Un repentir sincère

Les gens éprouvent une certaine honte à se repentir, tandis qu’ils n’en avaient aucune à fauter ! Ils prétendent ne pas avoir la force d’opérer des changements...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 19.10.21

Voici la règle : l’homme doit demander et supplier pour tout problème jusqu’à ce qu’il obtienne satisfaction. Par exemple, si une femme veut s’habiller décemment, mais qu’elle éprouve des difficultés à franchir ce pas, elle doit demander au Créateur et croire qu’Il peut lui donner les forces spirituelles et la sainte audace qui l’aideront à accomplir tous les changements nécessaires. Il lui suffit d’implorer Hachem : « Maître du monde, je veux accomplir Ta volonté, je veux T’écouter, je T’en supplie, donne-moi les forces spirituelles afin de ne pas craindre ce qu’on pense de moi et ce qu’on pourra en dire. »

Il convient de remarquer ici comme la perspective des gens est généralement fausse. Avant l’éveil du repentir, l’homme est rempli d’orgueil dans ce monde, il prétend être libre, ne considère l’opinion de personne, n’est l’esclave de quiconque et fait ce que bon lui semble, etc. mais dès qu’il veut revenir à Hachem, il prend soudainement peur : « Que vont dire les gens ? »
 
Où sont alors son assurance et son orgueil ? Mais nous voyons que les prétendues « liberté » et « indépendance » ne sont que des marques d’arrogance venant du mauvais penchant faisant partie du monde des mensonges. Car dès que l’homme désire opérer le moindre changement, une transformation prodigieuse et positive, il s’émeut immédiatement, prend peur de ce qu’on dira et des moqueries. L’homme ou la femme ont subitement honte de sortir avec un couvre-chef…
 
Les gens éprouvent une certaine honte à se repentir, tandis qu’ils n’avaient aucune à fauter et à transgresser ! Ils prétendent ne pas avoir la force d’opérer des changements, mais ils en ont assez pour fauter et transgresser ! Même si on admet qu’objectivement l’homme ne trouve pas la force pour se transformer, Hachem béni soit-Il n’en manque pas ! Il suffit donc de demander à Hachem : « Aie pitié de moi, accorde-moi cette bonté, donne-moi les forces, rapproche-moi de Toi, etc. Il suffit de demander, de supplier toujours et encore. »
 
Le célibataire doit supplier : « Aie pitié de moi ! » Il doit se souvenir du verset : « Je l’écouterai, car Je suis Clément », et prier : « Maître du monde, écoute mes prières et mes supplications, aie pitié de moi, puissé-je mériter de connaître ma conjointe, la femme qui m’est destinée. » C’est ainsi qu’il doit demander, tout en suppliant ; l’essentiel étant de parler !
 
Pourquoi l’homme qui a choisi de se repentir doit-il souffrir de ses défauts ? En effet, toutes les souffrances de l’homme proviennent de ses défauts. Il en souffre, tout son entourage en subit les conséquences et il est évident que le Créateur en souffre aussi. Pourquoi garder les désirs impurs et vains qu’il a poursuivis toute sa vie. Pourquoi les conserver ? L’homme doit se tenir devant Hachem et supplier en Lui demandant la force de les supprimer, tous. Il faut implorer, supplier et prolonger sa prière. Pourquoi ?
 
Pour Hachem c’est une chose très facile ; le seul empêchement c’est l’homme qui se tient coi : c’est cela qui l’empêche de parvenir au bien. Pourquoi ? Parce que sa foi est très faible et qu’il lui manque ce fondement : « Je l’écouterai, car Je suis Clément ! » Il faut donc bien se souvenir de ce fondement et savoir que dire, « Je crois qu’Hachem existe », n’est pas encore la foi : c’est très peu.
 
Mais dire « Je crois en Hachem Clément et Désintéressé », voilà la vraie foi ! Et le Ramban écrit que c’est un décret provenant de la Générosité divine, afin qu’Hachem écoute la supplication de chacun d’une manière bienveillante ! Tu n’en n’es pas digne ? Mais pourquoi Hachem aurait-Il créé le monde, sinon pour exercer sa clémence envers toi ?
 
« J’ai demandé grâce »
 
En général, croire que la prière de l’homme doit être acceptée, est une fausse conception. Car même le juste le plus parfait ne peut penser en être digne. Comme nous le voyons, notre Maître Moché, Juste incomparable dans toutes les générations, ne demandait qu’un don gratuit, ainsi qu’il est écrit : « J’ai demandé grâce à Hachem en ce temps-là… » et Rachi explique qu’il demanda un don gratuit…
 
Imaginez-vous ! Le plus grand de tous les prophètes, le Juste, le pilier du monde, le libérateur du peuple d’Israël qui a fendu la mer et transmis la sainte Tora, etc. demande en suppliant : « Donne-moi un don gratuit, car je n’en suis pas digne … » A plus forte raison, chacun ne doit rien demander d’autre qu’un don gratuit. « Aie pitié de moi… Je n’en suis pas digne… »
 
« Je crée le fruit des lèvres »
 
Rabbi Nathan de Breslev a écrit dans le Liqouté Halakhoth (Yoré Déah, lois de la Mézouza, 5) :
 
« L’homme doit savoir à quel point il est éloigné d’Hachem béni soit-Il. Néanmoins, il doit aussi savoir et croire que du côté de Sa clémence, Hachem béni soit-Il est très proche de chacun, même de ceux qui sont très éloignés à cause de leurs actions abominables.
 
L’essentiel c’est la parole, car elle permet de L’appeler de très loin, et ainsi Il s’approche de nous, comme il est écrit (Psaumes 145:18) : ‘Hachem est proche de celui qui l’invoque, de tous ceux qui l’appellent en vérité’ et (Deutéronome 4:7) : ‘Quelle grande nation a des dieux qui s’approchent d’elle comme Hachem notre D. le fait chaque fois que nous L’appelons ?’ »
 
Voici à cet égard le verset d’Isaïe (57:19) : « Je crée le fruit des lèvres : Paix à celui qui est éloigné, paix à celui qui est proche, etc. » Car c’est par « le fruit des lèvres », c’est-à-dire par la parole, qu’on mérite « la paix à celui qui est éloigné et la paix à celui qui est proche. »
 
L’essentiel de la réparation passe par la parole, dans la prière et la supplication, et celui qui fait attention aux mots du verset « Je crée le fruit des lèvres », suivra un bon conseil et se renforcera dans la parole à son Créateur qui constitue l’essentiel de la réparation pour mériter « la paix à celui qui est loin, et la paix à celui qui est proche. »
 
En effet, la parole directe à Hachem permet d’expliciter tous les sujets. On peut parler de son éloignement, comme de son rapprochement à Hachem béni soit-Il, en évoquant la grande et infinie Clémence divine, comme nous le révélèrent nos ancêtres et nos maîtres de mémoire bénie.
 
Pourtant, cette causerie est en général très difficile, car du fait même de l’éloignement, on ne trouve pas ses mots, comme le sait tout débutant qui cherche à s’y habituer. Mais notre Maître de mémoire bénie nous a déjà avertis : il faut s’exercer, en dépit de tout et renforcer journellement cette coutume. Nous savons combien il a insisté sur ce point.
 
Car la seule volonté et la préparation de cette pratique, le simple désir de parler – même si on a du mal à le réaliser – sont déjà très précieux aux yeux d’Hachem béni soit-Il. Et si on se renforce beaucoup dans cette pratique, il est certain qu’Hachem aidera et inspirera les paroles, comme il est dit « Je crée le fruit des lèvres » – il s’agit d’une vraie création, car les paroles qui viennent à la bouche de l’homme sont alors nouvellement créées.
 
On comprend que l’homme soit distant de tout discours, à cause de son éloignement d’Hachem béni soit-Il. Pourtant, lorsqu’il est fort, se prépare à parler avec son Créateur et se renforce ainsi pendant une heure, sérieusement et avec un puissant désir, alors Hachem béni soit-Il l’aide par Sa clémence, crée des mots et les place dans sa bouche, comme il est dit « Je crée le fruit des lèvres ». C’est grâce à cela, qu’il mérite de connaître « la paix, destinée aux éloignés comme aux proches ».
 
Il est par ailleurs écrit (Proverbes 16:1) : « Les projets que forment le cœur dépendent de l’homme, mais la réponse que donne la bouche vient d’Hachem » ; l’homme doit en effet préparer son cœur, afin qu’Hachem béni soit-Il crée les mots dans sa bouche, comme il est dit (Ibid.) : « La réponse que donne la bouche vient d’Hachem. » Comme il est écrit (Psaumes 51:17) : « Hachem, puisses-Tu ouvrir mes lèvres » – car Hachem béni soit-Il ouvre Lui-même, pour ainsi dire, les lèvres pour permettre à l’homme de parler et d’exprimer les pensées de son cœur.
 
Tout est entre les mains d’Hachem et il suffit que l’homme se prépare sérieusement et avec un puissant désir, pour qu’Hachem l’aide à épancher son cœur et à parler. » (Fin de la citation de Rabbi Nathan.)
 
À suivre…

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