Saint béni soit-Il de le tromper. Il est comparable à un homme qui, assit dans un autobus, fait confiance au conducteur qui connaît le parcours et sait conduire l’autobus. Il est assis paisiblement sur son siège et jouit du paysage qui défile devant ses yeux.
 
En revanche, l’homme qui manque de foi ressemble à un voyageur agité qui se prend pour le conducteur et pense savoir quelle direction prendre. De son siège, il tente de conduire l’autobus. Il est sans arrêt frustré et exaspéré de voir que le conducteur ne dirige pas l’autobus vers la direction qu’il a choisie. De même, il s’inquiète de sa conduite : une fois il va trop vite et une autre fois trop lentement. Ici, l’autobus tourne dangereusement, là il tressaute, etc. En réalité, il ignore complètement vers quelle direction on se dirige et il n’y comprend rien. Il souffre et ressent de l’inquiétude, parce qu’il ne fait pas confiance au Conducteur.
 
Avoir la foi dans le conducteur
 
Tant que l’homme s’imagine qu’il détermine le parcours de sa vie, il est impuissant à annuler ses désirs et à accepter avec amour la démarche de sa vie. A chaque fois que les choses ne vont pas comme il le voudrait, il s’irrite, se culpabilise, désespère, entre en crise, etc. Dans l’ensemble, de nombreux individus sont incapables d’accepter que l’homme soit venu dans ce monde pour se réparer. Ils se plaignent et pleurent constamment et toute la réalité de la vie dans ce monde leur est insupportable.
 
Il est pourtant impossible de fuir cette réalité : la vie ne suit jamais le cours que l’homme désire. Elle est toujours pleine de surprises, d’événements imprévisibles et contraires aux projets de l’homme, car des Cieux on le conduit dans des endroits où il doit effectuer des réparations. Au lieu de s’emporter et de se désoler de nouveau pour chaque obstacle, d’être constamment sous l’effet de l’amertume et du courroux, l’homme doit se renforcer dans la foi que telle est la volonté d’HaChem, que tout est pour le bien. Il doit chercher HaChem, béni soit-Il, dans chaque chose, afin de découvrir le message qu’Il veut lui transmettre. En d’autres termes, il doit trouver la raison qui se cache derrière toute chose.
 
La patience est toujours récompensée
 
Que dit l’homme croyant qui ne réussit pas ? Telle est la volonté d’HaChem ! Tout est pour le bien ! Il s’efforce d’agir avec joie et de bon cœur, sans pour autant abandonner ses souhaits et ses efforts. A plus forte raison, est-il heureux, lorsque finalement, il réussit. L’homme qui reconnaît son insatisfaction doit se renforcer dans la foi que tout provient de la providence divine et que tout est dirigé vers le bien. Seul l’homme qui vit sa foi est constamment satisfait de sa vie, ce qui représente le paradis dans ce monde. A l’opposé, le seul enfer dans la vie, c’est le sentiment d’amertume qui ronge l’homme, ses inquiétudes et une vie de mécontentement.
 
Le manque de foi est une punition
 
On raconte à propos du célèbre rabbin Menahem Recanati, puisse son mérite nous protéger, qu’il commerçait jusqu’à l’âge avancé de quatre-vingt ans. Pourtant, il n’abandonna jamais son désir d’étudier la Tora et il ne cessait dans ses transactions, d’attendre avec impatience, le moment où il pourrait enfin étudier la Tora.
 
A l’âge de quatre-vingt ans, il vit en rêve un Juste qui lui donnait à boire dans une coupe qu’il tenait dans les mains. A son réveil, il comprit que la Tora toute entière lui avait été révélée et deux ans lui suffirent pour écrire une quarantaine d’ouvrages !
 
La libération du cerveau
 
Lorsque l’homme est prêt à parvenir avec joie au troisième niveau de la foi, son cerveau libéré par la joie peut comprendre correctement le message qu’HaChem lui adresse, quelle est la signification des allusions de la providence divine et vers quelle direction le conduit-Il. Ainsi, son cœur est ouvert pour prier qu’HaChem lui ouvre ses yeux, afin qu’il sache ce qu’il doit faire et quels changements il doit accomplir.
 
Sache que toutes ces particularités : comment comprendre les messages du monde d’En-Haut, comment s’éveiller et comment rectifier ce qui nécessaire, appartiennent au troisième niveau de la foi, et on ne peut passer directement à ce niveau avant l’acquisition adéquate du deuxième niveau de la foi.
 
Il est donc important de se souvenir qu’avant de commencer à méditer sur son action dans ce monde, on doit étudier et accepter de tout coeur la foi que tout est pour le bien et accepter chaque épreuve qui se présente avec amour. C’est seulement ensuite qu’il est possible de passer à l’étape suivante et comprendre la signification du message.
 
Il est très important que l’homme se souvienne de cette règle : tant qu’il ne croit pas fermement que tout est pour le bien, il ne doit pas s’appuyer sur sa raison afin de comprendre le message d’HaChem. Car s’il tente de comprendre ce message sans la foi que tout est pour le bien, il se corrompra encore plus, la vérité n’étant atteinte que par la joie, venant elle-même de la foi que tout est pour le bien, comme il est rapporté (Likouté Maaran, 10) que seulement lorsque l’homme est heureux et libéré des tensions et des inquiétudes, son cerveau peut fonctionner librement et atteindre l’authentique et sain jugement.
 
Conclusion
 
La conclusion qui s’impose de ce qui précède est que la vie de l’homme est très belle, tranquille, agréable, etc. lorsqu’il possède le deuxième niveau de la foi que tout est pour le bien, et qu’il remercie et loue HaChem.
 
A première vue, il pourrait sembler suffisant que l’homme se fortifie dans le deuxième niveau. Pourquoi doit-il continuer et aller plus loin ? S’il vit une vie douce et belle, que lui manque-til ? Néanmoins, tu dois savoir que si l’homme ne profite pas des événements de sa vie pour connaître le Saint béni soit-Il, et s’il ne médite pas de chercher à comprendre les allusions qu’Il lui suggère, il ne peut se maintenir au niveau de la foi que tout est pour le bien. La première épreuve difficile venue, il succombera et perdra cette foi et par conséquent, il perdra aussi la foi en la providence divine et cessera de remercier HaChem, car l’essentiel de la foi que tout est pour le bien appartient à l’homme qui fait tout dépendre de la finalité éternelle. En effet, le bien principal de toutes les souffrances est qu’à travers elles, l’homme mérite de s’approcher d’HaChem béni soit-Il ; le but final de tous les occurrences de la vie consistant à enseigner à l’homme comment connaître HaChem et s’approcher de Lui.
 
C’est la raison pour laquelle l’homme doit chercher à atteindre le troisième niveau de la foi, grâce auquel il parviendra à la connaissance de sa mission et de sa destinée dans ce monde et à se corriger.
 
Qu’est-ce qu’HaChem veut de moi ?
 
La troisième étape consiste à acquérir la foi qu’en chaque situation vécue par l’homme, se cache un message ayant rapport avec sa finalité et qui le lie au Créateur.
 
Il est évident que toute action divine possède un but, et c’est le devoir de l’homme croyant en la providence divine individuelle, de rechercher ce qu’HaChem veut de lui. L’intégrité de l’homme lui impose cette attitude : le Créateur lui fait vivre tel ou tel événement pour lui enseigner un message particulier, l’éveiller à une rectification particulière, au repentir d’une certaine faute, ou à se fortifier dans l’accomplissement d’un commandement, manquant ou défectueux. Soit il s’endort et il est nécessaire de le réveiller, soit au contraire, il emprunte le chemin de la croissance et il est alors nécessaire de le freiner. Les possibilités sont nombreuses. Chacun doit s’efforcer, selon son niveau, de comprendre le message que le Créateur lui adresse et de réparer ce qui est nécessaire.
 
La foi est le message général qui englobe tout ce qui arrive à l’homme dans sa vie, car l’essentiel de la volonté divine dans le monde est de rapprocher l’homme de la foi. Par conséquent, HaChem béni soit-Il l’oriente à étudier la foi à travers tous les événements qu’Il lui fait connaître et l’homme doit rechercher la raison qui le rapproche de la foi à travers tout ce qui lui arrive, comme il est rapporté (Likouté Maaran, 1) : “Le Juif doit sans cesse rechercher la raison de chaque chose et s’attacher à la sagesse qui y est contenue, afin de comprendre leur raison et de s’approcher ainsi d’HaChem béni soit-Il. En revanche, celui qui ne veut pas connaître ces raisons, adopte l’attitude d’Essav qui méprisa le droit d’aînesse, comme il est écrit : “Essav dédaigna le droit d’aînesse”, c’est-à-dire la raison, selon ce verset “Le fou rejette la raison, il ne demande qu’à dévoiler son cœur”.
 
La recherche du message du Créateur est un sujet très profond et vaste et en vérité, ce livre y est entièrement consacré. Cependant, “les souffrances ne viennent pas sans faute” (traité Chabath 55) est le premier principe que l’homme doit faire pénétrer dans son cœur, afin de mériter de parvenir à ce niveau, qui est la perfection de la foi.
 
Pourquoi dois-je souffrir ?
 
L’homme qui souffre doit avant tout se demander s’il est satisfait de lui-même et heureux de son sort. Chacun est en effet tenu de reconnaître ses vertus, sa beauté, ses qualités, les commandements qu’il a déjà accomplis, sa clémence et sa bonne volonté. Il doit être satisfait de ne désirer que le bien et d’agir selon la volonté divine. Il doit s’aimer, se réjouir de lui-même, se considérer positivement et favorablement.
 
L’homme qui ne reconnaît pas sa beauté, ne peut croire en HaChem, béni soit-Il !
 
Le Créateur du monde déclare à chacune de Ses créatures : Cher fils ! Bien qu’il te reste encore beaucoup à corriger, Je suis content de toi, tel que tu es, maintenant. Je suis fier et satisfait de toi et Je désire te parfaire toujours davantage. Je t’aime. Pourquoi ne t’aimes-tu pas ? Je suis fier de toi. Pourquoi ne reconnais-tu pas la gloire qui est en toi ? Je suis patient envers toi. Pourquoi est-ce que tu te culpabilises ? Pourquoi ne crois-tu pas en Mon amour pour toi ?
 
Tu crois pourtant que Je suis Tout-Puissant, que Je peux t’aider facilement dans tous tes besoins, pourquoi alors être triste ? Pourquoi être désespéré ? N’ai-je pas les moyens de te sauver de ta situation ? Je veux que tu sois heureux de l’aide que Je t’ai dispensée jusqu’à présent, que tu reconnaisses tout ce que J’ai fait pour toi et que tu Me demandes de continuer à t’aider.
 
Il en résulte que le premier jugement envers l’homme concerne sa foi, car la tristesse, le sentiment de culpabilité, la dépression et l’amertume sont des expressions du manque de foi. Il est certain que si l’homme croyait fermement qu’HaChem est près de lui et écoute chacune de ses paroles, il n’éprouverait aucune tristesse, relâchement ou accablement dans sa prière. Il prierait convenablement, longuement et demanderait tout ce dont il a besoin.
 
Car la foi, c’est être heureux de son sort et la foi, c’est la prière. Si l’homme n’est pas satisfait de son sort et ne prie pas, c’est le premier jugement qu’il subit. C’est pourquoi il est interdit à celui qui est malheureux de se corriger ou même de se repentir, car dans cet état d’esprit, cela le conduirait à tomber encore plus bas, à se désespérer et à se culpabiliser. Il est certain qu’il ne croirait plus alors en l’amour d’HaChem.
 
L’homme ne doit travailler que pour la joie. Qu’il recherche ses vertus, qu’il reconnaisse la beauté et le bien qui sont en lui. Qu’il devienne heureux et satisfait de lui-même, et il pourra alors croire en HaChem et son repentir sera facilité. Il pourra pratiquer un examen de conscience, avouer ses fautes, etc. puisqu’il croit que le Créateur l’aime et que le Tout-Puissant peut facilement l’aider à se transformer et à corriger ce qui est nécessaire.
 
À suivre…

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