Se rendre et réussir

Quelle bénédiction de retourner en Terre Sainte d'avoir une grande famille qui vous aime, pourtant quand j’ai ouvert ma porte d'entrée je ne voulais qu’une chose rester seule ...

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Yehudit H'anan

Posté sur 04.04.21

La emouna a la force de vous empêcher de devenir la victime, un rôle que nous apprécions de temps en temps (admettez-le !) Il y a quelque chose de plaisant de se désoler sur soi-même, et quand ça dure de blâmer les autres.
Je suis rentrée cette semaine d’Amérique ou j’ai passé quelques jours chez ma sœur, une visite dans le calme et la tranquillité je suis restée principalement dans son appartement décoré avec goût dans un style décontracté. Nous avons passé toutes les deux de longs moments à discuter et à réfléchir, le rythme était lent et l'atmosphère paisible.
Là-bas mon travail était facile, les après-midi, après avoir écrit et parler aux clients, je faisais de longues promenades entre d'énormes chênes et de vastes étendues de gazon vert foncé. Je méditais et j’ai pu sonder les profondeurs de mon cœur. Le temps était généralement au beau fixe et j'aimais les orages occasionnels.
Et puis je suis rentrée à la maison.
A la sortie de l'aéroport de Ben Gurion j’avais l’impression de rentrer dans un four. Les arbres sur la route semblaient raides et maigres, ils se serraient courageusement sur le sol insensible, sec et rocailleux. La circulation était dense et mon yetzer hara (penchant du mal) s'est réveillé et a commencé à s’agiter s’irriter, à se plaindre immédiatement de la chaleur et des champs incolores que nous avions dépassés, comparés aux jardins verts et frais de la banlieue du Maryland.
Arrivée à mon appartement et j'ai été salué bruyamment par ma famille chérie, qui m’avait manquée et à laquelle je pensais tous les jours mais …
Trop de monde ! Tant de personnes à écouter et à vous soucier ! Trop de mouvement trop de  bruit et de pagaille ! Bref, un chaos sain mais écrasant !
Je sais que c’est une bénédiction de retourner en Terre Sainte et d'avoir une aussi belle famille qui m’aime, mais tout ce que j'ai ressentie en passant la porte d'entrée était un désir de solitude, Il fallait surmonter le décalage horaire, discuter de mon voyage et me reconnecter à mon mari, qui a un calendrier très serré. En fait, nous nous sommes souri à travers de la salle bondée ; et plus tard, nous avons eu un accrochage vraiment stupide, nous avons inventé notre façon de dire "Tu m’as vraiment manqué".
Depuis mon retour, il y a quatre jours, cela n’a pas arrêté. Ma fille Bracha, son mari et sa fille de trois ans, ont déménagé chez nous car l'appartement qu'ils s'apprêtaient à louer était indisponible. Ils recherchent un autre endroit, abordable et proche de leur travail, mais cela pourra prendre un certain temps. J'aime pouvoir les aider, mais c'est beaucoup moins d'intimité avec trois personnes en plus à la maison. J'ai également deux filles célibataires à la maison et quatre fils mariés dans le quartier, qui aiment passer prendre le café. Maintenant que c'est l'été, ils apportent leurs bambins aussi.
Si je n'avais pas d'emouna, je pouvais devenir une grosse boule de nerfs (personne ne voit combien je suis fatiguée !) Une vraie victime (personne ne réalise que je ne gère pas un camp d'été !) Et une petite sorcière (Mon mari a encore repris tout la place du garage pendant que j'étais partie !)
Au lieu de cela, je dis à mon mauvais penchant d’aller voire ailleurs et je décide de me sentir ravie de tout.
Je suis ravie d'être de retour en Israël, malgré la vague de chaleur, le manque de pluie d'été et l'absence d'arbres feuillus dans mon jardin. (Je n'ai pas de cour.) Je suis bénie de vivre ici et je ne m'inquiète ni de la poussière ni du manque de jolies pelouses. Dieu m'a donné le privilège d'exécuter des mitsvot dans le pays de mes ancêtres et, lorsque Machiah viendra, je serai déjà là, prête à le rencontrer. De préférence, à l'ombre.
Mon appartement ? Il manque de parquet, des placards, un sous-sol ou d'un grenier, mais il est agréable selon les normes israéliennes et Dieu merci il est à nous !
En ce qui concerne ma famille, c'est un défi glorieux. J'ai neuf enfants après tout et près de 30 petits-enfants. Ce n’est pas étonnant que mon appartement ressemble à une école maternelle, sans parler d'une maison pour les sans-abris ? Et regarder simplement combien mes enfants m'aiment! Les petits-enfants ont collé sur la porte des panneaux de bienvenue, et ma fille a préparé un délicieux repas !
Oser se plaindre ? Je pourrais si je le voulais. Je pourrais annoncer que j'ai besoin de paix et d'intimité, que mes enfants devraient cesser de venir, mais ce n'est pas si simple et je ne suis pas vraiment sûre que ce soit ce que je veux. Je pense aux gens qui vivent seuls et je décide de rester tranquille. Je travaille sur ma patience, je travaille sur ma foi. J'espère qu’avec l’aide d’Hachem pouvoir réussir à accomplir mes différentes tâches. La vague de chaleur va passer, puis mon mari et moi aurons beaucoup de temps pour discuter, même si ce n'est pas tout de suite. Je suis trop intelligente pour être martyr. Je suis trop sage d'être une imbécile.
Si j'étais censé avoir un style de vie « relaxe » et une grande maison, je l’aurais eue.
Pour l'instant, je choisis d'accepter la situation telle qu'elle est, et demande à Dieu de m'aider à rester calme et concentrée sur ce qu'Il dispose devant moi. Et surtout, être reconnaissante : se rendre et réussir.
Traduit par Simha Benchaya

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